La Torah, chemin de vie

LA TORAHLa Torah, chemin de vie

Le mot Torah est généralement traduit par Loi. Nous n’aimons pas beaucoup la loi. Elle nous dit ce qu’il faut

faire, surtout ce qu’il ne faut pas faire et nous menace de sanction si nous ne la respectons pas : d’abord une amende, puis, si l’infraction a été grave, cela peut aller jusqu’à la prison.

Mais la Torah est beaucoup plus qu’une loi. C’est l’enseignement que Dieu dispense aux enfants d’Israël pour leur apprendre comment devenir véritablement ses enfants, ses serviteurs. C’est le trésor du peuple juif ; et pour conserver ce trésor, pour être fidèle à ce que Dieu lui demandait, bien des juifs ont donné leur vie tout au long de l’histoire. Pour dire la chose autrement, ils ont préféré mourir plutôt que de ne pas observer cette Loi, la Torah.

Dieu a donné la Torah à Moïse au cours de longs entretiens sur la montagne du Sinaï. Par la suite, l’essentiel de ces Paroles a été consigné par écrit : c’est la Torah écrite. Mais les explications, les détails, Moïse les a transmis oralement : c’est la Torah Orale. Voici plus de 3000 ans que la transmission de cette Torah Orale se fait par l’enseignement que le père donne à son fils, le maître à son disciple : « Ces paroles… tu les enseigneras à tes enfants » (Deutéronome 6,1).

La Torah écrite comprend trois parties :

La Torah proprement dite, c’est-a-dire les cinq premiers livres de la Bible – qu’on appelle Pentateuque d’après le grec

Les Prophètes qui répètent inlassablement la Torah, en insistant sur les points oubliés ou écartés par les gens de leur époque.

Les écrits qui sont comme une méditation de la Torah (les psaumes, par exemple).

Selon les initiales de ces mots en hébreu, on appelle la Torah selon les premières lettres de ces trois parties, c’est-à-dire :

T N K

comme Torah à savoir la Loi

comme Nevi’im à savoir les Prophètes

comme Ketouvim, à savoir les Écrits.

Ces trois lettres se prononcent TaNaK : le Tanak, c’est la Torah écrite, le Premier Testament pour les chrétiens.

A TORAH ORALE

La Torah Orale c’est tout ce qui a été dit et transmis de

génération en génération pour expliquer et aider à mettre en pratique la Torah Écrite. La Torah Orale se subdivise en deux grandes parties : la Aggadah et la Halakhah.

La Aggadah, c’est un ensemble de récits -un récit est d’abord oral- qui aident à mieux comprendre la Torah Écrite

La Halakhah, c’est ce qu’il faut faire pour vivre dans l’Alliance, une sorte de « marche à suivre » pour être fidèle au contrat passé avec Dieu par Ses générations antérieures. La Halakhah comprend tous les commandements, les mitsvot. Certains sont négatifs : Tu ne feras pas… (ex : Tu ne feras pas pâlir ton prochain en public) ; d’autres positifs : Tu feras… (ex : Tu feras l’aumône)

Une tradition orale, transmise « de bouche à oreille », est par nature très fragile : si on ne veille pas avec beaucoup de soin à sa transmission, elle peut se perdre. C’est bien ce qui faillit arriver avec l’expansion de la Diaspora aux premiers siècles de notre ère. Les juifs se dispersèrent autour du bassin méditerranéen et en Babylonie. Alors les maîtres pharisiens se décidèrent à mettre par écrit ce qui, jusque là, n’avait été transmis que oralement.

Successivement, plusieurs recueils furent rédigés :

La Mishnah, qui regroupe, en six thèmes, toutes les coutumes vécues par le peuple depuis l’exil de Babylone.

Par la suite, à Babylone comme en Palestine, la Mishnah a été discutée, commentée. Cette Mishnah développée a donné d’une part te Talmud de Jérusalem (terminé à la fin du IVème siècle) et le Talmud de Babylone (terminé à la fin du Vléme siècle).

À la même époque, on regroupa dans des Midrashim les commentaires, les explications, de l’Écriture elle-même.

étude

C’est un commandement positif très important, plus important même que celui de la prière.

La charge d’enseigner la Torah à leurs enfants revient d’abord aux parents. Lorsque les enfants grandissent, ils vont au Talmud-Torah – ce qui veut dire : enseignement ou étude de la Torah. Ils y apprendront aussi l’hébreu, ta langue dans laquelle la Torah a été écrite.

L’étude doit durer toute la vie, pour les pauvres comme pour les riches, pour les gens très occupés comme pour ceux qui ont des loisirs.

