Méditations Psaumes

PSAUMES

Le livre des Psaumes a été , dans tous les temps , une des parties des Saintes-Ecritures qui ont le plus contribué à l’édification du peuple de Dieu. En hébreu, ce livre est intitulé le livre des Hymnes ou des Louange: , parce que la plus grande partie des Psaumes se compose des louanges de Dieu; le reste renferme soit les gémissements d’une âme en proie à la douleur, soit l’expression de sentiments de repentance ou les prières d’un cœur oppressé. La plupart des Psaumes sont dus à David; plusieurs cependant sont évidemment d’autres auteurs, dont quelques-uns sont inconnus; mais tous ont été écrits sous l’inspiration du Saint-Esprit‘, il n »y a aucune partie des Saintes

Ecritures qui soit aussi souvent citée ou rappelée dans le Nouveau-Testament.

Le livre des Psaumes offre tous les divers genres de la poésie des Hébreux , et tous paraissent avoir été destinés à être mis en musique. On ne sait pas précisément dans quel temps, ni par qui, ils ont été réunis en un seul volume. Plusieurs personnes croient que David rassembla en un livre , à [usage du culte national , ceux qui existaient de son temps, et cette opinion n’est pas improbable. Mais ni ce recueil, ni celui d’Ezéchias, dont-il est parlé dans le second livre des Chroniques, XXIX, 25-30, n”ont pu renfermer les psaumes qui ont été écrits soit durant la captivité , soit dans les temps qui Pont suivie. Dans les Psaumes de cette dernière époque se trouvent plusieurs mots chaldéens, et il est probable que les différents recueils alors existant furent réunis en un volume par Esdras, lors-qu’il compléta le canon des Ecritures de l’AncienTestament.

Tous les Pères de l’Eglise se sont étendus en louanges sur les Psaumes. Athanase les appelle I’Abrégé (les Ecritures; Basile y voit un sommaire de toute la théologie. Les réformateurs en ont fait grand cas. Luther disait que le livre des Psaumes était une petite Bible. Hooker s’exprime ainsi : « Parmi les » choses dont la connaissance est nécessaire a l’homme, » en est-il une seule que les Psaumes ne puissent lui » enseigner? »

C’est dans le langage de ce divin livre que, dans tous les siècles , les prières et les louanges de L’église sont montées devant le trône de la grâce. Ce livre semble avoir été en ‘quelque sorte le Manuel du Fils de Dieu; Celui qui n’avait pas reçu l’Esprit par mesure, Celui en qui étaient cachés tous les trésors de la sagesse et de la science, Celui qui parlait comme jamais homme n’a parlé, chercha des consolations ‘dans ce divin livre, lorsque parvenu au terme de sa carrière terrestre, il était sous le poids d’une affreuse agonie; et au moment d’expirer, il aima mieux proférer les paroles du psalmiste que les siennes propres! Dans la Bible des réformateurs anglais, se trouve le beau morceau suivant , sur le but général des Psaumes :

« Le livre des Psaumes nous est présenté par le

Saint-Esprit, pour que nous le considérions comme

un trésor précieux‘. ll contient toutes les choses qui appartiennent à la vraie félicité , tant celles qui concernent la vie présente, que celles qui regardent la vie à venir; il nous ouvre les trésors de la vraie science et de la sagesse divine, et nous pouvons y puiser abondamment ces grâces. Si nous voulons apprendre à connaître toute la grandeur de la majesté de Dieu , c’est l‘a que nous la voyons briller avec le plus grand éclat. Si nous désirons acquérir quelque connaissance de sa sagesse incompréhensible, c’est à cette même école que nous la trouverons. C’est encore là que nous pourrons procurer à nos âmes la jouissance de son inestimable bonté, et nous rassasier en saisissant à pleines mains les a» richesses de ce trésor inépuisable.

Méditation Psaume s

Psaumes 1

David présente dans ce Psaume la félicité des gens de bien, et le malheur des impies.

Ce psaume comprend deux strophes, de trois versets chacune, qui décrivent, l’une le

bonheur du juste (versets 1 à 3), l’autre le malheur du méchant (versets 4 à 6).

1. La recette du bonheur :

Versets 1 —3. Chacun craint le malheur, et cherche à être heureux; mais peu de personnes comprennent que le malheur est la suite du péché, et que le bonheur ne peut être goûté que par ceux qui participent à la grâce de Dieu. Voilà ce que l’Ecriture nous déclare; éclairé par elle, le fidèle peut chercher et trouver le bonheur.

Nous avons ici une description de la route que suit l’homme pieux , et de l’esprit qui l’anime, Dieu connaît par leur nom ceux qui sont siens ; mais quant à nous, nous ne pouvons les connaître que d’après leur caractère; or le caractère de l’homme de bien se manifeste par la règle de conduite qu’il a choisie. 11 ne se laisse pas diriger par les méchants (v. 1), et sa conduite est entièrement opposée à la leur; toutefois les méchants l’environnent, car le monde en est rempli. Les méchants commencent par être impies, rejetant toute crainte de Dieu et négligeant leurs devoirs envers lui ; mais ils n’en restent pas là; après avoir mis de côté tout culte religieux , ils deviennent pécheurs, se rebellent ouvertement contre Dieu, et se mettent à servir Satan et le péché. Alors leurs cœurs s’endurcissent et ils s’asseyent au banc des moqueurs; ils tournent la religion en ridicule, et se font un jeu du péché. Telle est la pente qui mène à la perdition; ce qui est mauvais, le devient toujours davantage.

Le mot traduit ici par méchant, exprime proprement un homme indécis, une personne qui marche sans aucune règle fixe, qui est le jouet de toutes les passions et de toutes les tentations. Le mot que nous avons traduit par pécheur, désigne l’homme qui s’est voué au péché. Les moqueurs sont ceux pour qui rien n’est sacré. — Ce n’est qu’avec une profonde tristesse que l’homme de bien peut considérer ce tableau, et l’âme du juste en est navrée. Aussi évite-t-il les méchants et leurs conseils; il ne se mesure point d’après leurs principes; il craint de faire tout ce qu’ils font; il se garde bien de suivre leurs sentiers, et se hâte d’en ressortir s’il a eu le malheur de s’y laisser engager. L’homme juste renonce aux réunions des méchants, et il ne les compte pas au nombre de ses amis ; il demeure éloigné d’eux, de crainte de la contagion (Prov., IV, 14, 15). Il ne va point s’asseoir avec ceux qui sont tranquilles au milieu de leurs péchés. Le banc des ivrognes est aussi le banc des moqueurs(Ps. LXIX, 12). Bienheureux est l’homme qui ne s’y assied jamais. (Os., VII, 5.)

L’homme pieux se soumet à la direction de la parole de Dieu ( v. 2), ce qui le tient éloigné du méchant et le fortifie contre les tentations. Nous pouvons juger nous mêmes de notre état spirituel en nous demandant : Qu’est-ce que la loi de Dieu est pour nous? Quoiqu’elle soit Une loi, un joug, l’homme juste en fait ses délices, parce que c’est la loi de son Dieu, laquelle est sainte, juste et bonne. Tous ceux qui se réjouissent de ce qu’il y a un Dieu , doivent aussi se réjouir de ce qu’il y a une Bible, c’est-à-dire une révélation de la volonté divine et du chemin qui nous mène au bonheur qu’on ne trouve qu’en Dieu. Méditer la parole de Dieu, c’est nous entretenir avec nous-mêmes des grandes choses qui y sont contenues, en y employant toute l’attention et toute l’application dont nous sommes capables. Nous devons estimer cette précieuse parole comme la règle de toutes nos actions et la source de toute consolation pour nos âmes. Elle doit être nuit et jour le sujet de nos méditations: non seulement nous devons nous en occuper soir et matin , mais elle doit toujours être présente à notre esprit, afin qu’elle préside à toutes nos occupations, à tout ce que nous disons et faisons; — elle doit de même être notre compagne durant les veilles de la nuit. Quand je m’éveille, je suis encore avec toi!…

Dans ce Psaume , Dieu affirme que l’homme juste est heureux, ce qui est bien propre à nous encourager. Il nous est dit que Dieu le bénit; et cette bénédiction , c’est le bonheur. Quand le psalmiste nous parle d’un homme béni de Dieu, il nous fait le portrait de l’homme juste. L’homme qui marche dans le chemin du devoir, c’est celui qui est bienheureux.

