Réflexions

L’homme que Dieu a crééJUIF ET PARCHEMIN
La Genèse chapitre 2 explique que Dieu a formé de la terre, le corps d’Adam et qu’Il lui a insufflé dans les narines un souffle vital. Grâce au langage anthropomorphique nous penserions qu’Adam était formé en deux étapes. Louis Berkhof dans sa Théologie systématique propose que lors de la formation du corps d’Adam, Adam était déjà une âme vivante ; « nephesh ». Peut-être.
Une personne ne possède pas une âme ; elle EST une âme. Une âme qui « loge » dans un corps un certain nombre d’années… Un jour, elle quittera son corps quand le corps ne sera plus capable physiquement de la garder. Lapersonne serait alors absente de son corps. Normalement, le corps sera enterré ou incinéré. Si la personne, absente de son corps appartient au Seigneur, elle sera « avec Christ ». Sinon, la personne attendra dans le séjour des morts le Jugement dernier. Pour celui ou celle qui a accepté Christ en tant que Sauveur, comme Paul l’explique en 2 Corinthiens 5. 8, « il vaut mieux quitter ce corps et demeurer auprès du Seigneur »).
a) L’origine de l’âme humaine
Pour la question de l’origine de l’âme d’un nouveau-né, il semble évident que l’âme existe dès la fertilisation de l’ovule. Cette compréhension est appelée le traducianisme. L’hérédité des traits des parents chez leurs enfants semble clairement le confirmer. Au deuxième siècle après J.-C., le père de l’Eglise, Tertullien, serait à l’origine de cette pensée. Ainsi, Tertullien éloignait l’Eglise des idées des philosophes grecs qui croyaient à la préexistence des âmes et/ou à la réincarnation et la transmigration des âmes. Pour les Grecs la mort libérait l’âme de sa prison – le corps.
L’expression « l’immortalité de l’âme » comme dogme n’est pas strictement biblique. L’homme est mortel. L’enfant de Dieu « revêt l’immortalité », selon 1 Corinthiens 15. 53, lors du retour de Jésus-Christ.
Les animaux sont aussi appelés « nephesh » dans une trentaine d’endroits dans l’Ancien Testament. Les animaux ont-ils donc une âme ? Si l’âme est le siège des affections, de la volonté et de la raison, oui ; du moins pour les animaux intelligents. Nous constatons ceci par l’observation.
b) La fonction de l’esprit de l’homme
Le terme esprit (« ruach ») est rarement appliqué aux animaux (voir Ecclésiaste 3. 19- 21 où l’esprit signifie plutôt « souffle ») ; un peu plus souvent au « vent » (l’atmosphère). Mais il est utilisé principalement en rapport avec Dieu et l’homme.
L’esprit est l’élément qui existe chez l’homme et qui se manifeste en captant la notion de ce qui est transcendant. L’homme « naturel », qui ne reçoit pas les choses de l’Esprit de Dieu (1 Corinthiens 2. 14) a aussi un esprit. Cette conviction est si forte chez les hommes que les hommes oont inventé de multiples religions qui conçoivent l’existence d’une Transcendance, ou d’êtres transcendants, peut-être d’un Transcendant. Même l’athéisme peut se manifester « religieusement » avec des : « Je crois fermement que Dieu n’existe pas… »1. Homo sapiens est un être religieux. Nous constatons que c’est notamment grâce à son esprit que l’homme, même non-chrétien, est reconnu comme créé à l’image de Dieu (imago Dei), (voir Genèse 9. 6 ; Jacques 3. 9).
