LE RETOUR DU CHRIST

LE RETOUR DU CHRIST

Ce qui est certain

Quelles certitudes la Bible nous apporte-t-elle au sujet du Retour de Christ ?

1ière certitude : Jésus reviendraRETOUR DE JESUS

Il l’a dit lui-même : « Un jour le Fils de l’Homme reviendra environné de la gloire de son Père, escorté de ses anges » (Mat. 16 : 27 ; cf. Marc 13 : 26 ; Luc 21 : 27 ; Jean 14 : 3). Les anges ont prédit ce retour (Actes 1 : 11). Tous les écrivains du Nouveau Testament en ont parlé : Paul : « Le Seigneur en personne redescendra du ciel » (1 Thes. 4 :16, cf. 2 Tim. 4 : 8 ; Tite 2 : 13), Pierre : «Jésus-Christ apparaîtra » (1 Pi. 1 : 7), Jude : « Le Seigneur va venir avec des dizaines de milliers d’anges » (v. 14), Jacques : « Le retour du Seigneur est proche » (Jac. 5 : 8), l’auteur des Hébreux : « Il reviendra et apparaîtra comme le Sauveur glorieux à tous ceux qui l’attendent continuellement pour leur apporter le salut complet et définitif » (9 : 28).

2ième certitude : Tous les hommes le verront

Ce retour sera une venue visible par tous : « Quand le Fils de l’homme reviendra, (il en sera) comme de l’éclair qui jaillit d’un point du ciel et illumine tout l’horizon d’un bout à l’autre» (Luc 17 : 24), « Tous les peuples de la Terre trembleront de peur et se lamenteront et ils verront le Fils de l’homme revenir sur les nuées du ciel » (Mat. 24 : 30), « Tout œil le verra » (Apoc. 1 : 7).

Ce caractère visible est souligné par les verbes paraître, apparaître (Col. 3 : 4 ; 1 Jean 3 : 2) et le nom apparition (1 Tim. 6 : 14, 2 Tim. 4 : 1-8 ; Tite 2 : 13) employés pour ce retour attendu par les croyants. Les apôtres utilisent aussi les mots révéler et révélation (apokalypsis) (1 Cor. 1 : 7 ; 2 Thes. 1 : 7 ; 1 Pi. 1 : 5, 7. 13 ; 4 : 13 ; 5 : 1) : un jour, le voile qui cache la véritable nature de Jésus sera enlevé et tous les hommes le verront dans sa gloire.

3ième certitude : Ce sera l’avènement glorieux du Roi

Le terme technique pour désigner ce retour est le mot avènement (parousia) qui se retrouve 24 fois dans le Nouveau Testament. Dans le grec hellénistique, c’est l’expression consacrée à l’arrivée officielle d’un roi ou d’un empereur dans une province ou à l’inauguration d’un nouveau règne ; fréquemment, on date une nouvelle ère à partir de cette venue.

4ième certitude : Un jour de joie pour les croyants

L’apôtre emploie le mot avènement (parousia) pour l’enlèvement de l’Eglise (1 Thes. 4 : 15 ; 2 Thes. 2 : 1) et pour la venue du Seigneur avec tous ses saints attendue par les croyants (1 Thes. 3 :13. cf. 5 : 23). L’apôtre Jean nous exhorte à la vigilance pour « que nous n’ayons pas à nous cacher devant lui lors de sa parousie »

Note de la rédaction du Berger d’Israël : Cet article a été publié dans le n°58 de la revue ICHTUS en janvier 1976.

(1 Jean 2 : 28). Ce jour-là, les croyants morts en Christ ressusciteront (1 Cor. 15 : 23, 52 ; 1 Thes. 4 : 16), les vivants seront enlevés avec le Seigneur (1 Thes. 4 : 17). Ensemble ils participeront aux noces de l’Agneau (Apoc. 19 : 6-9) et au règne avec Christ (Mat. 25 : 31, 34 ; Luc 22 : 28-30 ; 2 Tim. 2 : 11 ; Apoc. 3:21).