Le sage Hillel (Ier siècle avant l’ère commune) avait l’habitude de dire : « Ne dis pas : Lorsque j’aurai des loisirs, j’étudierai ; peut-être n’auras-tu jamais de loisirs » (Pirké Abot 2, 5).

Donc, puisque l’étude de la Parole de Dieu est un commandement, il faut prendre du temps, se fixer du temps pour cela, sans attendre d’en avoir, c’est-à-dire sans attendre de n’avoir rien d’autre à faire !

C’est au rabbin que revient le plus souvent la charge de l’enseignement, mais toute personne instruite peut le remplacer.

Le shabbat est le jour privilégié pour étudier, on dit en hébreu pour « s’occuper de » la Torah.

Dans toute la Bible, l’élection du peuple d’Israël et le don de la Torah sont toujours liés au don de la Terre :

« Si vous vous conduisez selon mes lois, si vous gardez mes commandements et les mettez en pratique…. je mettrai la paix dans le pays… Mais si vous ne m’écoutez pas et ne mettez pas en pratique tous ces commandements… je me tournerai contre vous… vous frapperai et… dévasterai le pays. Vous, je vous disperserai parmi les nations » (Lévitique26.33).

À ce don de la Terre, il y a donc une condition : la fidélité à la Torah ; c’est pour cela qu’elle s’appelle « la Terre Promise », promise à la fidélité.

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LA THÉOLOGIE DE LA SUBSTITUTION

LA THÉOLOGIE DE LA SUBSTITUTION

Extraits d’un entretien avec Malcolm Hedding

Q : Quelle est votre définition de la théologie de la substitution ?

La théologie de la substitution soutient que les promesses que Dieu a faites à Israël, de lui donner un avenir en tant que nation sur sa propre terre (ou « dans sa propre patrie »), sont devenues caduques lorsque Israël a rejeté l’identité messianique de Jésus. En conséquence, l’Eglise est devenue le nouvel Israël de Dieu, c’est-à-dire l’unique expression du plan de Dieu sur la terre. Elle déclare que le peuple juif, en tant que nation, n’est plus au bénéfice de l’appel qu’il a reçu à travers Abraham d’être l’instrument par lequel Dieu doit racheter le monde. Cette pensée a été rejetée, oubliée et le peuple juif n’a aucun avenir en dehors de l’Eglise. L’Eglise a donc hérité de toutes les promesses faites à Israël et, comme nous l’entendons souvent dire, les jugements et malédictions restent le lot du peuple juif. Voici l’essence de la théologie de la substitution…

Q : Cette théorie a bien entendu des conséquences théologiques ?

Oui, et principalement dans le domaine des grandes alliances de la Bible. La relation qui existe entre Dieu et les hommes est basée sur une alliance. Nous le savons plus particulièrement, nous dont la vie est fondée sur la Nouvelle Alliance, sur la mort, une fois pour toute, de notre merveilleux Sauveur Jésus. Mais la Nouvelle Alliance n’est pas sans racines (n’est pas sortie de rien). Elle découle d’une des grandes alliances de la Bible appelée l’Alliance abrahamique dont la Bible parle amplement – et particulièrement, d’ailleurs, le Nouveau Testament, ce qui peut étonner de nombreux chrétiens.

L’alliance abrahamique est essentielle car c’est à travers elle que Dieu promet de sauver le monde. Dieu dit à Abraham « toutes les familles de la terre seront bénies en toi »…Si le plan de Dieu pour le peuple juif est invalidé, et que ce dernier n’a plus de destin en tant que nation, plus d’avenir dans une patrie, alors les autres aspects de l’alliance sont également supprimés. Il faut être logique. « On ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre », comme on dit !

Si, donc, Dieu a réellement un plan de salut pour le monde – ce qui explique pourquoi l’alliance abrahamique est une alliance éternelle –, alors son plan pour Israël est immuable. Si Dieu a prévu qu’Israël devienne une entité nationale sur sa propre terre et que cela lui soit nié ou retiré, alors sa promesse de salut pour le monde devient également caduque. C’est bien de cela qu’il s’agit. Il ne s’agit pas des prophéties sur Israël, ni d’interprétation des déclarations prophétiques concernant Israël, comme beaucoup le croient. Les prophéties ne font que confirmer l’alliance faite avec Abraham et le destin national unique que Dieu a réservé à Israël.