Il est semblable à un arbre qui fleurit, et produit de bons fruits (v. 3). Plus nous serons familiarisés avec la parole de Dieu , plus aussi nous serons préparés à toute bonne parole et à toute bonne œuvre.

C’est la bénédiction divine qui fait porter de bons fruits, à l’homme pieux, dont elle fait le bonheur. — 1° C’est 

par la grâce de Dieu qu’il est planté. En effet, jamais un bon arbre n’a crû de lui-même; c’est Dieu qui lui a donné l’être et qui le fait croître; aussi veut-il être glorifié en lui. — 2° L’homme pieux s’attache à tout ce qui peut le fortifier; il croît auprès de ces ruisseaux qui réjouissent la cité de Dieu (Ps. XLVI, 4); c’est de là qu’il tire sa force et sa vigueur. — 3° Il abondera en bons fruits (Phil., IV, 17). Ceux qui, soit dans leurs pensées, soit dans leurs actions, sont sous l’influence de la grâce divine , porteront des fruits dans leur saison et profiteront de toutes les occasions qui leur seront données de faire le bien. — 4°. Sa profession de piété sera conservée sans tache et sans flétrissure. La belle apparence de ceux qui ne portent que les feuilles de la profession extérieure, sans aucun bon fruit, se flétrira •

tôt ou tard. Mais si la parole de Dieu règne dans notre cœur, notre profession extérieure conservera sa fleur, ce qui sera pour nous un sujet de consolation et un moyen de nous conserver l’estime et la confiance de nos semblables. — 5° Il jouira de la prospérité spirituelle. Tout ce qu’il fera de conforme à la loi de Dieu, réussira selon ses désirs et même au-delà de ses espérances.

Plus un homme sera vraiment pieux et béni, plus il se réjouira, et saura trouver ses délices dans la Parole divine, qui lui présente le moyen d’être réconcilié avec Dieu par Jésus-Christ. Il sera de jour en jour plus affermi par l’influence de la grâce du Seigneur, qui sera le soutien de sa vie spirituelle. (Dickson, Commentaire sur le V- Test. »)

La diversité des expressions employées par le psalmiste nous montre qu’il y a une gradation dans le péché, et des progrès à faire dans le chemin de la sainteté. Il est impossible que celui qui abandonne la bonne route sache jusqu’où il pourra s’égarer. Il y a peu de personnes qui, lorsqu’elles commencent ù marcher dans le conseil des méchants, aient l’intention de finir par s’asseoir au banc des moqueurs. O Jésus! second Adam ! qui seul depuis la transgression du premier homme , as atteint la perfection de la sainteté, bénis tes serviteurs en les rendant justes par tes mérites et par ta grâce ! (Ev. Home, Commentaire sur le V. Test.)

Versets 4 —6. Ici, nous est donnée la description des méchants. Ils sont l’opposé des justes, soit dans leur caractère , soit dans leur condition. // n’en est pas ainsi des méchants (v. 4). 11s sont conduits par le conseil des méchants dans le chemin des pécheurs, sur le banc des moqueurs. Ils ne prennent point plaisir à la loi de Dieu et ne s’en occupent jamais; ils ne portent que de mauvais fruits. Les justes sont semblables à l’arbre utile qui porte de bons fruits. Les méchants sont comparés à la balle que le vent emporte; à la poussière que le maître du grenier fait jeter dehors. Quelque bonne opinion qu’ils puissent avoir d’eux-mêmes, ils sont sans valeur aux yeux de Dieu; ils n’ont aucune solidité; ils sont entraînés çà et là par le vent des tentations, et n’ont rien de ferme. La colère de Dieu les dispersera au loin. La balle peut bien rester mêlée au froment pendant un temps , mais celui qui a le van dans sa main viendra et nettoiera parfaitement son aire. Ceux qui, par leurs péchés et leur légèreté, se rendent semblables à la balle , seront brûlés comme elle, par le tourbillon du feu de la colère divine ( Ps. XXXV, 5 ), sans qu’ils puissent lui résister ou lui échapper. ( Esaïe , XVII, 13.)

Le sort du méchant est Au jour du jugement,

le caractère et les œuvres de chacun seront mis au grand jour, et la destinée de tous sera arrêtée pour l’Eternité. Le méchant comparaîtra devant le tribunal de Dieu; en vain il espérerait y échapper : il sera rejeté de la compagnie des justes; il n’y aura point de place pour lui, dans cette assemblée. Il verra les justes entrer dans le royaume, et lui-même sera jeté dehors (Luc, XIII, 28). Ici-bas l’homme profane et méchant tourne le juste en ridicule, le méprise et l’abandonne; c’est donc justement qu’il en sera séparé pour toujours dans le ciel. Dans le monde , il est vrai, les hypocrites peuvent rester ignorés; mais si l’on peut en imposer aux ministres de Christ, il ne peut en être de même à l’égard du Maître. Le jour vient où il séparera l’ivraie d’avec le froment (Matth., XIII, 41, 49).

11 nous reste maintenant à voir pourquoi il existe une différence entre le sort du juste et celui du méchant. C’est à Dieu que doit revenir toute la gloire de la prospérité et du bonheur des justes. Ils sont heureux , parce que Dieu les connaît et les a choisis. C’est lui qui les dispose à faire le bien; c’est lui qui conduit et dirige tous leurs pas. En revanche, tout le blâme de la ruine des méchants retombe entièrement sur eux-mêmes. Le méchant périt, parce que le chemin qu’il a choisi et suivi est celui qui mène à la perdition, quoiqu’il sut d’avance que tel était le terme de cette voie. Si le juste est abattu , qu’il soit donc relevé par la pensée que son Dieu le connaît, qu’il voit son cœur (Jér., XII, 3 ), qu’il voit ses pensées secrètes ( Matth., VI, 6 ), et qu’il connaît ses œuvres, malgré l’opprobre dont les hommes le couvrent. Encore un peu de temps, et Dieu justifiera, devant le monde entier, la personne et la voie des justes, en les comblant d’une joie et d’un honneur immortels. Que le méchant, de son côté, soit troublé dans sa sécurité par la pensée que , si pour le moment sa voie lui paraît agréable, à la fin, cependant, elle périra.

Béni soit Dieu pour l’alliance de sa grâce , et pour Jésus notre Médiateur. Par sa parfaite obéissance jusqu’à la mort, il est devenu la fin de la loi, en justice à tout croyant. Dès qu’un pécheur devient sensible à sa misère et à ses péchés , il peut être admis dans l’assemblée des justes par Christ, qui est le chemin vivant. Comprenant quelle est la vanité du monde et la laideur du péché, il commence à prendre plaisir à la parole de Dieu , qui lui montre le prix des mérites de Christ et l’excellence de la sainteté. En lisant et en méditant tous les jours les Saintes-Ecritures , il devient une nouvelle créature en Christ; il a de nouveaux,désirs , de nouveaux plaisirs, de nouvelles peines , de nouvelles espérances , de nouvelles craintes, de nouveaux amis, de nouvelles occupations. Il entre dans un nouvel état; il est revêtu d’un caractère nouveau pour lui. Toutes choses sont devenues nouvelles. Sa religion n’est plus une connaissance morte ; elle ne consiste plus en vaines formes; il portera des fruits de justice, car c’est dans un bon terrain qu’il a été planté et qu’il a pris racine. 11 reçoit de Christ, par le moyen de la Parole, les secours de la grâce, qui, peu à peu, changent son âme à l’image de son Rédempteur. La conduite , les espérances et la fin du méchant, sont, hélas! bien différentes!!…

Réflexion :

Ce premier psaume nous donne ces trois instructions .1 Que la marque à laquelle on reconnait les gens debien, est qu’ils fuient le commerce des impies et des profanes ; qu’ils rejettent leurs maximes , et se gardentde leurs dérèglement. Leur plus grand plaisir est de méditer la loi de Dieu , et d’observer sescommandements .2 Que les justes sont parfaitement heureux , que Dieu les connait ,qu’il les béni et les faitcommandements .prospérer .3 Que les méchants n’échapperont pas à sa vengeance , et qu’ils tomberont tôt ou tard dans misère d’autant plus affreuse , qu’il ne leur restera aucune consolation

Méditation du Psaumes  :2

Les anciens docteurs juifs appliquaient ce Psaume au Messie. Parmi les modernes, quelques-uns avouent qu’il peut se rapporter soit à David, soit au Messie, et que certains passages deviennent plus clairs si on les applique à ce dernier. — Il n’y a rien dans ce Psaume qui ne puisse se rapporter à Christ; mais il s’y trouve des choses qui ne sont nullement applicables à David. Dans et Héb., 1, 5, ce Psaume est cité comme se rapportant au Christ.