5ième certitude : Ce sera l’heure du jugement

Ce sera aussi un jour de jugement. Ce sera la grande séparation des esprits : « l’un sera pris, l’autre laissé » (Mat. 24 : 37-41). L’homme de péché sera anéanti « par le rayonnement de la parousie du Seigneur» (2 Thes. 2 : 8). Les apôtres employaient indistinctement les mots « venue », « apparition », « révélation », « avènement » pour parler de l’enlèvement de l’Eglise et de la manifestation glorieuse de Jésus-Christ devant le monde. Ils parlaient du même événement en l’appelant « jour du Seigneur » (1 Cor. 1 : 8 ; 1 Thes. 5 : 2 ; 2Thes. 2 : 2) « jour de Christ » (Phil. 1 : 6-10) ou « du Fils de l’homme » (Luc 17 : 24) ou simplement : « ce jour là » (Mat. 7 : 22). C’est aussi « le jour de la colère » (Rom. 2 : 5) et « du jugement » (2 Pi. 2 : 9).

Toute distinction entre ces différentes expressions est arbitraire et ne tient pas devant la comparaison des textes car, pour l’Eglise primitive, Jésus, c’est le Seigneur. Dans cette conviction, elle a repris les prophéties de l’Ancien Testament concernant le Jour du Seigneur ou de l’Eternel et les a appliquées au retour de Christ (cp. Es. 26 : 27 à 1 Thes. 4). La terre souillée par le péché sera jugée et détruite (2 Pi. 3 : 10, 12), elle fera place à de nouveaux cieux et une nouvelle terre.

6ième certitude : Le Seigneur nous a donné des signes de son retour

« Quand cela se passera-t-il et que sera le signal de ton avènement ? » (Mat. 24 : 3). Si Jésus n’a pas voulu répondre à la première question, il a cependant donné 7 signes de son Retour (Mat. 24 : 5-14) auxquels il désire que nous soyons attentifs (v. 33). 1) Faux Christ et faux prophètes (v. 5) 2) Guerres et menaces de guerre (v. 6-7) 3) Famines, épidémies et tremblements de terre (v. 7) 4) Persécution des croyants (v. 9-10) 5) Apostasie de l’Église (v. 11-12 ; cf. 2 Thes. 2 : 3-4) 6) Disparition de toute loi dans le monde (v. 12 ; cf. 2 Thes. 2 : 6-8) 7) Prédication de l’Evangile sur la terre entière (v. 14). Le dernier signe avant l’avènement sera un bouleversement de toutes les lois du cosmos (v. 29).

7ième certitude : Le Seigneur veut que nous l’attendions à tout moment

Il nous demande d’être vigilants comme des serviteurs qui attendent le retour inopiné de leur maître (Luc 12 : 36-40) ou la venue éventuelle d’un voleur (Mat. 24 : 42-44). « Attention, je viens soudain et à l’improviste, comme un voleur ! Heureux celui qui se tient éveillé » (Apoc. 16 : 15). Dans les épîtres, l’attente du Retour de Christ est désignée par des mots qui parlent d’expectative impatiente (Phil. 3 : 20, cf. Act. 17 : 16), d’accueil (Col. 1 : 7), d’attente ardente (Tite 2 :13 ; Jude 21), comme sur la pointe des pieds (Rom. 8 : 19, 23).

Ne nous laissons ravir aucune de ces précieuses certitudes données par la Parole de Dieu.

2. Ce qui fait problème

Jusqu’ici, tout était simple. Mais il y a des difficultés, et il ne serait pas honnête de les cacher. Comme quelqu’un l’a dit, « L’eschatologie est le chapitre le plus difficile de la théologie». Essayons donc de voir de près quels sont les problèmes qui sont liés à l’espérance du Retour de Christ, problèmes qui peuvent aller jusqu’à susciter de profondes divergences d’interprétation entre docteurs ou théologiens des Églises évangéliques.

