Pourquoi ne croit-on pas en Dieu ?

Parmi ceux qui ne croient pas en Dieu, beaucoup le nient, d’autres l’ignorent.

CEUX QUI LE NIENT

Ils fondent leur position sur des raisonnements en s’imaginant que la raison humaine est capable de tout saisir, capable de mettre en équation le monde visible pour le rendre plus compréhensible aux humbles, et capable de réduire l’invisible à des formules vaseuses du type « Dieu est mort ! » ou « La religion est l’opium du peuple. » Ces ‘grands esprits’ qui foisonnent dans les milieux branchés me font l’effet d’une colonie de taupes qui se dresserait pour affirmer au monde que la lumière n’existe pas. La cécité qui est une tare regrettable à bien des égards devrait être, pour celui qui en est atteint, la source d’une salutaire humilité. Il semble au contraire que notre siècle, aveuglé par les mirages d’une société qui fournit aux hommes un bonheur de pacotille, produise une nouvelle humanité dont le champ de vision se rétrécit à l’infini dans le gouffre fatal et sans espoir du nihilisme. Ainsi, quand l’homme prétend que Dieu est mort ou qu’il n’existe pas, il scie la branche sur laquelle il est assis.

CEUX QUI L’IGNORENT

On pourrait dire qu’ils sont excusables dans la mesure où les mensonges en forme de vérité que leur assènent les nihilistes leur sont présentés avec d’autant plus de crédibilité qu’ils n’ont pas toujours l’équipement culturel pour en juger. On comprend la confusion qui peut régner dans un esprit dépourvu de repères, et l’on peut admettre qu’il ait tendance à évacuer une question comme celle de l’existence de Dieu laquelle le dépasse infiniment. Toutefois, l’ignorant n’a pas d’excuse devant Dieu car il lui suffit de s’asseoir dans son jardin et d’observer avec attention une goutte de rosée, une fourmi, une rose ou une framboise, observation qui provoque chez le plus humble d’entre les hommes un sujet d’étonnement et de consternation propre à balayer tous les mensonges et tous les doutes.

La Bible dit que les montagnes et les collines éclateront d’allégresse et que les arbres battront des mains [Esaïe 55.12]. C’est dire si l’incroyant, du haut de sa prétention ou du fond de son ignorance, est le seul être vivant capable de rivaliser avec une nature dont il se croit si volontiers supérieur. Un exploit à rebours !

MAIS ALORS OÙ EST DIEU ?

On le trouve absolument partout, si l’on sait regarder. Dans la nature, il réside dans chaque brin d’herbe, dans une plume d’oiseau, dans la feuille de platane, dans le flocon de neige, au détour de la moindre étoile, dans le souffle d’une brise, dans le mouvement des vagues, dans l’élégance de la panthère, dans la perfection d’un simple cheveu, dans l’atome, et, plus près encore, se devine dans le regard d’un enfant, dans les larmes du malade ou dans le rire des amoureux.

L’évidence de Dieu est positivement fantastique. Elle environne, surplombe, devance et s’impose à chacun. Mais sa discrétion ne l’est pas moins, car on n’a pas idée de la retenue avec laquelle il cherche à se montrer aux hommes, une retenue motivée pour une raison toute simple : si Dieu se dévoilait totalement, nul ne soutiendrait cette vision car sa gloire formidable serait insoutenable. Ce n’est pas qu’en elle-même, la gloire de Dieu soit impossible à contempler. C’est qu’en l’état actuel des choses, l’homme n’y est pas prêt. Ainsi Dieu se fait volontairement petit et même minuscule afin, s’il est possible, que le peu qu’il dévoile serve d’amorce à une découverte plus radieuse. De même qu’il ne viendrait pas à l’idée à un professeur de musique d’enseigner dès le premier cours l’œuvre complète de Bach à un enfant de cinq ans, de même, pour des raisons similaires, Dieu ne dévoile de sa personne qu’une faible proportion de son immensité.

Et la plus faible, qui est aussi la plus glorieuse, se devine sur une croix où Dieu lui-même, en la personne de Jésus-Christ, humilié et torturé par sa propre créature, s’expose nu, fragile, souffrant et agonisant, aux crachats, aux moqueries et aux insultes de ceux pour qui ne compte en définitive que leur propre nombril. Mais à force de tourner autour de son nombril, on finit par ne plus voir qu’un trou noir.

Or Dieu se tient dans la lumière ! ●

Extrait biblique de référence
(version ‘Nouvelle Édition de Genève’ 1979):

Ésaïe 55

1 Vous tous qui avez soif, venez aux eaux, Même celui qui n’a pas d’argent! Venez, achetez et mangez, Venez, achetez du vin et du lait, sans argent, sans rien payer ! 2 Pourquoi pesez-vous de l’argent pour ce qui ne nourrit pas? Pourquoi travaillez-vous pour ce qui ne rassasie pas? Écoutez-moi donc, et vous mangerez ce qui est bon, Et votre âme se délectera de mets succulents.

3 Prêtez l’oreille, et venez à moi, Écoutez, et votre âme vivra: Je traiterai avec vous une alliance éternelle, Pour rendre durables mes faveurs envers David. 4 Voici, je l’ai établi comme témoin auprès des peuples, Comme chef et dominateur des peuples. 5 Voici, tu appelleras des nations que tu ne connais pas, Et les nations qui ne te connaissent pas accourront vers toi, A cause de l’Éternel, ton Dieu, Du Saint d’Israël, qui te glorifie.

6 Cherchez l’Éternel pendant qu’il se trouve; Invoquez-le, tandis qu’il est près. 7 Que le méchant abandonne sa voie, Et l’homme d’iniquité ses pensées; Qu’il retourne à l’Éternel, qui aura pitié de lui, A notre Dieu, qui ne se lasse pas de pardonner.

8 Car mes pensées ne sont pas vos pensées, Et vos voies ne sont pas mes voies, Dit l’Éternel. 9 Autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre, Autant mes voies sont élevées au-dessus de vos voies, Et mes pensées au-dessus de vos pensées. 10 Comme la pluie et la neige descendent des cieux, Et n’y retournent pas Sans avoir arrosé, fécondé la terre, et fait germer les plantes, Sans avoir donné de la semence au semeur Et du pain à celui qui mange, 11 Ainsi en est-il de ma parole, qui sort de ma bouche: Elle ne retourne point à moi sans effet, Sans avoir exécuté ma volonté Et accompli mes desseins.

12 Oui, vous sortirez avec joie, Et vous serez conduits en paix; Les montagnes et les collines éclateront d’allégresse devant vous, Et tous les arbres de la campagne battront des mains. 13 Au lieu de l’épine s’élèvera le cyprès, Au lieu de la ronce croîtra le myrte; Et ce sera pour l’Éternel une gloire, Un monument perpétuel, impérissable.

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