Nous y trouvons: 1° Des menaces contre les adversaires du royaume de Christ

(v.1-6); 2° Des promesses faites à Christ , chef de ce royaume

(v.7-9); 3° Des conseils adressés à tous les hommes <f embrasser la

cause de Christ.

1 Pourquoi se mutinent les nations, et pourquoi les peuples projettent-ils des choses vaines?

2 Les rois de la terre se trouvent en personne, et les princes consultent ensemble contre l’Eternel et contre son oint.

3 Rompons, disent-ils, leurs liens, et jetons loin de nous leurs cordes.

4 Celui qui habite dans les cieux se rira d’eux ; le Seigneur s’en moquera.

5 Alors il leur parlera en sa colère , et il les remplira de terreur par la grandeur de son courroux.

6 Et moi, dirat-il, j’ai sacré mon roi sur Sion, la montagne da ma sainteté.

7 Je vous réciterai quel a été ce sacre; l’Eternel m’a dit: Tu es mon Fils,je t’ai aujourd’hui engendré.

8 Demande-moi, et je te donnerai pour ton héritage les nations, et pour ta possession les bouts de la terre.

9 Tu les briseras avec un sceptre de fer, et tu les mettras en pièces comme un vaisseau de potier.

10 Maintenant donc, ô rois! ayez de l’intelligence; juges de la terre, recevez instruction.

11 Servez l’Eternel avec crainte, et égayez-vous avec tremblement.

12 Baisez le Fils, de peur qu’il ne s’irrite , et que vous ne périssiez dans cette conduite, quand sa colère s’embrasera tant soi peu. O! que bienheureux sont tous ceux qui se contient en lui!

Versets 1—6. Une opposition puissante devait se manifester contre le Messie, aussi bien que contre son royaume, sa religion sainte et tout ce qui s’y rapporte. Une aussi grande bénédiction pour ce monde aurait dû, ce semble, être reçue et embrassée partout avec joie; et cependant, jamais une idée quelque absurde qu’elle fût, jamais un pouvoir quelque tyrannique qu’il ait été, n’a rencontré autant d’obstacles, ni des ennemis aussi violents, que la doctrine et le règne de Christ!

Ce Psaume nous montre, premièrement, quels devaient être les adversaires de Christ. Comme ce monde apostat est, dans 1e fait, le royaume de Satan , les inconvertis de tout rang, de toute opinion, de tout caractère, sont continuellement excités par cet esprit rebelle à réunir leurs efforts pour s’opposer à la cause de Dieu et à l’établissement du règne de Christ. Mais ce sont les dominateurs de la terre, qui out, en général, déployé le plus d’activité dans cette opposition , parce que les vérités et les préceptes de la religion sont contraires à leurs projets ambitieux et à leurs convoitises mondaines. Ils contestent avec Dieu , et réunissent leurs forces contre l’Eternel et contre son oint, c’est-à-dire contre toute religion en général, et contre la religion chrétienne en particulier. Tous ceux qui sont ennemis de Christ, sont ennemis de Dieu lui-même. « Ils » ont haï et moi et mon Père » ( Jean, XV, 24 ). L’auteur de notre sainte religion est ici appelé Y Oint, le Messie ou le Christ de l’Eternel, par allusion à l’onction de David , comme roi. Il a reçu l’autorité et les dons nécessaires pour être le Chef et le Roi de l’Eglise.

L’opposition des ennemis de la religion est acharnée et pleine de malice; car la lumière irrite ceux qui font le mal. Cette opposition est habilement calculée. Ils imaginent, ils méditent les moyens de détruire le royaume de Christ, et comptent avec confiance sur le succès de leurs machinations. Cette opposition est obstinée et décidée. Ils bravent la voix de la raison et de la conscience, et se mettent au dessus de toute crainte de l’Eternel. Enfin, cette opposition est concertée entre les ennemis du Messie, qui sont unis, confédérés ensemble, pour s’aider et s’animer réciproquement. Ils mettent en commun tous leurs moyens pour empêcher l’établissement du royaume de Christ. (Psaume LXXXI1I, 5.)

Le v. 3 nous montre le but de l’opposition des méchants: ((Rompons, disent-ils, leurs liens »; ils ne peuvent supporter le joug de Dieu et de son Oint. Christ a des liens qui nous sont destinés : ceux qui veulent être sauvés par lui doivent aussi se laisser diriger par lui. Mais ses liens sont des cordeaux d’humanité, que la droite raison approuve; et des cordages d’amour, qui ont pour but de procurer notre bien. Pourquoi les hommes s’opposent-ils à la religion , si ce n’est parce qu’ils ne peuvent souffrir les entraves qu’elle met à leurs mauvais penchans et les obligations qu’elle leur impose? Ils voudraient rompre et jeter au loin les liens de la conscience et le joug des commandements de Dieu.

Les penchans vicieux du cœur sont les ennemis les plus acharnés de Christ. « Nous ne voulons pas que celui-ci règne sur nous »; tel est leur constant langage. On recevrait volontiers les doctrines de la parole de Dieu, si elles ne renfermaient pas des préceptes; l’Eglise serait tolérée par le monde, si elle voulait seulement renoncer à sa discipline.

Le v. 4 renforce les raisonnements adressés aux ennemis de la religion. Il leur est impossible de justifier par aucun bon motif leur opposition à un gouvernement si juste, si saint, si miséricordieux, qui ne veut point empiéter sur le pouvoir séculier, et qui est si loin d’introduire des principes dangereux , que ses lois, si elles étaient généralement reconnues, transformeraient la terre en un paradis. D’ailleurs, quelle chance de succès peuvent avoir ceux qui s’opposent à un royaume si puissant? Après qu’ils auront fait tous leurs efforts, Christ aura toujours une Eglise dans le monde, et cette Eglise n’en parviendra pas moins à la gloire et au triomphe final; car elle est bâtie sur le roc, et les portes de l’enfer ne prévaudront point contre elle.

Remarquons encore ici la brillante victoire remportée sur tous ces menaçants ennemis. S’il y a guerre entre le ciel et la terre, il est facile de prévoir qui des deux l’emportera (v. 4). La tranquillité inaltérable de Celui qui habite dans l’éternité doit nous remplir de paix au milieu de toutes les agitations de notre esprit. Les ennemis de Christ sont des insensés. Dieu se rit d’eux et de toutes leurs entreprises. Ces attaques de Satan, si terribles à nos yeux , ne sont rien aux siens. Leur châtiment est juste (v. 5). Quoique Dieu méprise l’impuissance de ses ennemis , cependant il fera sentir aux plus audacieux pécheurs que leurs offenses provoquent son courroux. Nous ne pouvons pas nous attendre que Dieu soit réconcilié avec nous ou nous ait pour agréables , autrement que dans son Oint ; si donc nous rejetons celui-ci, nous méprisons le remède qui nous est offert. Dieu remplit ses ennemis de terreur, et il le fait en établissant le royaume de son Fils; ce qui leur cause le plus grand dépit qu’ils puissent éprouver. Eux et leurs conseils seront certainement confondus (v. 6). David monta sur le trône et devint roi de Sion. Jésus est maintenant élevé à la droite du Père; il a reçu pouvoir dans le ciel et sur la terre, il est établi sur toutes choses pour être chef de l’Eglise, en dépit des vains efforts de ses ennemis pour s’opposer à son exaltation. Jésus règne dans le royaume de la providence et dans celui de la grâce. 11 est établi sur Sion , qui est la montagne de la sainteté de Dieu , et le type de l’Eglise sous l’Evangile. Le trône de Christ s’élève dans son Eglise, c’est-à-dire dans le cœur de tous les fidèles.