L’autre fonction de l’esprit chez l’homme est manifestée par sa conscience. Conscience d’abord, d’être : « Je suis ». En plus, la conscience distingue entre le bien et le mal ! L’éducation ou le « brain-washing » peut déformer la notion du bien et du mal. Néanmoins, la conscience en rend témoignage concernant la correcte manière de vivre, et, tour à tour, notre conscience nous accuse ou nous défend », (voir Romains 2. 15). Les animaux n’ont pas de conscience d’être, ni la notion du bien ou du mal. L’entraînement peut apprendre à certains un certain comportement « correct », mais naturellement ils vivent selon « la loi de la jungle ». A leur mort, leur souffle s’arrête et disparaît quand leur corps meurt. Mais le souffle de l’homme « monte » pour attendre dans le séjour des morts, après la résurrection, le Jugement dernier. (voir (Ecclésiaste 3 : 19-21) Les hommes « disparus » sont actuellement des « prévenus » dans le séjour des morts, et seront des « déténus » après le Jugement dernier. L’esprit retourne à Dieu qui l’a donné, dit l’Ecclesiaste dans son livre, chapitre 12 verset 7, et 14), tandis que le corps retourne à la terre.
Nous résumons : nous constatons que l’homme naturel et psychique, possède un élément de sa vie immatérielle qui capte, et croit à la notion de la Transcendance, et que même les athées peuvent comprendre cette croyance. Cet élément s’appelle l’esprit. Pourtant nous voyons nulle part dans le monde animal les manifestations d’un esprit. Une âme, oui ; mais pas un esprit. Car leur âme meurt en même temps que leur corps. Aucun animal n’est à l’image de Dieu.
2. Qu’en dit la Bible à ce sujet ?
Nous nous rappellerons que la pleine vérité à ce sujet ne se trouvera pas seulement dans l’Ancien Testament mais dans la Bible complète. Notre connaissance sur le sujet sera limitée si nous ne prenons en considération que l’Ancien Testament.
Or, un des grands arguments pour soutenir que l’homme est seulement bipartite (la dichotomie) vient de l’Ancien Testament où très souvent les deux termes « âme » (nephesh) et « esprit » (ruach) semblent interchangeables. Nous croyons que c’est ainsi grâce à la figure de rhétorique appelée métonymie. Ame ou esprit, l’un ou l’autre, évoque la partie de l’homme qui est invisible. On dirait que l’Ancien Testament est dichotome, mais un texte comme Esaïe 26, verset 9 dévoile même huit siècles avant J.-C. une différence entre âme et esprit.
a) L’apport du Nouveau Testament
Il est un principe de l’herméneutique qui stipule que les textes les plus clairs de l’Ecriture doivent servir de prémisses pour les propositions d’interprétation. Aussi certains textes bien clairs dans le Nouveau Testament nous amènent-ils plus loin dans notre réflexion. Ils introduisent les deux aspects de la partie invisible et immatérielle du chrétien, âme et esprit. Même le professeur Henri Blocher, dichotomiste, dans son article « De l’âme et de l’esprit », (Ichthus, 1986-6, N° 139 : Novembre-Décembre), reconnaît : « Il est permis de distinguer, sans les séparer, un aspect psychique et un aspect spirituel de la vie intérieure ».
b) Notre Seigneur évoque le rôle de l’esprit
Généralement notre Seigneur n’introduit pas la distinction entre âme et esprit dans ses discours. Se servant plutôt d’un vocabulaire vétéro-testamentaire il parle davantage de l’âme que de l’esprit. Cependant, en parlant à la Samaritaine, de l’adoration, Jésus précise que cela sera « en esprit et en vérité » (Jean 4. 23). L’adoration sera alors indépendante du temple de Jérusalem et de celui bâti sur le mont Garizim. Elle sera spirituelle. Les chrétiens qui connaissent bien ce précieux verset sont habitués à entendre « en esprit ». Si le Seigneur avait dit : « adorer le Père en âme et en vérité », cela ne serait-il pas plutôt bizarre ? Cela semblerait baisser la signification profonde du terme « adoration ».