1. L’interprétation des prophéties

Le langage prophétique est essentiellement un langage imagé : visions, symboles, paraboles, qui pose de sérieux problèmes à l’interprète. Faut-il comprendre les prophéties littéralement ou spirituellement ? Si, par exemple, j’interprète Apocalypse 18 littéralement et si je dis que Babylone est la capitale de la Chaldée, le Seigneur ne peut pas encore revenir, car cette ville ne peut tomber avant d’avoir été reconstruite et d’avoir atteint un rayonnement économique considérable. Si elle est le symbole d’une puissance dont la Babylone antique n’était que le prototype, rien ne s’oppose à voir la réalisation de cette prophétie dans l’un de nos systèmes politiques ou religieux.

Si l’Antichrist est un homme politique qui doit prendre place dans le Temple de Jérusalem, le Seigneur ne peut pas encore revenir. Si cette terre doit être « remplie de la connaissance de l’Eternel comme le fond de la mer par les eaux qui le couvrent » (Es. 11 : 9 ; Héb. 2 :14) avant d’être détruite, le Jour annoncé par l’apôtre Pierre n’est pas pour demain.

Ainsi l’accomplissement de certaines prophéties semble s’opposer à l’imminence du Retour.

2. Au cours des siècles

Les premiers chrétiens ne semblent pas avoir été sensibles à cette contradiction. Ils annonçaient, parmi les signes précédant le Retour, l’apostasie et l’évangélisation de la terre entière, et pourtant, ils attendaient ce

Retour durant leur génération (« nous les vivants restés pour sa parousie »). Les Pères de l’Église aussi croyaient au Retour imminent. Mais, peu à peu, l’espérance s’estompait. Pour Augustin, l’Église est entrée dans le millénium. Au 16ième siècle, l’attente du Retour reprend vie. Luther pensait que le Seigneur pourrait revenir avant qu’il ait terminé sa traduction de la Bible. Calvin nous dit de l’attendre chaque jour et d’être prêts, à tout moment, à le recevoir. N’étaient-ils pas sensibles à la tension entre l’accomplissement des signes du Retour et son imminence ? Oui, mais pour eux, les signes étaient accomplis, l’Antichrist était là : c’était le Pape.

Pour contre-attaquer cette interprétation, le Jésuite espagnol Francisco Ribeira imagina en 1590 d’appliquer une bonne partie des prophéties à un avenir lointain. Il fut l’initiateur de l’interprétation futuriste de l’Apocalypse : le Temple de Jérusalem sera reconstruit, il y aura une période de 3 ans 1/2 de tribulation. Le Cardinal Bellarmin s’empressa de répandre cette interprétation qui venait à son heure, et bientôt elle fut acceptée par Rome.

Vers le début du 19ième siècle, la théorie pénétra dans le protestantisme par un historien anglican : Samuel R. Maitland. D’autres complétèrent le tableau en identifiant la 70ième semaine de Daniel avec la grande tribulation.

3. Autour du Millénium

Dans Apocalypse 20 : 4-6, il est question de « mille ans » de règne des saints avec Christ ; durant cette période, Satan est lié, puis relâché pour un ultime assaut contre la ville sainte. Comment situer le Retour de Christ dont nous parlent les évangiles et les épîtres par rapport à ce millénium ? L’école pré-millénariste fait remarquer que des morts ressuscitent au début de ce règne de mille ans, donc Christ doit revenir avant le millénium. La thèse post-millénariste attire l’attention sur le fait que, partout ailleurs dans le Nouveau Testament, le Retour semble immédiatement suivi du jugement dernier et de l’état final. Le millénium doit donc précéder ce Retour et comprendre l’accomplissement de toutes les prophéties concernant l’expansion du règne de Christ sur toute la terre. L’interprétation a-millénariste souligne un autre fait : le seul passage où il soit question de ce millénium fait partie d’un livre où tous les nombres et les noms ont une valeur symbolique, on ne saurait donc lui donner une interprétation littérale qui contredirait des affirmations claires du Seigneur.

4. Imminence ou non du Retour

Dans les trois thèses, la même difficulté se pose : comment concilier l’accomplissement d’un certain nombre de prophéties avant le Retour avec la notion d’imminence qui ressort de tant de textes bibliques ? Dans le post-millénarisme, l’imminence disparaît complètement : Christ ne reviendra qu’à la fin d’une longue période. Comme Satan ne parait même pas encore lié, ce Retour ne surviendra en tout cas pas avant mille ans.