Versets 7—9. L’Eglise de Christ est fondée sur un décret , sur le décret éternel de Dieu le Père. Avant même que le monde existât, ce décret était émané de la volonté et de la sagesse de Dieu , lesquelles ne peuvent changer. Ce décret, qui en hébreu est exprimé par un mot que les uns traduisent par commandement ou statut, d’autres par alliance, est une transaction entre le Père et le Fils , laquelle a pour but la rédemption de l’homme, et que figurait l’alliance qui promettait la royauté à David et à sa postérité ( Ps. LXXXIX , 3 ). Jésus fait souvent allusion à ce passage , quand il parle de l’autorité de sa mission :« C’est ici la » volonté de mon Père qui m’a envoyé » ( Jean, VI, 40 ); « J’ai reçu ce commandement de mon Père » ( Jean, X , 18; XIV, 31). La proclamation de ce décret a lieu pour l’encouragement de tous ceux qui ont reçu l’ordre de ce soumettre à ce roi glorieux, en même temps que pour rendre inexcusables ceux qui ne veulent pas reconnaître son autorité. D’abord, cette alliance fut secrète : elle avait eu lieu entre le Père et le Fils dans les profondeurs de l’éternité. Mais elle nous a été révélée par le témoin fidèle, qui demeurait de toute éternité dans le sein du Père, et qui est venu dans le monde comme prophète pour nous le révéler.(Jean, 1,18.)

Christ déclare ici qu’il a un double titre à la possession de son royaume:

1° Le titre d’héritier (v. 7). Ce passage est cité dans Héb. ,1,4.5. Jésus est le Fils de Dieu , non par adoption , mais par une génération éternelle : Il est « le Fils unique du Père »( Jean, I, 14). Puisqu’il est Fils de Dieu , il est de la même nature que son Père, et toute la plénitude de la divinité, de la sagesse, de la puissance et de la sainteté infinies, réside en lui. Le gouvernement suprême de l’Eglise ne pouvait être confié qu’à celui qui est un avec le Père, qui a été avec lui d’éternité en éternité , et qui est profondément initié à toutes ses volontés ( Prov. VIII, 30). Jésus est le Fils de Dieu , son Fils bien-aimé en qui il a mis son bon plaisir. C’est pour cela que nous devons l’agréer pour notre rot,- car c’est v parce que le Père aime le Fils, » qu’il lui a donné toutes choses en main ».( Jean, III, 35; V, 20 ). En sa qualité de Fils, il est l’héritier de toutes choses. Le Père, qui a fait les mondes par lui, les gouverne aussi par lui; car Jésus est la sagesse éternelle et la parole éternelle. Puisque Dieu lui a dit : « Tues mon Fils», chacun de nous doit lui dire : Tu es mon roi, mon Seigneur!

« Je t’ai engendré aujourd’hui ». Ces paroles sont citées dans Hébr., 1,5, pour prouver que Jésus est la splendeur de la gloire de son Père, l’image expresse de sa personne (v. 3) j vérité qui nous a été démontrée par sa résurrection d’entre les morts (Act., XIII, 33). C’est par sa résurrection qu’il a été déclaré Fils de Dieu, de la manière la plus éclatante (Rom., 1,4). Christ est « le premier-né » d’entre les morts » ( Apoc. ,1,5; Col. , 1, 18). Immédiatement après sa résurrection , il est entré dans l’administration de son royaume, comme Médiateur; c’est alors qu’il dit : « Tout pouvoir m’a été donné ». C’est à ce royaume qu’il faisait,allusion, lorsqu’il enseignait à ses disciples à prier en disant : Que ton règne vienne!

2° Le second titre de Jésus à la possession de son royaume, résulte de la convention qu’il a faite avec son Père (versets 8, 9 ), et en vertu de laquelle le Fils doit prendre la charge d’intercesseur, et recevoir à cette.condition l’honneur et la puissance d’une monarchie éternelle.

Le Fils doit demander. En revêtant la nature humaine, il s’est mis volontairement dans un état d’infériorité à l’égard de son Père. Comme Dieu , il était l’égal de son Père en gloire et en puissance , et ne pouvait rien avoir à demander. L’intercession de Christ suppose une satisfaction, une rédemption, en vertu de laquelle celte intercession à lieu, et sur laquelle il fonde ses requêtes ( Jean, XVII, 4,5). En demandant les nations pour son héritage, il a en vue, non seulement sa propre gloire, mais aussi le bonheur qu’elles doivent trouver en lui. Il vit éternellement pour intercéder pour elles; il peut, par conséquent, sauver à plein ceux qui s’approchent de Dieu par lui.

Nous trouvons ici la promesse que le gouvernement de Christ sera universel, et qu’il s’étendra non seulement aux Juifs, seul peuple dans lequel l’Eglise fut long-temps renfermée, mais aussi aux Gentils. Toute la terre, d’un bout jusqu’à l’autre , sera la propriété du Roi sacré sur Sion, et il aura une multitude de sujets loyaux et fidèles. Les chrétiens sont la propriété de Jésus; ils sont à lui pour sa gloire et pour la louange de son nom; Dieu le Père les lui donne, lorsque par son esprit et par sa grâce, il les porte à se soumettre au joug du Roi de l’Eglise. Le décret de Dieu est déjà accompli en partie; car le royaume du Médiateur s’élève sur les ruines du pouvoir de ses adversaires Juifs et Païens ; — et à la fin il aura entièrement le dessus; tellement que ses ennemis seront « mis en pièces, » comme un vaisseau de potier ». Il a un sceptre de fer pour écraser ceux qui résistent à son autorité, (v. 9.)

Versets 10—12. L’exhortation que nous lisons ici contient l’application pratique de la doctrine évangélique touchant le règne du Messie. Les rois et les juges sont, aux yeux de Dieu , confondus avec la foule et placés sur le même niveau; la piété leur est aussi nécessaire qu’aux autres hommes (v. 10). Ce qui leur est dit nous est dit à tous, et est exigé de chacun de nous. Nous sommes invités à servir Dieu et à le craindre (v. 11). Il est notre Seigneur et notre Maître; nous sommes donc tenus de le servir. Il est notre Ami, notre Bienfaiteur; nous avons donc sujet de nous réjouir en lui. Nous devons servir Dieu dans toutes les ordonnances du culte et par la sainteté de notre vie; mais toujours avec une sainte frayeur, une grande vigilance sur nous-mêmes, et un profond respect pour lui. Nous devons nous réjouir en Dieu, mais aussi« nous employer à notre » salut avec crainte et tremblement » ( Phil., II, 12). Quelque sujet de joie que nous puissions avoir en ce monde, réjouissons-nous toujours avec tremblement, afin que nous ne tombions point dans l’orgueil, nous souvenant d’ailleurs de la fragilité des créatures et de toules les vicissitudes qui peuvent si facilement changer notre joie en tristesse. (1 Corinth., VII, 30.)

Nous sommes aussi exhortés à recevoir le Fils avec amour, et à nous soumettre à lui : la vraie sagesse et notre propre intérêt l’exigent. Christ est appelé le Fils , parce qu’il a été déclaré tel, et que c’est comme tel que nous devons l’adorer. Il est le Fils de l’Homme et le Médiateur (Jean, V, 27); et en cette qualité, nous lui devons une obéissance absolue. Il est appelé le Fils,. pour exprimer sa relation avec le Père, de la même manière que Dieu est souvent appelé le Père , parce qu’il est le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, et en Lui, notre Père. Notre devoir envers Christ nous est enseigné ici d’une manière figurée : « Baisez le Fils » (v. 12 ) (*); non pas comme Judas et tous les hypocrites, mais du baiser de la foi. Recherchons toutes les manières d’honorer le Seigneur Jésus, et de lui rendre la gloire due à son nom. « Puisqu’il est ton Seigneur, prosterne-toi , devant lui » ( Ps. XLV, 11 ). Servez donc le Seigneur ; qu’il vous soit cher et précieux. Aimez-le pardessus tout, aimez-le en sincérité; aimez-le comme l’aima celle à qui il avait été beaucoup pardonné, et qui, dans sa reconnaissance, lui baisa les pieds ( Luc, VII, 38 ). Puis, après lui avoir ainsi témoigné votre fidélité, chargez-vous de son joug, donnez-vous entièrement à lui, afin d’être gouvernés par ses lois, conduits par sa providence et entièrement dévoués à sa cause. Les raisons à l’appui de ce commandement sont toutes tirées de notre propre intérêt,

(*) Un baiser était une marque d’adoration et de respect ( 1 Rois , XIX ,18; , une manière de rendre hommage , de reconnaître l’autorité de celui à qui le baiser était donné.

que Dieu ne perd jamais de vue dans son Evangile. Disons nous donc toujours que si nous rejetons Christ, ce sera à nos périls et risques.