Juste avant le grand cri de victoire « C’est achevé », la dernière parole de notre Sauveur sur la croix semble avoir été : « Père entre tes mains je remets mon esprit » Cette parole signifie la fin de la séparation angoissante pour Jésus de son Père quand Jésus devint un sacrifice pour le péché, (voir 2 Corinthiens 5. 21), et laquelle avait été manifestée par le « Cri de déréliction » : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (où Le Fils appelle son Père : « Dieu »). Après donc les heures de séparation du Fils d’avec son Père, le terme « esprit » dans la bouche du Fils évoque de nouveau l’immense profondeur de la pleine communion rétablie entre le Fils et son Père dès que l’oeuvre de l’expiation était pleinement achevée et accomplie.
c) Mais l’âme bénit Dieu
Pourtant dans l’Ancien Testament nous avons maintes fois des paroles semblables à ceux du Psaume 103 : 1 : « Mon âme, bénis l’Eternel ». Oui, l’âme humaine est très active pour rendre un culte à Dieu. L’âme, le siège des affections et de la volonté s’élève pour bénir et louer notre Dieu dans la reconnaissance. Notre corps y participe également puisque nous utilisons notre voix, et parfois nos mains qui acclament, ou encore quand nous fléchissons le genou en Sa présence.
c) L’adoration en esprit et en vérité
Toutefois, parfois, peut-être au moment de la cène, nous nous prosternons devant Lui en esprit. C’est alors que nous l’adorons « en esprit et en vérité ». Cela se fait généralement dans le silence. N’est-ce pas cela que Jean expérimentait quand il fut « ravi en esprit » et qu’il tombait aux pieds du Seigneur Jésus ? (voir Apocalypse chapitre 1). Et Paul aussi quand il fut ravi jusqu’au troisième ciel ? (2 Corinthiens 12). Ainsi que les trois apôtres sur le mont de la Transfiguration « la face contre terre » ? (Matthieu 17 ; 1-8).
Au nom du « parallélisme synonyme », construction à la base de la poésie hébraîque, des commentaires se servert de la première phrase du Magnificat de Marie en Luc 1. 46 – 55 pour proposer que l’âme et l’esprit sont synonymes – (« Mon âme exalte le Seigneur et mon esprit a de l’allégresse en Dieu mon Sauveur »). On le dit un bel exemple du paraellisme de la poésie hébraïque ! Mais ne serait-il pas plutôt un exemple du parallélisme synthétique, voire emblématique, où la deuxième ligne complète la première ligne, la pensée de Marie s’étant élévée dans un domaine plus haut ? Marie loue le Seigneur ; son âme chante. Puis, confondue dans la présence de Dieu son Sauveur, la joie du Saint-Esprit l’inonde et la pénètre. L’esprit de Marie, « absorbe » dans le silence cette joie inexprimable, incommensurable. Son esprit est confondue par les vagues de grâce et d’amour de son Sauveur.
d) Une distinction entre âme et esprit maintenue
A part la parole de Paul aux Thessaloniciens (voir 1 Thessloniciens 5. 23) où Paul souhaite que tout notre être, l’esprit, l’âme et le corps, soit conservé sans reproche jusqu’à l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ, nous pouvons comprendre, voire partager, l’expérience de Marie, éclaircie par Hébreux 4. 12, 13. Grâce à la Parole de Dieu, écrite ou vivante, nous sommes pénétrés et mis « à nu et terrassé aux yeux de Celui à qui nous devons rendre compte ». « L’épée du Seigneur pénètre jusqu’à la division de l’âme et de l’esprit, elle juge les sentiments et les pensées du cœur ». On se reconnaît alors trichotomiste…
Conclusion
La Bible présente-t-elle l’homme comme un être dichotome ou trichotome ? Nous savons qu’il a un corps visible et une âme et/ou un esprit immatériels et invisibles. Si donc un chrétien voit l’homme comme bipartite ou tripartite, dans un sens, peu importe. L’essentiel est de saisir que dans la partie immatérielle de chaque homme il existe une faculté qui capte la notion de la Transcendance et laquelle, pour l’enfant né de Dieu, le met en contact permanent avec son Père céleste, car son esprit a été vivifié par le Saint-Esprit.