Alors même que certains Juifs avaient rejeté l’identité messianique de Jésus, l’auteur du livre des Hébreux écrit que nous pouvons être assurés que Dieu sera fidèle envers nous, en Jésus, parce qu’Il est resté fidèle aux alliances qu’Il a faites avec Abraham et le peuple juif (Hébreux 6.13-18). En fait, ceux qui adhèrent à la théologie de la substitution accusent Dieu de mentir. En alléguant que le plan de Dieu pour le peuple juif est caduc et que ce dernier ne peut plus prétendre à un destin national sur sa propre terre, ils portent en fait un jugement sur la nature de Dieu.

Naissance du protestantisme

 Qui est Martin Luther ?

naissance du protestantisme

Luther est un moine, professeur de théologie. Il critique les pratiques de l’Église catholique, comme la vente des indulgences, qu’il trouve contraires à l’enseignement de la Bible. Excommunié en 1521 par le pape Léon X, il est protégé par le prince allemand, Frédéric le Sage. Grâce à ce protecteur, il peut développer ses idées réformatrices et constituer en Allemagne les bases des premières Églises protestantes. Ses idées se répandent très vite en Europe, notamment grâce à l’imprimerie. Le moine Luther devient réformateur Martin Luther est né le 10 novembre 1483 en Allemagne, à Eisleben. Il étudie le droit à Erfurt. En 1505, pris dans un orage très violent, il fait le vœu de se faire moine s’il échappe à la foudre. Il entre alors au couvent des moines augustins. Il est ordonné prêtre en 1507 et devient docteur en théologie en 1512. Il part alors enseigner la théologie à Wittenberg, ville du prince Frédéric le Sage. Luther n’est plus d’accord avec les pratiques de l’Église catholique et il commence à la critiquer très ouvertement à partir de 1517, à cause du commerce des indulgences. En effet, les indulgences sont présentées comme si, en les achetant, on pouvait échapper au purgatoire. En réalité, elles servent à financer la construction de la basilique Saint-Pierre à Rome. L’étude de la Bible change sa vision de l’Église Luther est excommunié par le pape Léon X en 1521. Il est convoqué par l’empereur Charles Quint à la diète de Worms, qui le met au ban de l’Empire. Le protecteur de Luther, le prince Frédéric le Sage, le fait alors enlever, pour l’installer au château de la Wartburg. Là, Luther peut continuer son travail d’étude et de traduction de la Bible. Pendant ce temps, à Wittenberg, des partisans de Luther veulent aller plus loin dans la réforme de l’Église : ils s’en prennent aux prêtres et saccagent des églises. Luther intervient pour calmer les esprits. Puis, en 1525, de nombreux paysans se révoltent en Allemagne du Sud au nom des idées de Luther. Celui-ci demande aux princes d’agir pour restaurer la paix civile. Cette guerre des paysans est un épisode sanglant. Toujours en 1525, Martin Luther, qui n’est plus moine depuis 1521, se marie avec une ancienne religieuse : Catherine de Bora. Ils ont six enfants. Les idées de Luther commencent à diviser l’Europe Les idées de Luther gagnent du terrain. Peu à peu, elles aboutissent à la confession d’Augsbourg, qui est présentée à Charles Quint en 1530. L’empereur la refuse, il veut que tout le monde revienne vers l’Église catholique. Mais c’est trop tard, plusieurs princes allemands sont déjà acquis aux thèses de Luther, lesquelles vont s’étendre dans l’Europe de la Renaissance. Elles conquièrent notamment les souverains des pays scandinaves et anglo-saxons, et se développent en France malgré l’opposition du roi. Luther meurt en 1546 : il est considéré comme le père du protestantisme et reconnu comme l’un des plus grands théologiens de son temps. ———————-

Qui est Jean Calvin ?

Jean Calvin ?

Jean Calvin est un juriste, humaniste, qui adhère aux idées nouvelles de Martin Luther et devient un grand théologien. Obligé de quitter la France pour Genève, c’est là qu’il bâtit le modèle des Églises réformées. Genève devient une ville- phare du protestantisme. L’humaniste Jean Calvin devient réformateur Né à Noyon, en Picardie, en 1509, Jean Calvin étudie d’abord le droit, puis la théologie. Il voyage pour ses études à Orléans et à Bourges et fréquente les milieux humanistes. Ces milieux sont favorables à une réforme de l’Église. Calvin est à Paris, en 1534, quand éclate l’affaire des placards. Des affiches (appelées placards) contre la messe, le pape et les prêtres, sont posées à Paris, à Orléans, à Amboise et à Blois, jusque devant la porte de la chambre du roi. La répression est sévère. C’est un peu avant l’affaire que Calvin a rompu avec l’Église catholique. Il part se réfugier à Bâle, où il commence à écrire son œuvre majeure : L’Institution de la religion chrétienne, qui est éditée en 1536 en latin.