Si le Fils s’irrite contre nous, qui donc intercédera pour nous? Il ne restera aucun sacrifice, aucun nom par lequel nous puissions être sauvés. L’incrédulité est le rejet du seul remède qu’il y ait pour nos âmes. Elle serait votre ruine. Craignez donc que vous ne périssiez dans cette voie, dans la voie de vos péchés, dans celle de vos vaines espérances. Craignez de manquer pour jamais le chemin du bonheur; c’est Christ qui est ce chemin :prenez garde que vous ne soyez retranchés de celui qui seul mène à Dieu. Plusieurs ont été, ou du moins se sont crus dans le bon chemin ,• mais ayant négligé Christ, ils ont péri, et leur perdition n’en a été que plus affreuse. Ils ont quitté la route du ciel pour prendre celle de l’enfer; ils n’étaient pas éloignés du royaume de Dieu, et cependant ils n’y sont point entrés.

Quand la colère de Jésus se sera allumée, malheur à celui qui l’aura méprisé : cette pensée fait frémir le psalmiste, et il se hâte de bénir ceux qui échapperont à un sort si affreux. Bienheureux seront, au jour de la colère, ceux qui se seront confiés en Christ, ceux dont Christ aura été le refuge : ils lèveront la tête avec joie, tandis que les méchants seront consternés. Alors ceux qui maintenant méprisent Christ et ses disciples seront forcés de dire à leur honte : Ah! nous le voyons, mais trop tard, que ceux-là seuls sont bénis, qui se confient en lui!

Lorsque la gloire de l’homme , semblable à l’herbe des champs, sera flétrie; lorsque tout ce qui est appelé grand et honorable chez les princes, sera réduit en poussière, alors Jésus donnera à ses fidèles serviteurs une couronne de joie sans mélange et un royaume qui ne pourra point être ébranlé

Psaumes troisième

David se plaint à Dieu de ses ennemis (v. 1,2). Il se fortifie et se confie en lui. (v. 3.)

Il retrace à son souvenir la bonté de Dieu à son égard, par là il triomphe de ses craintes (v. 6) et de ses ennemis (v. 7). — Il rend gloire à Dieu, et recourt à la délivrance et à la bénédiction divine promise aux fidèles (v. 8). —■ Ceux qui sont le plus à même de parler des vérités divines, sont ceux qui en ont fait ï’expérience ; ainsi, David célèbre la puissance et la bonté de Dieu, la sécurité et la r tranquillité de l’homme pieux.

ersets 1 —3. Ce Psaume fut composé ou du moins médité par David, et offert à Dieu lorsqu’il s’enfuyait de devant Absalom (2, Sam., XV). Il était alors dans un grand danger, mais sa confiance en Dieu ne l’abandonna pas. Les dangers et les épreuves doivent nous rapprocher de Dieu et non nous éloigner de lui. Le calme dont jouissait David se manifeste en ce que l’Esprit de Dieu vint sur lui. L’ingratitude des autres, même celle d’un enfant ou d’un ami, ne doit jamais nous empêcher d’être en communion avec notre Dieu. David souffrait alors la peine du crime qu’il avait commis à l’égard d’Urie. Malgré cela , sa confiance en Dieu n’est pas ébranlée, et il ne désespère pas de son secours. L’affliction que nous cause le péché ne doit nous empêcher ni de nous réjouir en Dieu , ni d’espérer en lui. David est en fuite devant Absalom ; et cependant nous voyons dans tout ce Psaume, qu’il est rempli de courage : c’est le fruit de sa foi en Dieu. Le vrai courage chrétien consiste plus encore dans la sérénité de l’esprit, dans la patience qui supporte tout dans une attente calme de l’avenir, que

dans les entreprises hardies qui se font l’épée à la main.

David était éloigné de chez lui, éloigné des parvis de la maison de Dieu, où il avait l’habitude de prier, et cependant il trouve moyen d’élever sa voix au ciel. Ainsi, où que nous soyons , nous pouvons avoir accès auprès de Dieu; en quelque lieu que les circonstances nous chassent, nous pouvons nous approcher de lui.

Les ennemis de David étaient nombreux. « O Etemel, » combien ils sont multipliés ! » — De même que les peuples ne doivent pas s’appuyer trop sur Ies princes(Ps.CLXYI,3), ainsi les princes ne doivent pas trop compter sur l’affection des peuples pour eux. Christ, le fils de David, avait bien des ennemis, lorsque la foule criait autour de lui : Crucifiez-le , crucifiez-le! Combien alors ne s’était pas

augmenté le nombre de ceux qui lui en voulaient!…

Les ennemis de David étaient remplis de malice; ils s’encourageaient les uns les autres à le persécuter : « Il n’y » a point en Dieu de délivrance pour lui », s’écriaient-ils. Comme les amis de Job , ils faisaient des suppositions injurieuses sur la cause de ses malheurs. Ils blasphémaient contre Dieu, en disant qu’il était incapable de secourir David; ils s’efforçaient de détruire sa confiance en lui. Aussi, ce qui affligeait le plus le psalmiste, c’était qu’ils crussent possible d’ébranler cette ferme confiance. L’enfant de Dieu frémit à la seule pensée de désespérer du secours de Dieu. A l’expression de sa douleur, David ajoute : « Sélah! » — Le mot Sélah n’est employé que dans les psaumes et dans le cantique d’Habacuc, ce qui fait présumer que c’était un signe de musique, destiné à indiquer au chantre qu’il devait hausser la voix ou faire une pause. Il est ordinairement placé à quelque passage remarquable, ce qui donne aussi lieu de croire qu’il avait pour but d’exciter l’attention du chantre et celle des auditeurs.

Plus le vrai fidèle sera châtié par la main de Dieu, et exposé aux coups de la Providence ou aux insultes de ses ennemis, plus il s’attachera à Dieu. Voilà pourquoi David s’écrie avec tant d’assurance :Eternel, tu es un bouclier autour de moi! — Je suis résolu à ne jamais cesser d’espérer en toi! Considérons ici ce que Dieu est et ce qu’il sera encore pour son peuple ; ce qu’on peut trouver en lui, ce que David trouve effectivement en lui : 1 ° Sûreté; non seulement mon bouclier, mais un bouclier à l’entour de moi; paroles qui montrent que la protection de Dieu nous met à l’abri du danger, de quelque côté qu’il nous menace; — 2° Honneur : « Tu es ma gloire ! » Ceux que Dieu reconnaît pour siens possèdent la vraie gloire; tu es ma gloire quel que soit mon partage! — 3″ Joie et délivrance. Si dans les temps les plus critiques les enfans de Dieu peuvent lever la tête avec joie, sachant que toutes choses concourent à leur bien , ils reconnaîtront que c’est Dieu qui leur fait lever la tête, qui leur donne des cœurs pour se■ réjouir, et qui leur en fournit l’occasion.

Versets 4—8. Voyons maintenant combien David est consolé en se rappelant sa communion avec Dieu et les secours de sa grâce. David a été éprouvé de bien des manières, et cependant Dieu lui a toujours suffi. Il se rappelle avec plaisir que dans tous ses dangers il a toujours pu élever sa voix et son cœur vers Dieu , et confesser son nom. Les vicissitudes et les chagrins nous sont salutaires lorsqu’ils nous portent à la prière, et nous engagent à crier à Dieu avec un sincère désir d’être exaucés. David trouva toujours Dieu prêt à répondre à ses prières. Rienne peut interrompre le rapport intime qui existe entre l’effusion de la grâce de Dieu sur nous et l’opération de cette grâce en nous; ou, en d’autres termes, le rapport qui existe entre sa faveur et notre foi.