Il s’y trouve aussi chez l’homme un aspect psychique, essentiel pour la vie ici-bas de tous les jours mais avec lequel le chrétien peut aussi chanter les louanges du Seigneur. Cependant, mener sa vie chrétienne uniquement selon l’âme peut nous amener à vivre charnellement, alors que le Saint-Esprit veut que nous vivions comme des hommes et des femmes spirituels, « jugeant de tout », et « ayant la pensée de Christ », (voir 1 Corinthiens 2. 14-16).
Ainsi le Seigneur Jésus-Christ sera avec notre esprit, selon la parole de bénédiction exprimée à la fin de quelques lettres de l’apôtre Paul.
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Quelques textes bibliques qui touchent à la vie spirituelle selon l’esprit :
Matthieu 17. 1-8 ; Jean 4. 20-24 ; Romains 8. 4-17 ; 1 Corinthiens 2. 12-16 et 3. 1-15 ; Ephésiens 3. 14-21 ; Hébreux 4. 8-Réflexions
———————–Le triomphe du ressuscité

Trois années durant, le Seigneur Jésus avait démontré, de manière impressionnante, son pouvoir sur la nature, les maladies et les puissances des ténèbres. Sa parole et ses prédications avaient été sans pareilles. Même les huissiers de ses adversaires avaient dû le reconnaître : “Jamais homme n’a parlé comme cet homme !” (Jean 7.46)
Mais ceux-ci n’aimaient pas que Jésus parle de leur manière de vivre, de leurs péchés, de leur cœur partagé. Parfois sa parole a été perçue comme dure, difficile à entendre, voire insupportable (cf. Jean 6.60,66)…
Son entrée triomphale à Jérusalem s’est rapidement transformée en l’heure la plus sombre lorsque Judas, l’un de ses disciples, l’a livré aux mains des pharisiens et des chefs religieux. Quelques instants auparavant il avait connu l’angoisse au jardin de Gethsémané où il a lutté dans la prière pour que son Père le délivre de cette terrible mort qui l’attendait. D’abord, c’est l’arrestation… aussitôt tous l’abandonnent…
Maintenant, le voici, seul, face à ses juges. Mais pour quel jugement ? Une parodie ! Il doit être mis à mort !
Puis, c’est la croix. Elle semble signer la victoire de ses adversaires. Pour ses disciples, c’est la fin d’un rêve…
Mais, Jésus s’écrie : “TOUT EST ACCOMPLI !” Il porte le péché du monde et expie notre culpabilité. Désormais, tout homme peut connaître le pardon et la réconciliation avec Dieu (cf. 2 Cor 5.19). Le mur infranchissable qui nous séparait de Dieu est maintenant renversé. Nous pouvons être libérés des liens de Satan.
Comme preuve du succès de sa mission, Jésus triomphe de la mort et ressuscite glorieusement le troisième jour ! Dans son triomphe sur le mal et sur les puissances des ténèbres, il soumet toutes choses à son pouvoir. L’Ennemi doit battre en retraite.
Survient la Pentecôte. Elle scelle la victoire du Fils de Dieu. Par son Esprit, Dieu vient habiter sur la terre dans le cœur de chaque croyant. Désormais, quiconque invoque le nom du Seigneur Jésus est sauvé. Le pouvoir des puissances des ténèbres est brisé pour toujours. Scellé est aussi le sort du diable, ainsi que celui de tous les ennemis de Dieu…
Maintenant, Dieu a fait sa demeure dans le cœur de tous les siens. Ceux-ci, au service de leur Maître sur cette terre, sont aussi dans l’attente de rejoindre leur Sauveur dans son ciel de gloire !
Aujourd’hui, CHRIST EST RESSUSCITÉ ! Il est RÉELLEMENT RESSUSCITÉ ! Que ce soit le cri de triomphe et un sujet de joie pour tous ses rachetés !