Dans le pré-millénarisme et l’a-millénarisme, il faut placer avant ce retour l’accomplissement des prophéties concernant « la grande tribulation », l’Anti-Christ et, éventuellement, la conversion massive des Juifs. Ce Retour ne semble donc pas non plus pouvoir être pour aujourd’hui – à moins de rester dans la ligne des Réformateurs pour qui l’Anti-Christ était le Pape.

Au 19ième siècle, une femme du cercle illuministe d’Irving eut une révélation : l’enlèvement sera secret et aura lieu avant la grande tribulation. John Nelson Darby reprit l’idée et la combina à celle de l’Eglise-parenthèse : cette Eglise n’est pas dans la suite du plan du salut qui a commencé avec l’ancienne alliance, c’est une parenthèse qui fut introduite parce que le peuple juif a refusé d’accepter le royaume proposé. La parenthèse se refermera avec l’enlèvement secret de l’Eglise : alors l’histoire du monde continuera au point où elle s’était ouverte : alors aura lieu la grande tribulation. Le reste juif sera sauvé. Darby reprit donc l’interprétation futuriste du jésuite Ribeira qu’il associa à une innovation inédite : l’idée d’un premier retour secret avant la grande tribulation. C’est la théorie pré-tribulationniste du Retour. Darby répandit ses vues en Amérique au cours de six voyages. Deux livres contribuèrent à les diffuser dans le monde entier : « Jésus revient » de Blackstone (W.E.B.) en 1878, distribué gratuitement à des centaines de milliers d’exemplaires aux serviteurs de Dieu, et la « Bible annotée » de Scofield (1909). Les notes de cette Bible suggéraient un système d’interprétation des prophéties appelé dispensationalisme car il distingue 7 dispensations ou alliances dans les voies de Dieu envers l’humanité : Eden, Adam, Noé, Abraham, la Loi ou l’ancienne Alliance, la grâce ou la parenthèse de l’Eglise, le royaume ou Millénium. Entre l’enlèvement qui marque la fin de la parenthèse de la grâce et avant le millénium, on retomberait dans le régime de l’ancienne alliance.

Cette théorie a maintenu la possibilité d’un retour imminent à tout moment mais au prix de prouesses exégétiques parfois difficilement conciliables avec le sens premier des textes.

D’autres enfin situent l’enlèvement au milieu de la grande tribulation (théorie mi-tribulationniste) ou n’y font participer que « les vainqueurs » (doctrine de l’enlèvement sélectif) ; les hyper-dispensationalistes poussent encore plus loin le découpage des économies bibliques et voient durant le ministère des apôtres, une succession de dispensations différentes. Chacun de ces systèmes comporte, d’ailleurs, de nombreuses variantes défendues par des chrétiens dont ni la piété, ni la compétence biblique ne sauraient être mises en doute.

3. Ce qui est sage

Comment le simple fidèle se sortira-t-il de ce labyrinthe ? Quelle position adopter pour maintenir à la fois notre espérance d’un Retour imminent du Seigneur, notre foi dans l’accomplissement des prophéties et… notre communion avec tous les chrétiens ?

1er principe : Distinguer entre les affirmations bibliques et les systèmes d’interprétations Les affirmations bibliques seules sont divinement inspirées. Elles peuvent nous sembler contradictoires parce que « nous connaissons en partie ». Alors, nous sommes tentés, pour donner une certaine cohérence à notre système de mettre certains aspects du message biblique « sous le boisseau ». Le souci d’harmonisation, cependant, est souvent mauvais conseiller, car nous harmonisons d’une manière autour de certaines vérités, d’autres harmonisent autour d’autres affirmations, et nous voilà divisés, nous accusant mutuellement de tordre le sens des Ecritures. Ne vaudrait-il pas mieux n’avoir aucun système d’interprétation prophétique cohérent et rester attaché à toutes les vérités clairement enseignées par la Parole ? « Aucune vue prophétique, (nous dit F. Buhler), n’est entièrement à l’abri d’objections. Aucune ne s’accorde d’une manière parfaite avec tous les textes bibliques »2. Ne nous enfermons donc pas dans un système au point de ne plus voir les affirmations claires de la Parole qui le contredisent. Nous ne voulons pas être des disciples inconditionnels de docteurs humains, nous ne voulons suivre que Jésus-Christ. Sa parole seule fait autorité pour nous.

