La pratique des indulgences

Un peu d’histoire
Remontons brièvement aux origines : la pratique des indulgences à commencer dans le 11e siècle, puis s’est développée de manière systématique dans la seconde moitié du Moyen Âge, en lien d’ailleurs, à cette époque déjà, avec des jubilés, des années saintes avant de se généraliser. À ce développement s’associe également la représentation du purgatoire, cet état intermédiaire entre enfer et paradis où séjournent les âmes défuntes qui ont de obtenu le pardon de leurs péchés, mais qui doivent encore en être purifié en subissant certaines peines avant de pouvoir accéder au paradis. C’est dans ce cadre que s’inscrit la pratique des indulgences de la fin du Moyen Âge. Au départ, il s’agit de la possibilité d’obtenir par décret officiel, sous la forme d’une lettre ou d’un billet, la remise de certaines peines canoniques liées à la pénitence ici-bas, par l’accomplissement de certaines œuvres, aumônes, pèlerinages, jeûnes etc. si ces œuvres ou peines liées à la pénitence ne doivent être accomplies ou subies ici bas, elle se reporte sur l’au-delà et valent pour le purgatoire, si bien que la tension inquiète des croyants se portera de plus en plus sur le purgatoire et sur les moyens d’été lui de ses souffrances. C’est pourquoi, progressivement les indulgences s’étendront également aux peines du purgatoire, dans un premier temps à ce qui nous attendent nous-mêmes après notre mort. Mais la notion d’indulgence s’élargissant de plus en plus, elle ne vaut pas plus seulement pour un individu précis, et constitue une faveur pour la remise des peines en général. C’est ainsi que l’idée se fera jour que l’indulgence acquise par les vivants peut se transférer « suffrages » selon le langage traditionnel, à des personnes déjà décédées, des parents défunts, par exemple, subissent les peines du purgatoire. Il devient ainsi possible surtout à partir du XVe siècle, de faciliter l’accès au paradis des armes en peine du purgatoire

la pratique des indulgences, ses abus, ses problèmes
dans cette période, le pouvoir d’accorder des indulgences revenait en priorité au pape, et c’est lui qui pouvait transférer ce pouvoir aux différents niveaux de la hiérarchie. Suivant l’intensité de la pratique en pouvait adopter des règles plus ou moins souples.
Une indulgence et dite plénière lorsqu’elle libère totalement de la peine temporelle due pour les péchés, partielle lorsqu’elle n’en libère qu’en partie. En règle générale, les indulgences plénières ne sont accordées à l’occasion de grandes circonstances, comme les années du jubilé, justement. Il est important de bien préciser le statut des indulgences du point de vue de l’absolution des péchés. Pour bénéficier d’une indulgence, le fidèle doit s’être confessé devant un prêtre et avoir reçu l’absolution. C’est donc seulement quand les péchés sont pardonner quant à la faute que les indulgences peuvent intervenir. Ainsi, il ne s’agit pas de se faire pardonner les péchés, pardon étend acquis, de se faire remettre les peines prévues pour la purification qui doit nous rendre conforme au pardon reçu.

L’église puise les indulgences dans le trésor des mérites
au départ, la remise de la peine imposée aux fidèles reposait sur l’intercession de l’église. Cet aspect d’intercession sera progressivement remplacé par une dimension judiciaire : la justice divine exige que toutes les peines soient accomplies. C’est pourquoi, s’il y a remise, il faut qu’il y ait compensation. Ainsi se fait jour, au XIIIe siècle l’idée d’un « trésor des mérites surérogatoires » (c’est-à-dire superflu, supplémentaire) acquis par Jésus-Christ et par les saintes et les saints à travers les siècles. Ses mérites ont bonheur de compensation : ils suppléent aux satisfactions incomplètes des autres membres du corps du Christ. L’église admission d’administrer ce trésor, ce qui lui permet d’en faire profiter les pénitents.

une pratique qui suscite des abus
au des inconvénients de la pratique des indulgences sont manifestes. Elle atténue évidemment le sérieux de la pénitence, faisant de la grâce une « grâce à bon marché ». Mais cela permet aussi de détourner le but visé par cette pratique. Comme le montre l’évolution de la fin du Moyen Âge, elle devient un moyen de renflouer les finances de l’église. On profite ainsi des peurs de l’au-delà pour instaurer tout un trafic reposant sur la vente des indulgences. Ainsi, la réaction de Luther, sur laquelle nous reviendrons , s’explique en partie par Lisa, que cette pratique a suscité à son époque. L’indulgence contre laquelle il s’élève avait été promulgué par le pape Jules 2 1506 et renouvelée en 1517, pour contribuer à couvrir les besoins financiers de la papauté, en particulier le financement de la construction de la basilique Saint-Pierre à Rome. On procéda à de véritables campagnes de vente d’indulgences, trafics financiers auxquels participaient les intermédiaires : ainsi, l’archevêque Albert de Mayence qui organisait la vente dans certaines régions d’Allemagne toucher un pourcentage, ce qui lui permettait de rembourser ses propres dettes !
Le dominicain Johannes Tezel, qui avait été nommé sous commissionnaires à la vente des indulgences dans la province de Magdebourg, s’est rendu célèbre par son fameux slogan de vente, « aussitôt que la pièce pointera dans la caisse, l’âme s’envolera vers le ciel ». Aussi bien le concile de 30, en réponse directe à la réforme, que le concile Vatican 2 dans les années 1960 s’attacheront à corriger ces abus. Ainsi, toute vente d’indulgence sera rendue impossible. De même pour éviter une sorte de capitalisation des indulgences, il est interdit d’acquérir plus une indulgence plénière par jour – un principe qu’on retrouve d’ailleurs dans l’annexe à la bulle papale –, de même, il n’est pas permis d’ajouter une autre indulgence
déjà indulgenciée ; etc. mais sur le fond, la doctrine des indulgences de maintien à travers les temps modernes.
À suivre

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