De Bâle à Genève

Jean Calvin veut se rendre à Strasbourg. Il est obligé de s’arrêter à Genève, du fait des guerres. Il y rencontre Guillaume Farel, qui est le pasteur de la ville, passée à la Réforme protestante. Farel demande à Calvin de rester à Genève pour l’aider à instaurer l’Église protestante, Calvin y reste de 1536 à 1538. Puis, s’étant opposé au gouvernement de la ville, il est expulsé avec Farel et s’installe à Strasbourg, ville protestante, où il est pasteur de 1538 à 1541. C’est là qu’il se marie, en 1540, avec Idelette de Bure, veuve et mère de deux enfants. Un enfant naît en 1541 mais meurt en bas âge. En 1540, les Genevois demandent à Calvin de revenir. Genève, ville-phare du protestantisme À son retour à Genève, en 1541, Calvin prêche deux fois le dimanche et un jour sur deux en semaine. Il suit toujours un livre de la Bible. En 1541, Calvin publie une nouvelle version de L’Institution de la religion chrétienne, cette fois-ci en français. C’est l’un des premiers livres de théologie protestante en français. Les écrits de Calvin sont très nombreux : commentaires bibliques, ouvrages de théologie, lettres, etc. Tous sont écrits en français, afin de ne pas être réservés au clergé. Des communautés se sont constituées en France, Calvin les appelle des Églises plantées. Il les encourage en leur envoyant des pasteurs formés à l’Académie de Genève. À partir de 1555, l’autorité de Calvin à Genève n’est plus contestée. Le modèle genevois se diffuse largement en Europe. Jean Calvin meurt le 27 mai 1564.

Idées de Martin Luther  naissance du protestantisme

 Martin Luther est un prédicateur, un théologien et un traducteur Grand lecteur de la Bible, il condamne certaines croyances de l’Église catholique : Le salut par les œuvres : pour ne pas aller en enfer, le catholique doit faire les bonnes actions que l’Église recommande (les pèlerinages, l’aumône aux pauvres, l’achat d’indulgences…) ; Le culte de la Vierge et des Saints. Accueil > Parcours > La crise religieuse au XVIe siècle : naissance du protestantisme 3 Martin Luther est un prédicateur, un théologien et un traducteur Grand lecteur de la Bible, il condamne certaines croyances de l’Église catholique : Le salut par les œuvres : pour ne pas aller en enfer, le catholique doit faire les bonnes actions que l’Église recommande (les pèlerinages, l’aumône aux pauvres, l’achat d’indulgences…) ; Le culte de la Vierge et des Saints. Il critique le pouvoir du pape de décider ce qu’il faut ou ne faut pas croire. Dans les 95 thèses contres les indulgences, il écrit à la 45e thèse : « Il faut enseigner aux chrétiens que celui qui voyant son prochain dans l’indigence, le délaisse pour acheter des indulgences, ne s’achète pas l’indulgence du Pape mais l’indignation de Dieu. » La 45e thèse de Luther signifie que pour plaire à Dieu, il faut aider les pauvres, au lieu de dépenser son argent à acheter des indulgences à l’Église, car elles ne servent à rien.

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idées de Jean Calvin

Calvin prolonge les idées de Luther. Il aide les Églises protestantes de langue française à se développer. Il insiste sur la prédestination qui libère l’homme du souci d’avoir à se préoccuper de ce qui se passera après sa mort pour qu’il puisse honorer Dieu et faire le bien.

Calvin et l’organisation de l’Église

Calvin réorganise l’Église selon des principes toujours actuels : le culte se fait dans la langue utilisée par les fidèles dans la vie quotidienne ; l’Église locale est dirigée par un conseil dont les membres sont élus parmi l’assemblée des fidèles et présidé par le pasteur. Calvin et l’éducation Calvin donne une grande importance à l’éducation : pour que chacun puisse lire la Bible, qui est au centre du protestantisme, il faut apprendre à lire aux enfants. Calvin va donc créer des écoles et des collèges.

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les événements de la rupture

usieurs événements caractérisent la rupture que la Réforme protestante provoque avec l’ordre religieux ancien dominé par l’Église catholique.