Le système peut même devenir dangereux si, par un découpage artificiel de la Parole de Dieu, il nous soustrait au bénéfice de certaines promesses ou à l’accomplissement de certains ordres. Lorsqu’on nous dit, par exem- ple, que les Béatitudes ou l’Oraison dominicale sont pour le royaume messianique mais pas pour l’Eglise, que la plupart des paroles de Jésus s’adressaient aux Juifs mais non aux chrétiens, le système eschatologique nous ôte, plus que tout libéralisme théologique, la partie la plus vitale de la Parole de Dieu. Lorsqu’on interprète la parole de Jésus: « Allez, faites de toutes les nations des disciples » comme s’adressant au peuple juif et de- vant être exécutée après l’enlèvement de l’Eglise, nous sommes en droit d’émettre de sérieuses réserves et de dire, comme 0. Allis, que, dans ce cas, « la présence de l’Eglise sur terre serait le grand obstacle à l’accomplissement efficace de l’ordre de Jésus »3, au lieu d’en être le moyen. Gardons donc notre attitude critique en face de tout système. S’il y a contradiction apparente entre deux passages bibliques, ce ne sont jamais leurs affirmations certaines qui se contredisent, mais nos interprétations de ces textes. Par exemple, l’apôtre Paul nous dit que l’enlèvement et la parousie ne peuvent avoir lieu avant la venue de l’homme de péché (2 Thes. 2 : 3-4), mais il ne précise pas que cet homme serait un dictateur qui prendrait le gouvernement mondial en mains et régnerait à Jérusalem. Pourquoi ne serait-ce pas cette nouvelle race d’hommes que notre siècle est en train de cultiver et qui est précisément caractérisée par trois traits signalés par l’apôtre : 1) L’apostasie, c’est-à-dire le rejet délibéré de la foi des ancêtres ; 2) L’anomia, c’est-à-dire le refus de toute loi au dessus de lui ; 3) sa propre déification : « s’élevant au-dessus de tout ce qu’on appelle Dieu » et « se proclamant lui même Dieu ». C’est là un phénomène nouveau, inconnu dans toute l’histoire de l’humanité. Comme le dit le Professeur G. Millon : « A quoi bon lui donner un nom, alors qu’il marche dans nos rues et que sa doctrine a une audience mondiale ? ».4

Il en est de même de tous les « signes » qui doivent précéder le Retour du Christ : tous peuvent être considé- rés comme accomplis – suivant l’interprétation qu’on leur donne – et ne sauraient donc nullement constituer un empêchement à un Retour immédiat du Seigneur. La grande tribulation ? Demandez un peu à nos frères derrière les rideaux de fer ou de bambou s’ils pensent que la tribulation pourrait être pire ! L’Antichrist ? L’apôtre Jean nous disait que, déjà de son temps, « plusieurs Antichrists » étaient dans le monde. Depuis lors, l’histoire n’a pas manqué de prétendants à ce rôle, et nul ne pourrait affirmer péremptoirement que l’un des chefs politiques qui persécutent l’Eglise d’aujourd’hui ne saurait répondre aux prophéties à ce sujet.

2ième principe : Distinguer les textes clairs des obscurs

Lorsque des chrétiens consacrés, auxquels Dieu a donné des dons d’interprétation de sa Parole, arrivent à des conclusions opposées, il faut avoir l’humilité de reconnaître qu’il s’agit de textes difficiles, susceptibles d’être compris de façons différentes. Or, l’une des premières règles de l’herméneutique consiste à interpréter les passages obscurs à la lumière des textes clairs et non l’inverse.

Les certitudes que nous avons relevées dans la première partie de cet article se fondent sur des affirmations claires de Jésus-Christ et des apôtres. Elles constituent le noyau solide autour duquel pourront venir se grouper toutes les exhortations et les affirmations de la Parole.