« Si quelqu’un veut venir après moi qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge chaque jour de sa croix et qu’il me suive»Luc9:23.

j’aimerais m’arrêter sur ces paroles de Jésus dans Luc 9 : 23. A la lecture de ce verset, on comprend vite que pour Jésus le disciple ce n’est pas celui qui se demande ce que sa relation à Dieu va lui apporter mais plutôt celui qui se demande ce qu’il est prêt { apporter au Seigneur. Si nous considérons notre relation à Dieu uniquement en fonction uniquement de ce que nous recevons alors nous ne sommes pas encore dans la démarche du disciple. Le disciple c’est celui qui s’engage, qui est prêt { donner, { apporter, à partager, à contribuer après bien sûr avoir reçu et tout en continuant à recevoir car sinon il ne peut donner.
ans l’antiquité, le disciple était quelqu’un qui suivait son Maître. Il ne se contentait pas de suivre son enseignement. Non, il se levait, quittait tout ce qu’il avait et allait vivre avec son Maître. C’est ce que l’on voit dans les évangiles quand Jésus appelle ses disciples. « Dès qu’ils eurent ramené leur bateau au rivage, ils laissèrent tout et suivirent Jésus» Lc 5:11. Exemple aussi de Matthieu qui quitte un travail lucratif { l’époque puisqu’il collectait les impôts.
Pour entrer à notre tour dans cette démarche du disciple à laquelle Jésus nous appelle tous, alors il nous faut répondre aux trois impératifs mentionnés par Jésus dit en Luc 9: 23 :
1- renoncer à soi-même,
2- se charger chaque jour de sa croix 3- suivre Jésus.

Renoncer à soi-même.

Cette parole de Jésus a souvent été mal comprise. Il ne s’agit pas de renoncer à sa personnalité, à son histoire, à son identité ou à sa culture. Non, si Dieu nous a créés chacun différent, avec une personnalité propre, unique, ce n’est pas pour y renoncer au moment où nous voulons le suivre. Au contraire, à plusieurs reprises Jésus lui-même nous exhorte à exploiter nos talents pour le servir

Mais alors que signifie renoncer à soi-même? Littéralement il faudrait traduire : « se renier soi-même ». En grec, c’est le même verbe que celui utilisé pour Pierre quand il renie son maître au moment de son triple reniement. C’est donc un verbe fort et assez peu utilisé dans les évangiles, que Jésus choisit ici comme s’il voulait marquer les esprits. Que s’est-il passé pour Pierre quand il a renié son Maître ? Il a refusé de le reconnaître, il a refusé de dire qu’il le connaissait. Renoncer { soi-même c’est refuser de se reconnaître comme étant soi-même au centre de sa vie. C’est donc refuser de mener une vie égocentrique, centrée sur soi, uniquement sur ses intérêts personnels. Pourquoi ? parce que le jour où nous avons confessé Christ par les eaux du baptême nous avons décidé de le placer au centre de notre vie à la place de notre moi, nous avons dit au Seigneur : soit le n°1 de ma vie. C’est ce que Paul dit quand il écrit aux Galates : « j’ai été crucifié avec Christ, ce n’est plus moi qui vit, c’est Christ qui vit en moi » (Gal 2 : 20). Renoncer à soi-même, c’est donc renoncer { tout ce qui pourrait détrôner le Christ du centre de notre vie.
ais force est de constater que dans la vie de tous les jours il est facile de se remettre au centre de sa vie. C’est notre condition naturelle contre laquelle il nous faut lutter. C’est pourquoi Jésus dit juste après : « en effet celui qui est préoccupé de sauver sa vie la perdra mais celui qui perdra sa vie pour moi la sauvera » (24). Si nous sommes préoccupés uniquement par nous-mêmes alors nous courons à notre perte. Si nous sommes préoccupés par le Royaume de Dieu, alors Dieu répondra et nous bénira au-delà de nos attentes. C’est l{ où le second impératif nous aide { comprendre ce que Dieu attend de nous

Se charger de sa croix.