Sous la protection de Dieu, David a toujours été en sûreté (v. 5). Ceci peut s’appliquer aux bénédictions, dont, soit en particulier, soit en famille , nous avons à rendre grâces à Dieu chaque matin. Plusieurs se couchent et ne peuvent dormir ; jusqu’à l’aube du jour, ils sont remplis d’agitations , provenant de douleurs physiques , de tourments de l’Esprit, ou de terreurs nocturnes; mais si nous sommes fidèles, nous nous couchons paisiblement, quoiqu’incapables de rien faire pour notre conservation. 11 paraît que ces paroles expriment le calme admirable de David au milieu de ses dangers. Comme il a, par la prière, mis sa cause et sa personne entre les mains de Dieu , et qu’il est assuré de la protection divine, son cœur est à l’aise, il est tranquille. Le Seigneur, par sa grâce, et par les consolations de son Esprit, le soutient merveilleusement; c’est un grand bonheur, lorsque nous sommes dans l’angoiss.e , que d’avoir nos cœurs tellement appuyés sur Dieu que nous puissions même manger et dormir sans aucune crainte. Celui qui sait que Dieu est son protecteur, peut se livrer tranquillement et avec confiance au sommeil, sans redouter la violence du feu, ni le tranchant de l’épée ,, ni les desseins des méchants , ni l’influence des mauvais esprits. (Clarke.)

Voyez David au milieu des dangers, dormant sans crainte , assuré que sous la protection divine il s’éveillera pour vaincre ses ennemis. Voyez aussi Fils de David se préparant à son sommeil dela croix, ce lit de douleurs.. remettant son Esprit entre les mains de son Père, plein de confiance dans la pensée de sa glorieuse résurrection , selon les promesses qui en fixaient l’époque. Retenez cela, chrétiens; que la foi vous enseigne à dormir et à mourir, sachant que comme le sommeil n’est autre chose qu’une mort de peu de durée, ainsi la mort n’est qu’un sommeil prolongé. C’est le même Dieu qui veillera sur vous, dans votre lit, et dans votre tombeau.

Dieu a souvent anéanti le pouvoir et déjoué la malice des ennemis de David (v. 7). Il les a réduits au silence et rendus honteux. Toutes les fois que les attaques des ennemis de l’Eglise nous effraient, nous devons nous souvenir que Dieu les a souvent battus, et certes, son bras ne s’est pas raccourci. Après s’être mis sous la protection de Dieu, David, qui en a plusieurs fois éprouvé les salutaires effets, n’a plus aucune crainte (v. 6). Quand David ordonnait à Tsadok de rapporter l’arche, il avait encore des doutes sur la manière dont se termineraient ses maux; il disait, comme un humble pénitent : « Me voici, qu’il fasse de moi » ce qu’il lui semblera bon » ( 2 Sam., XV, 26). Mais maintenant , affermi dans la foi, il ne redoute plus l’issue de l’événement. Une pleine résignation à la volonté de Dieu, est le moyen d’obtenir aussi une pleine satisfaction et une entière confiance en Dieu.

Au v. 7, ses prières deviennent plus animées et plus confiantes. 11 croit que Dieu est son Sauveur; néanmoins, ou plutôt à cause de cela même , il prie : « Lève-toi, Eternel mon Dieu, délivre-moi. » Les promesses de délivrance, bien loin de rendre inutiles nos prières, doivent, au contraire, les encourager.

La foi de David triomphe. Il a commencé le Psaume par des plaintes sur la force et la malice de ses ennemis; mais il le termine en se réjouissant de la puissance et de la grâce de Dieu : il voit maintenant que ceux qui sont pour lui sont plus nombreux que ceux qui sont contre lui. (v. 8). La délivrance appartient à l’Eternel; il a le pouvoir de sauver, quelque grand que soit le danger. C’est pourquoi tous ceux qui ont le Seigneur pour leur Dieu, suivant l’alliance de grâce , sont sûrs de leur salut; car celui qui est leur Dieu est le Dieu qui sauve. Sa bénédiction repose sur son peuple. H a non seulement le pouvoir de le sauver; mais il l’assure de ses intentions miséricordieuses à son égard : d’où nous devons conclure que, quoique le peuple de Dieu ait à endurer l’opprobre et la censure des hommes, il sera toujours béni de celui qui a tout pouvoir de bénir. Nous cesserons de nous étonner des épreuves du roi d’Israël, et même de penser à nos petites tribulations, si, portant nos regards sur notre Seigneur Jésus-Christ, nous mettons en parallèle, d’un côté sa gloire et sa grâce, de l’autre le mépris auquel il a été en butte et les cruautés exercées contre lui. S’étant volontairement soumis à la mort, il a sanctifié le repos de la tombe, et il est devenu les prémices de la résurrection; sa tête s’est élevée au dessus de ses ennemis. Il a accompli le salut; il a acquis des bénédictions abondantes pour tous ceux qui croient en lui, et il leur a ouvert le royaume des cieux.

Méditation Psaumes 53:

Ce Psaume a pour but de nous convaincre de nos péché ;Dieu nous montre , par la bouche du psalmiste , combien nous sommes méchants (v. 1 ) , et il nous le prouve par la connaissance parfaite qu’il en a (v. 2, 3). Il adresse aux: persécuteurs des paroles propre: a ‘ les faire trembler (v. 4 , 5 Enfin, il encourage son peuple persécuté. (v. 6.)

Le péché existe; ce fait est-il prouvé? —Oui; par le témoignage de Dieu, qui, de la demeure de sa sainteté, regarde les enfants des hommes et voit toute leur corruption à découvert. (v. 2.)

2° Le péché est criminel. Y a-t-il du mal dans le péché? —Oui; c’est une iniquité (v. 4 , 4), une chose dans laquelle il n’y a point de bien (v. 4, 3); c’est le pire de tous les maux; c’est lui qui fait de ce monde un monde mauvais; il a pour effet de détourner l’homme de Dieu. (v. 3.) 4° Le péché est une folie. Devant Dieu , dont le jugement est infaillible et juste, celui-là est un insensé , qui entretient dans son cœur des pensées corrompues. Les ouvriers d’iniquité, quelle que soit l’opinion qu’ils ont d’eux-mêmes, n’ont point d’intelligence ; on peut dire avec vérité de ceux qui ne connaissent pas Dieu , qu’ils ne connaissent rien. (v. 4.)

3° Où est la source du péché; d’où vient que l’homme est si plein de méchanceté? — De ce qu’il n’y a point de crainte de Dieu devant ses yeux. Les mauvaises œuvres de l’homme découlent de ses mauvais principes; s’il va jusqu’à faire profession de connaître Dieu, il le renie dans ses actions , parce que , en réalité, il le renie aussi dans ses pensées.

5° Le péché est une souillure. Les pécheurs sont des êtres corrompus (v. 1), odieux , par cela même , au Dieu de sainteté. ll est certain, quoique puissent en penser les pécheurs orgueilleux, que l’impiété est la plus grande souillure qui existe dans le monde. Ceux qui abandonnent la profession de la piété, deviennent généralement les plus corrompus ou les plus méchants des hommes. ‘

6° Quels sont les fruits du péché? où conduit-il l’homme dont il a endurci le cœur? — Au mépris ouvert de Dieu.

7° Le péché est suivi de crainte et de honte (v. 5). Ceux qui ont fait de Dieu leur ennemi , ont grand sujet de craindre; leur conscience coupable les remplit d’épouvante ,

quoiqu’ils n’aient d’ailleurs aucun motif apparent de s’effrayer,

Tel sera le sort de ceux qui environnent le camp des saints et la cité bien-aimée (Apoc. , XX, 9). Pourquoi donc envisagerions-nous avec crainte ceux que Dieu regarde avec mépris?

8° La foi des saints les remplit de courage et d’espérance dans l’attente de la guérison de ce grand mal (v. 6). ll viendra un Sauveur, un grand salut, une délivrance du péché}, et ce sera un temps de gloire et d’allégresse.