D’autres vérités sont clairement enseignées dans la Parole : Par la croix, Christ a renversé pour toujours le mur de séparation entre les Juifs et les païens (Eph. 2 : 14, 16 ; 3 : 6 ; Gal. 3 : 28 ; 1 Pi. 2 : 9-10). La nouvelle al- liance a définitivement remplacé l’ancienne : l’Ecriture nous la présente comme une alliance éternelle (Héb. 13 : 20). Les sacrifices sanglants et la Loi sont abolis pour toujours : ils n’étaient que l’ombre des biens à venir. Le royaume que Jésus-Christ est venu établir n’est pas de ce monde : C’est une royauté spirituelle sur ceux qui

2

I’acceptent. Toutes les paroles de Jésus, toutes ses prières, tous ses commandements sont valables pour nous chrétiens maintenant. Dans leurs discours et leurs épîtres, les apôtres rapportent à l’Eglise beaucoup de Prophéties de l’Ancien Testament. Dans plus de 650 citations et allusions à l’Ancien Testament, les apôtres montrent que pour eux « tout est accompli » en Christ : il est le point de convergence de toute prophétie. Les promesses de l’Ancien T estament trouvent leur accomplissement dans l’économie chrétienne actuelle. L’interprétation néo-testamentaire des prophéties doit nous donner la clé des prophéties.

Les prophéties ont été données pour nous édifier et nous exhorter et non pas pour satisfaire notre curiosité. Elles ne se lisent pas comme de l’histoire anticipée. Bien des traits ne seront déchiffrables qu’au moment de l’accomplissement. « Quelle sera l’issue de ces choses » demande Daniel à son interlocuteur divin. « Va Daniel » lui fut-il répondu, « car ces paroles seront tenues secrètes et scellées jusqu’au temps de la fin ». (Dan. 12: 9).5

3ième principe : Distinguer l’essentiel du secondaire

Dans la Bible, la vie prime la connaissance. La loi, l’espérance et l’amour sont les trois choses qui demeurent. L’unité des chrétiens est plus importante que leur érudition prophétique et elle n’implique pas nécessairement l’uniformité de vues sur les évènements à venir. Et de quelle valeur serait pour nous une compétence exceptionnelle dans le domaine prophétique, si notre interprétation nous coupait de la communion avec les autres frères ou même nous faisait jeter I’anathème sur eux et leur message ? Comme le dit B. Payne : « Au lieu d’être une source de bénédictions (Apoc. 1 : 3), l’étude de la prophétie devient une plaie pour l’Église si ses avocats se préoccupent davantage de savoir ce qui concerne la grande tribulation que de glorifier Christ et de vivre dans l’amour envers les frères ».6

Dans les prophéties mêmes, ce qui est important aux yeux de Dieu ce sont surtout les exhortations pratiques liées à ces vérités. Les conclusions que nous devons tirer. Car jamais le Seigneur ou les apôtres ne parlent in abstracto du Retour pour satisfaire notre désir de connaître l’avenir. Toujours ces prédictions servent de motivation à une exhortation, une consolation, une mise en garde : « Veillez donc… Gardez vos lampes allumées ». (Luc 12 : 35-36).

La perspective du Retour de Christ nous permet de supporter avec patience les épreuves présentes (1 Pi. 4 :12-13), d’attendre le verdict divin dans les cas embarrassants (1 Cor. 4 : 5). Elle est source de réconfort et de consolation (1 Thes. 4 : 17-18), d’exhortation à une vie dans la lumière (Rom. 13 : 11-12), la sainteté (1 Thes. 3 : 12-13), la sobriété (Luc 21 : 35-36) la maîtrise de soi (1 Pi. 4 : 7-8) et la pureté (1 Jean 3 : 2-3).

L’essentiel n’est pas de connaître, mais d’aimer l’avènement du Seigneur (2 Tim. 4 : 8), de vivre dans la perspective de son Retour (Jude 24), de l’attendre avec joie (Héb. 9 : 28, 1 Pi. 1 : 8-9) et de se joindre à la prière de l’Esprit et de l’Epouse « Viens, Seigneur Jésus » (Apoc. 22 : 17. 20).

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