Dans l’antiquité romaine du 1er siècle, celui qui portait sa croix, c’était le condamné à mort, celui qui allait être crucifié. Or la bonne nouvelle de l’évangile c’est de nous dire que le Christ est mort { notre place. Alors que signifie porter sa croix? D’une certains manière c’est se mettre dans la peau d’un Simon de Cyrène, cet homme choisit par les Romains pour aider Jésus à porter la croix. Pendant un moment alors que rien ne le prédestinait il porte la croix du Christ. Se faisant, il se met dans la peau d’un condamné en sachant toutefois que ce n’est pas lui qui allait être crucifié mais Jésus

Jésus est mort { sa place, { notre place. S’il a payé le prix { notre place, ce n’est pas pour que nous le payions { nouveau mais pour que nous acceptions son sacrifice avec reconnaissance: c’est cela la grâce. Porter sa croix, revient donc à vivre une vie de disciple dans la reconnaissance pour le sacrifice que le Christ a subi une fois pour toute à ma place mais aussi dans la consécration que demande ce sacrifice par lequel je suis sauvé. Car si la grâce se reçoit comme un don gratuit, elle nous oblige { vivre différemment. C’est ce que Paul exprime dans la suite de ce qu’il dit aux Galates « si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi ». On ne peut plus vivre comme avant quand on a été touché par la grâce. Vivre dans la foi, c’est vivre de la réalité de la croix et de la résurrection dans notre vie quotidienne.

Jésus précise que c’est chaque jour que nous sommes amenés à porter notre croix. Pour avoir oublié cette vigilance de chaque instant les vierges folles n’ont pas été prêtes au moment où l’époux est arrivé au milieu de la nuit : leur lampe était vide. Comment vivre cette réalité de la grâce chaque jour ? Comment resté prêt, veillant et non pas endormi du sommeil du juste ? La formation du disciple qui sera présentée repose sur une interprétation très pratique de l’exhortation du Seigneur «portersa croix». J’aimerais la présenter rapidement. La formation de disciple se propose d’approfondir chaque domaine en l’appliquant { notre vie de tous les jours

Notre vie, notre cœur dans lequel Christ veut régner en Maître. On ne peut en effet devenir un disciple tant que nous n’avons pas laissé le Christ entrer dans notre vie. Une fois qu’il est entré, nous sommes invités { lui remettre les clés de toutes les pièces de notre maison intérieure afin qu’il puisse y faire son œuvre de sanctification. C’est cela méditer le Christ : le laisser prendre toute la place.

Pour nous y aider, Dieu nous a laissé sa Parole, la Bible qui est la nourriture de base de notre croissance spirituelle Cette parole est puissante et libératrice parce qu’elle inspirée de Dieu. Elle comparée dans la Bible à une lumière qui éclaire, une épée qui pénètre au plus profond de notre être, un feu, une marteau qui brise nos résistance. Il ne suffit pas de la connaître avec notre tête, encore faut-il
la mettre en pratique en l’appliquant { notre vie de tous les jours.

Notre réponse à cette Parole, il y a notre parole, notre : dialogue.
. La prière ne se limite pas à demander. On peut louer, confesser, supplier. Le dialogue qui s’instaure avec Dieu est alors riche et nous permet de fortifier notre relation avec Dieu. Car en priant, nous mettons notre foi en action.
Nous apprenons à dépendre de Dieu.

Puis vient la communion avec celles et ceux qui partagent la même foi en Christ que nous. C’est la dimension de l’Eglise qui nous aide { tenir ferme dans la foi. On n’est plus uniquement dans la relation verticale avec Dieu mais aussi dans les relations horizontales avec notre prochain. Les premiers chrétiens se sont spontanément retrouvés en communauté sans qu’on ait eu besoin de le leur dire. La communion fraternelle est sûrement le meilleur témoignage au Christ qu’on puisse rendre, c’est celui qui a permis { l’évangile de progresser au 1er siècle. Jésus l’avait dit { ses disciples :
Il n’est pas possible de vivre une vie de disciple en négligeant la vie d’Eglise.

Enfin il y a le témoignage avec le monde. Là aussi nous sommes dans les relations horizontales. Le témoignage de notre foi au monde peut prendre plusieurs formes pourvu qu’il soit toujours vécu avant d’être partagé afin d’être authentique. Le témoignage de notre foi n’est pas une option de la vie du disciple, ce n’est pas réservé à certains.
Dans ce verset, Jésus nous appelle à porter du fruit pour sa gloire. Il nous appelle à porter beaucoup de fruit car c’est l{ la marque du disciple.