Ces paroles peuvent être considérées comme un vœu relatif à la première venue du Christ pour accomplir le salut de son peuple; elles peuvent aussi exprimer les désirs de

l’Eglise au sujet de sa venue spirituelle dans les derniers

temps , pour régner et exercer sa puissance, ‘pour détruire l’Antechrist, et pour délivrer son peuple de l’esclavage et de l’oppression. Alors, après que la plénitude desGentils sera entrée dans l’Eglise, les Juifs seront convertis, et

tout Ce Psaume nous signale l’Athéisme naturel qui, par suite du péché originel, se trouve dans le cœur de tout homme , comme la cause et -la ,source de toute notre misère. Un profond sentiment de notre culpabilité et-de notre ruine totale,

-quant à ce point particulier, aura pour effet, par l’opération de la grâce de Dieu, de nous rendre plus précieux le

seul moyen de guérison qui ‘est dans le Seigneur JésusChrist.Dans le temps convenable, Dieu-sauvera l’Eglise de la coupable malice de ses ennemis , ce qui remplira d’allégresse Jacob et Israël. De pareilles délivrances ont souvent été accordées aux Israélites ,-et toutes sont des types du triomphe éternel réservé à l’Eglise glorifiée. Dieu délivrera tous les fidèles de leurs propres iniquités , afin qu’ils ne demeurent pas sous leur joug, et ce sera pour eux le sujet d’une joie éternelle. C’est à cause de cette œuvre que le Rédempteur

Psaumes 4

Un Dieu qui fait droit !

Comme le précédent, le psaume 4 montre, par les propos tenus, qu’il a été écrit par David

dans un contexte difficile. Ici encore, objet de critiques mensongères et d’attaques

personnelles, le roi est mis en question dans son intégrité. Que faire lorsque, au sein

même du peuple de Dieu, des adversaires se lèvent et nous veulent du mal ? Que faire

lorsque, sous l’effet de l’animosité, nous sommes l’objet de critiques négatives qui ne sont

ni justes, ni fondées ? Suivons David !

David commence par une courte prière (v. 1). — Il s’adresse ensuite aux enfants des hommes, et les reprend, au nom de Dieu, de l’outrage qu’ils font à l’Eternel, et du préjudice qu’ils causent à leurs propres âmes (v. 2). — Il leur dépeint le bonheur des gens pieux (v. 3). —Il les somme de considérer leurs voies (v. 4). — Il les exhorte à servir Dieu et à se confier en lui (y. 5). —Il rend compte de l’expérience qu’il a faite lui-même de la grâce de Dieu, qui Va mis à même de choisir la faveur divine pour sa part excellente (v. 6), qui remplit son cœur de joie (v. 7), et qui donne la paix à son âme, en l’assurant de la protection de Dieu.

(v.8.)

1 0 Dieu de ma justice! puisque je crie, réponds-moi. Quand j’étais à l’étroit, tu m’as mis au large; aie pitié de moi, et exauce ma requête.

2 Gens d’autorité , jusqu’à quand ma gloire sera-t-elle diffamée? jusqu’à quand aimerez-vous la vanité,et chercherez-vous le mensonge?

3 Or sachez que l’Eternel s’est choisi un bien-aimé. L’Eternel m exaucera quand je crierai vers lui.

4 Tremblez , et ne péchez point; pensez en vous-mêmes sur votre cor.die , et demeurez tranquilles.

5 Sacrifiez des sacrifices de justice , et confiez-vous eu l’Eternel. G Plusieurs disent: Qui nous fera voir des biens? Lève sur nous« la clarté de la face, ô Eternel.’

7 Tu as mis plus de joie dans mon cœur , qu’ils n’en ont au temps que leur froment et leur meilleur vin ont été abondants.

8 Je me coucherai et je dormirai aussi en paix; car toi seul, ù Eternel! me feras habiter en assurance.

Versets 1 —5. C’est à la miséricorde de Dieu , et non à nos propres mérites, que nous sommes redevables de ce que Dieu veut bien écouter nos prières et y répondre.

« Exauce-moi pour l’amour de ta miséricorde! Tel est le meilleur argument que nous puissions alléguer. David présente encore un autre motif. « Puisque par ta grâce tu as » mis en moi le bien qui s’y trouve , et que tu m’as rendu » juste, écoute ma prière, et rends ainsi témoignage à ton » œuvre en moi. » Quand les hommes nous condamnent injustement, c’est une consolation pour nous de penser que c’est Dieu qui nous justifie. Il est la justice du croyant. L’expérience que nous avons faite de la bonté de Dieu, qui nous a secourus lorsque nous étions dans la détresse, est non seulement un grand encouragement pour notre foi et un sujet d’espérance pour l’avenir, mais encore un motif à mettre en avant dans nos prières. Car tu es Dieu , et tu ne changes pas; tes œuvres sont parfaites!

Celui qui ne veut pas recourir au pardon de Dieu , à la justice qui justifie et à la vie éternelle, périra faute d’avoir obtenu ces bénédictions. Hélas! qu’il est grand le nombre de ceux qui choisissent cette effrayante alternative!

Dieu, par la bouche du psalmiste, raisonne avec les pécheurs pour les convier à la repentance (v. 2). Vous qui négligez Dieu et son service, qui méprisez le royaume de Christ et son gouvernement, considérez ce que vous faites. Ceux qui profanent le nom de Dieu , qui tournent en ridicule sa Parole et ses ordonnances, et qui, tout en faisant profession de le connaître, le renient par leurs œuvres, ceux-là changent sa gloire en déshonneur. Ceux qui aiment le monde et recherchent les choses d’ici-bas, aiment la vanité et recherchent le mensonge. II en est de même de ceux qui prennent plaisir à ce qui flatte leurs sens et qui choisissent pour leur part les biens de ce monde; car ces choses les tromperont et causeront leur ruine. Jusqu’à quand agirez-vous de la sorte ? ne deviendrez-vous jamais sages pour ce qui vous importe le plus? ne connaîtrez-vous jamais vos devoirs et vos vrais intérêts?

Considérez la faveur particulière que Dieu accorde aux croyants; la protection spéciale dont ils sont les objets, et les magnifiques privilèges auxquels ils participent. L’Eternel a choisi, pour sa part, les hommes pieux. Il l’a fait dans son élection éternelle, dans son appel efficace, dans les dispensations spéciales de sa providence et dans les opérations de sa grâce; il les a purifiés pour lui être un peuple particulier. Le Seigneur connaît ceux qui sont siens; il a mis en eux son image et son sceau. « Ils seront miens, dit l’Eternel, au jour où je rassemblerai ce que j’ai de plus précieux » ( Mal. 3, 17). — Apprenez ceci, et que tous les hommes pieux le sachent : Qu’ils ne se séparent jamais de celui qui se les est appropriés! Que les méchants le sachent aussi, et qu’ils prennent garde de nuire à ceux que Dieu protège. Nous nous estimerions heureux de posséder la faveur d’un prince de la terre; ne vaut-il donc pas la peine, à bien plus forte raison , de rechercher celle du Roi des rois, à quelque prix que nous devions l’obtenir, et et d’autant plus que sa grâce nous en a rendu le chemin facile? Soyons bien pénétrés de cette pensée , et que notre propre intérêt nous porte à abandonner des vanités trompeuses.

