La Bible : uniquement l’oeuvre des hommes ?

La Bible : uniquement l’oeuvre des hommes ?
Pour certains, la Bible ne serait qu’un recueil de documents par lesquels nous pourrions suivre les recherches d’hommes du passé en quête de Dieu. Cependant, une analyse approfondie montre que la Bible, loin d’être constituée par des interrogations méditatives humaines, expose au contraire les propos d’un Dieu en quête d’hommes (qui ne le cherchaient pas du tout). Si la Bible avait été un livre rédigé explicitement dans le but d’atteindre à la condition divine (c’est ce que la plupart des religions proposent), comment se fait-il alors que plusieurs hommes aient d’eux-mêmes produit des écrits relatant au contraire l’abaissement d’un Dieu jusque dans la misérable condition humaine, avec au bout du compte une mort encore plus misérable. Quel intérêt auraient-ils eu à cela ?

De plus, toute la Bible offre une unité de thème et de dessein assez déconcertante, surtout si l’on garde à l’esprit qu’elle est composée de pas moins de 66 livres, écrits par quelques 30 auteurs différents, sur une période estimée à 1600 ans. On pourrait logiquement s’attendre à y trouver un ensemble hétérogène. Pourtant, il s’agit d’une seule et même histoire (voir : « le message de la Bible »):

– Du début jusqu’à la fin, on y trouve la même conception de Dieu : il y est à la fois créateur, juge, saint, sauveur et amour.
– La description de la nature humaine est également semblable partout : elle peut atteindre les plus hauts sommets de la bonté, et les plus profonds abîmes de la méchanceté. On y voit l’homme créé pour vivre avec le Tout-Puissant, mais pourtant révolté contre lui, et son plus grand besoin reste sa réconciliation avec Dieu et son prochain.
– La personne de Jésus est aussi présentée de la même manière tout au long de la Bible : il y est à la fois Dieu et homme (cliquer pour faire apparaître la prophétie d’Esaïe, écrite 800 ans avant J.C.). En devenant un être humain comme nous, il a rendu accessible le Dieu que nous n’aurions pas pu comprendre autrement. Sa mort sur la croix n’est pas décrite dans les Saintes Écritures seulement comme un simple acte d’héroïsme, mais d’une part comme un révélateur des profondeurs de la cruauté humaine, et d’autre part comme révélateur de l’ampleur de l’amour de Dieu, prêt à tout pour sauver chaque homme de l’aliénation qui ruine son être.
– Les auteurs bibliques sont tout aussi unanimes pour dire que sur la croix, un fait capital s’est produit. Le Christ lui-même y a porté dans son corps nos faiblesses et nos manquements. Ils affirment tout aussi clairement que la mort n’a pu conserver son emprise sur Jésus, qu’il est sorti du tombeau et qu’il est encore vivant aujourd’hui (voir : « prophéties annonçant le messie »).
– Enfin, on découvre la même espérance : c’est qu’à la fin des temps, ceux qui auront confié leur vie à Dieu, ceux qu’il appelle Ses amis, vivront éternellement avec Lui dans un monde où les pleurs, la souffrance et le deuil n’existeront plus (voir : apocalypse).

En définitive, nous voici dans la Bible en présence d’auteurs, dont beaucoup ne se sont même pas connus car n’étant pas contemporains, très différents les uns des autres (bergers, pêcheurs, rois, lettrés, manuels, hauts-fonctionnaires, prophètes), mais qui tous ont été traversés par une unité de pensée stupéfiante et inédite dans l’histoire et la littérature humaines
Beaucoup de gens seraient tentés de penser qu’il y a les deux sources d’inspiration (humaine et divine) dans la Bible, à commencer par certains théologiens. Certains en effet, tout en admettant la possibilité d’une inspiration transcendante d’une partie des Saintes Écritures, prétendent que leurs auteurs n’auraient pas pour autant été préservés de l’erreur sur les sujets tels que l’histoire, la science, la chronologie et autres. On l’aura compris : selon cette thèse, la Bible ne serait pas la Parole de Dieu, mais ne ferait que la contenir, au milieu d’un tas de considérations humaines plus ou moins erronées.

Cette thèse nous plonge dans un marécage d’incertitudes, car dès lors, comment juger ce qui est infaillible ou pas dans les textes ? En réalité, si l’histoire de la Bible est fausse, la doctrine ne peut être vraie non plus, puisque la deuxième est fondée sur la première : « Si vous ne croyez pas quand je vous ai parlé des choses terrestres, comment croirez-vous quand je vous parlerai des choses célestes ? », demandait Jésus à un savant de son époque, Maître Nicodème (Évangile de Jean ch.3 v.12). La Bible s’affirme donc elle-même comme inspirée de façon complète, et non partielle. Insinuer le contraire, c’est la trahir.

En outre, prétendre qu’elle est jalonnée de mythes anciens, c’est faire un deuxième contresens, car justement, les Saintes Écritures se sont construites en opposition aux mythes. L’apôtre Pierre dira : « Ce n’est pas en suivant des fables (littéralement, en grec: »des mythes ») habilement conçues que nous vous avons fait connaître la puissance et l’avènement de Notre Seigneur Jésus-Christ, mais parce que nous avons vu Sa majesté de nos propres yeux » (2ème épître de Pierre ch.1 v.16). Le message est clair : la Bible se déclare elle-même comme reposant sur des faits ; des faits certes surnaturels, mais non point des mythes. Si donc nous ne voulons pas croire en l’inspiration de la Bible, alors avouons-le franchement ; et n’empruntons pas pour cela des détours rhétoriques consistant à faire dire à la Bible ce qu’elle ne dit pas.

Mais pour croire en l’inspiration de la Bible, il faut que Dieu lui-même vienne nous en persuader, par la puissance de son Esprit. Jean Calvin, le célèbre réformateur religieux, ne disait pas autre chose lorsqu’il proclamait : « La Parole de Dieu ne trouvera un crédit vénérable dans le coeur des hommes que si elle est scellée par le témoignage de l’Esprit. Que le même Esprit qui a parlé par la bouche des prophètes entre en nos coeurs et les touche au vif pour les persuader que les prophètes ont fidèlement mis en avant ce qui leur était commandé d’en haut ».

Il ne reste plus qu’à accepter d’être touché par Dieu pour être convaincu que la Bible vient d’abord et avant tout de Lui. « Mais enfin, vous ne croyez pas ce que dit ce livre, n’est-ce pas ? » demandait un jour un professeur d’université New-yorkais à une dame chrétienne qui avait assisté aux cours bibliques. « Oh si, répondit-elle, je connais même personnellement l’Auteur ».

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