Pour le disciple du Christ, porter sa croix, c’est vivre de la réalité de l’évangile, c’est vivre de la grâce en laissant Christ crucifier ce pourquoi il est mort et qui ne lui appartient pas en nous. Pour cela, il nous demande de mettre en pratique sa Parole, de prier avec foi, de partager avec reconnaissance la communion fraternelle, de témoigner avec zèle de notre foi autour de nous. Cela s’apprend. C’est d’ailleurs le sens même du mot disciple : l’apprenti

Suivre Jésus
’C’est ainsi que l’on répond au troisième impératif du verset : suivre Jésus. Suivre Jésus, ce n’est pas seulement répondre { son appel. Les 12 l’ont vite compris. Suivre Jésus, c’est le laisser nous transformer de l’intérieur.
Voici les promesses que Jésus donne à qui le suit :
Il promet le repos : « Venez à moi, vous tous qui êtes accablés sous le
poids d’un lourd fardeau, et je vous donnerai du repos. » (Mt 11 : 28).
-Il promet que Dieu l’honorera : « Si quelqu’un veut être à mon service, qu’il me suive. Là où je serai, mon serviteur y sera aussi. Si quelqu’un est à mon service, le Père lui fera honneur ». (Jn 12 : 26)

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Jésus et le langage

Comment donc Jésus a-t-il utilisé le langage ? Il est frappant de voir que ses amis aussi bien que les critiques ont pris si souvent au sens littéral ce qu’il disait avec des symboles ou des métaphores. Les choses dont parlait Jésus étaient bien-sûr vraies, mais elles n’étaient ni littérales ni physiques. Il a parlé de détruire et de rebâtir le Temple (“Jésus leur répondit : Détruisez ce temple, et en trois jours je le relèverai.” (Jean 2:19))– mais il ne parlait pas d’édifice au sens propre. Il a parlé de manger son corps (“Pendant qu’ils mangeaient, Jésus prit du pain, il le rompit et le donna aux disciples en disant : Prenez, mangez, ceci est mon corps.” (Matthieu 26:26) et d’avoir une nourriture et un breuvage inconnus (“Mais il leur dit : J’ai à manger une nourriture que vous ne connaissez pas.” (Jean 4:32)) – mais il ne décrivait pas un régime au sens propre.  Il a parlé de donner de l’eau vive, mais n’enseignait pas la science de l’hydrostatique (“  Jésus lui répondit : Quiconque boit de cette eau aura encore soif ;  mais celui qui boira de l’eau que je lui donnerai, n’aura jamais soif, et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle.” (Jean 4:13-14))

Il a parlé de naître de nouveau (“si un homme ne naît de nouveau il ne peut voir le royaume de Dieu.” (Jean 3:3), mais n’enseignait pas la pédiatrie, même si celui qui était en recherche (Nicodème) et à qui il parlait pouvait bien le penser.

Il nous faut noter trois points essentiels à ce propos :

Ce que Jésus a dit était l’absolue VERITE, ce n’est pas un mythe ou une légende – il a vraiment offert à la femme de « l’eau vive ». C’est une erreur fondamentale des « littéralistes » modernes – induits en erreur par le matérialisme de notre temps – de comprendre à tort le littéral et le physique comme les choses les plus vraies qui soient, plutôt que comme des choses qui passent (1 Corinthiens 7:31).

1

Nous ne devrions jamais parler de « simple symbolisme » – le faire, c’est insulter le Christ qui a choisi d’utiliser le langage symbolique pour son enseignement spirituel le plus profond.

2

Si la marque de l’enseignement de Jésus était cette utilisation constante du langage symbolique pour communiquer la vérité spirituelle, alors les chrétiens ont un besoin suprême de sensibilité aux symboles utilisés dans son enseignement spirituel.

3

Lorsque Jésus lui-même est venu à interpréter les mots que son Père avait placés dans les récits bibliques de la création, il s’est servi des mêmes principes.

 

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