Le psalmiste nous met en garde contre le péché. Un des meilleurs moyens pour s’en préserver, est de demeurer dans la crainte : Conservons un saint respect pour la gloire et la majesté de Dieu. Pour rester éloignés du péché, conservons-en une sainte frayeur, et soyons constamment, et d’une manière sérieuse, en conversation avec nos cœurs: « Parlez à vos cœurs »; vous avez beaucoup à leur dire; et vous pouvez vous entretenir ainsi avec eux. Ne négligez rien; examinez-vous vous-mêmes par de sérieuses réflexions; que vos pensées saisissent ce qui est bon, et s’y attachent avec force; veillez sur votre conduite; suivez les directions qui sont ici données pour le faire convenablement et avec fruit. Le soir, avant de vous endormir, examinez vos consciences, sur ce que vous avez fait dans la journée, surtout sur les fautes que vous avez commises, afin que vous vous en repentiez. Quand pendant la nuit vous vous éveillez , pensez à Dieu, et aux choses qui appartiennent à votre paix. David met lui-même en pratique ce qu’il conseille aux autres (Ps. 63, 7). Quand je me souviens de toi dans mon lit, je médite de toi durant les veilles de la nuit. C’est surtout lorsque nous sommes étendus sur un lit de maladie , que nous devons faire le compte de nos voies et interroger nos propres cœurs. Recueillez-vous dans un esprit sérieux ; demeurez tranquilles , et après avoir adressé une question à votre conscience, attendez qu’elle vous réponde

N’ouvrez pas même la bouche pour excuser le péché.(citation)

frez à Dieu des sacrifices de justice. Nous devons non seulement cesser de mal faire, mais encore apprendre à bien faire. Ceux qui s’étaient détachés de David seraient bientôt rentrés dans le devoir, s’ils avaient servi Dieu, et ceux qui connaissent leur position devant Dieu, se réjouiront en tout temps d’avoir un médiateur dans le Fils de David. Il est demandé à chacun de nous de servir Dieu; les sacrifices que nous lui présentons doivent consister dans notre amour pour Dieu et pour notre prochain, dans l’ardeur et la sincérité de nos sentiments religieux et de notre confiance en lui : ces dispositions seront plus agréables à Dieu que tous les holocaustes et toutes les offrandes. Servez Dieu sans aucune défiance, et sans craindre que son service vous cause aucune perte. Honorez-le, en vous confiant en lui seul, et nullement dans vos biens ou dans les hommes. Reposez-vous sur sa providence et ne vous appuyez pas sur votre intelligence ; confiez-vous en sa grâce, et ne cherchez pas à établir votre propre justice ou la suffisance de vos propres forces.

L’accomplissement matériel des devoirs extérieurs de la religion , ne prouve point qu’un homme soit vraiment converti; mais quand le pécheur repentant a manifesté la sincérité de son retour à Dieu, par des fruits convenables à la repentance, il ne doit pas s’appuyer sur ses propres œuvres, mais il doit mettre toute sa confiance dans la grâce souveraine de Dieu , qui par la foi seule justifie le vrai croyant. Aussi David, après avoir commandé aux pécheurs d’offrir des sacrifices de justice, leur dit : Confiez vous en Dieu. (citation )

Versets 6—8. Nous voyons ici les désirs déréglés des mondains. Les biens qu’ils recherchent nous sont montrés au v. 7. Tout ce qu’ils ambitionnent, c’est l’abondance des biens de la terre. Ils disent : Qui pourra nous rendre heureux? Mais ils ne s’adressent pas à Dieu , qui seul en a le pouvoir; — ils recherchent les biens qu’ils peuvent voir, mais ne s’inquiètent nullement des biens invisibles qu’on ne saisit que par la foi. Nous voyons plus loin avec les yeux de la foi, qu’avec ceux du corps. Ces gens demandent des biens, mais non le souverain bien. Ce qu’ils désirent, ce sont les biens extérieurs, les biens présents, les biens partiels; c’est une bonne nourriture, une grande fortune, de la prospérité dans leurs affaires. Mais que sont tous ces biens , sans un Dieu réconcilié et un cœur nouveau ? — La plupart des hommes se contentent de quelqu’un de ces biens passagers et frivoles; mais une âme qui possède la grâce n’est pas si facilement satisfaite. Il n’y a que trop de gens qui suivent en insensés cette route de mondanité charnelle; aussi entendront-ils cette sentence : « Mon fils, souviens-toi » que tu as eu tes biens dans ta vie; tu as le denier dont » tu es convenu. »

David, et le peu d’hommes pieux qui lui étaient restés attachés, ne formaient pas de tels souhaits; mais ils s’unissaient pour faire cette prière : O Dieu, fais luire sur nous la clarté de ta face. Dieu avait distingué David par de grandes faveurs; aussi David se montre-t-il lui-même avec un caractère particulier : Les biens de la terre ne peuvent satisfaire mon âme. — Voilà pourquoi je ne puis m’y attacher! David et ses amis étaient tous d’accord dans leur choix, et regardaient la faveur de Dieu comme leur véritable trésor, plus précieux que la vie et toutes ses jouissances. — Voilà ce qu’ils désirent et recherchent avec ardeur. O Dieu, fais luire sur nous la clarté de la face. Seigneur, accorde-nous ta faveur et fais-nous connaître que nous la possédons; nous ne demandons rien de plus. — Cela suffit pour nous rendre heureux. O Dieu, sois en paix avec nous; accepte nous; manifeste-toi à nous; donne-nous l’assurance de ton amour, et nos âmes seront satisfaites! — Plusieurs recherchent le bonheur, mais David l’avait trouvé. Il pouvait demander à Dieu de jeter sur lui un regard paternel et bienveillant , et de resplendir dans son âme comme un soleil vivifiant.. Cette bénédiction lui avait souvent procuré plus de bonheur que les biens de la terre n’en procurent aux impies. Nous devons demander la faveur de Dieu, non seulement pour nous, mais aussi pour les autres ; elle est assez grande pour embrasser tout le monde, et lors même que d’autres y participent, notre part n’en est point diminuée. Quand Dieu met sa grâce dans un cœur, il y met aussi le contentement. Il n’y a point de joie comparable à celle qu’éprouvent les âmes qui sont rendues participantes de la faveur de Dieu. Là seulement est le vrai contentement du cœur, la joie solide et véritable. La joie des mondains est passagère comme l’éclair, vaine comme une ombre, « mime » en riant, leur cœur est triste »(Prov., 14, 13). La vraie joie est le don de Dieu : Je vous laisse la paix ; elle ne ressemble point à celle que donne le monde (Jean , XIV, 27 ). Ainsi fortifié, David plaint le pécheur qui vit au sein de la prospérité, bien loin de l’envier ou de la craindre. Il peut se coucher et se lever en paix, étant assuré d’une haute protection pour le temps et du salut pour l’éternité. Voilà ce qui fait la confiance de l’homme pieux; voilà où il trouve son bonheur.

Si le regard favorable de Dieu est sur son âme , il peut goûter un vrai repos. Son âme est avec Dieu , et se repose en lui quand il sommeille. Ainsi, il se couche et dort en paix, persuadé que rien de vraiment fâcheux ne peut l’atteindre; il est en sûreté, parce que Dieu l’a pris sous sa protection. 11 remet toutes ses affaires à Dieu et lui laisse le soin de les diriger. Le laboureur, après avoir jeté sa semence en terre, dort et se lève de nuit et de jour, et la semence germe et croît sans qu’il sache comment ( Marc, 4, 26, 27). Ainsi l’homme pieux , après avoir remis à Dieu, par la foi et la prière, tout ce qui peut l’inquiéter, demeure en repos la nuit et le jour, laissant à son;Dieu le soin de diriger tout ce qui le concerne, et toujours prêt à se soumettre à sa sainte volonté. De même qu’il se couche le soir en se reposant sur la protection divine, il peut aussi contempler par avance le sépulcre, qui n’est pour lui qu’un lit, dans lequel il reposera en paix jusqu’au matin de la résurrection. Mais ce salut est en Christ seul; où comparaîtront donc ceux qui ne se soucient point de l’avoir pour leur Médiateur, et qui le méprisent dans la personne de ses disciples? —Puissent ils éprouver une salutaire terreur, et ne plus pécher contre le seul remède qu’il y ait pour eux. Puissent-ils venir à lui -, pleins de confiance en son sacrifice, et lui offrir des offrandes de justice par des prières , des actions de grâces et toutes sortes de bonnes œuvres, qui soient par JésusChrist à la louange et à la gloire de Dieu!

Réflexion:

ce psaume nous enseigne premièrement que les justes ont toujours le recours à Dieu dans leurs besoins. Deuxièmement : que les entreprises que l’on forme contre ceux que Dieu favorises, sont vaines et sans effet. Troisièmement, que les gens du monde ne recherchent que les avantages de la terre, tandis que les justes n’inspirent qu’à la faveur de Dieu ; que cette faveur et ce qui fait le bonheur et leur sûreté ; et qu’elle met plus de joie dans leur cœur, lors même qu’il sont les plus affligés, que les mondains les plus heureux n’en ont au milieu de l’abondance et de la plus grande prospérité.

Laisser un commentaire