Les 95 thèses contre les indulgences Le 31 octobre 1517, Luther affiche les 95 thèses contre les indulgences qu’il adresse au nouvel archevêque de Mayence. Il y dénonce certaines pratiques de l’Église catholique, comme la vente d’indulgences. Cet acte est le point de départ de la Réforme car le pape ne peut accepter les idées développées dans ces thèses : elles remettent en cause son pouvoir. En 1520, Luther brûle la bulle par laquelle le pape lui ordonne de se rétracter Il est demandé à plusieurs reprises à Luther de renoncer à ses idées. Luther refuse. Il brûle publiquement la bulle du pape (une bulle est une lettre officielle du pape). Luther affirme que la Bible est la seule autorité et qu’elle passe avant l’autorité du pape. La diète de Worms Les idées de Luther commencent à se répandre en Allemagne et hors d’Allemagne. En 1521, après avoir été excommunié par le pape, Luther est convoqué à Worms (en Allemagne) par l’empereur Charles Quint. Une nouvelle fois, il lui est demandé de renoncer à ses idées. Une fois de plus, Luther refuse. Le prince Frédéric le Sage prend Luther sous sa protection. Il le cache au château de la Wartburg (Allemagne). Luther y traduit le Nouveau Testament en allemand et continue à développer ses idées. Les idées de Luther se répandent dans toute l’Europe : la Réforme est lancée. Le mariage de Luther Le 13 juin 1525, Luther, qui est un ancien moine, épouse Catherine Bora, une ancienne nonne, avec laquelle il aura six enfants !

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Les Conséquences religieuses de la rupture

Les courants luthérien et calviniste de la Réforme aboutissent à la création de nouvelles Églises chrétiennes, indépendantes de l’Église catholique. Le protestantisme prend des formes multiples selon les contextes politiques.

Ces Églises protestantes se caractérisent par une théologie, des sacrements, des pratiques religieuses, une musique, une architecture… différents de ceux de l’Église catholique. Théologie La Bible est la seule autorité. Jésus-Christ est le Sauveur et le seul médiateur (intermédiaire) entre Dieu et les hommes : les protestants ne prient donc ni Marie ni les saints. L’homme est pécheur : il ne peut être sauvé par ses bonnes actions, mais seulement par la grâce de Dieu. Sacrements Sur les sept sacrements de l’Église catholique, les protestants n’en retiennent que deux : le baptême et la Cène (qui correspond à l’eucharistie chez les catholiques), car ce sont les deux seuls sacrements mentionnés dans la Bible. La Sainte Cène est donnée sous les deux espèces : le pain et le vin, contrairement aux catholiques. Services religieux Les réformateurs imposent que le culte (service religieux des protestants) se déroule dans la langue courante du pays : il faut que les participants comprennent !

Musique et chants

Dans l’Église catholique au début du XVIe siècle, la musique religieuse était chantée en latin dans le chœur de l’église par des religieux. Les réformateurs veulent rendre la musique aux fidèles, c’est-à-dire faire chanter la communauté. Le chant d’Église subit donc de nombreuses transformations : les Psaumes sont chantés dans la langue quotidienne, parfois sur des mélodies populaires. rchitecture religieuse Un temple est d’abord un lieu où tout est organisé pour que le croyant se concentre sur la Parole prêchée. Aussi, la chaire est au centre. Un temple n’est pas un lieu sacré. Dans un temple, il n’y a ni statues, ni art sacré : les protestants recherchent la sobriété. Peu importe la forme du bâtiment, il peut être rond, rectangulaire, octogonal… Le plan n’est pas imposé mais permet à l’auditoire de bien voir et bien entendre la prédication.

Les conséquences politiques 
de la rupture

La rupture entre catholiques et protestants entraîne de nombreux conflits.

La France connaît au XVIe siècle une fracture religieuse : la grande majorité du pays reste fidèle au catholicisme, tandis qu’une importante minorité rejoint la Réforme. Le principe de la coexistence de deux religions dans le même royaume se révèle inapplicable. La guerre ne peut être évitée : c’est l’échec de la coexistence pacifique entre catholiques et protestants. L’échec du colloque de Poissy (1561) Pour éviter la guerre civile entre catholiques et protestants, Catherine de Médicis réunit à Poissy des théologiens des deux partis pour tenter de les réconcilier : c’est un échec ; aucun accord ne peut être trouvé. Les guerres de religion éclatent dès l’année suivante (1562). La pacification du royaume Henri IV, roi de France depuis 1589, impose en 1598 l’édit de Nantes. C’est la fin des guerres de religion. Les protestants sont reconnus officiellement et peuvent tenir des registres d’état-civil ; le culte protestant peut être célébré, sans être inquiété, en de nombreux endroits. Cette nouvelle situation renforce l’autorité du roi, qui a réussi à imposer sa loi dans tout le pays : c’est le début de la construction du pouvoir absolu du roi de France.

Les conséquences politiques en Europe

La paix d’Augsbourg (1555) met fin aux guerres de religion en Allemagne : elle accorde à tous les États allemands le choix de leur religion, entre le catholicisme et le protestantisme. L’Allemagne du Nord devient protestante, alors que l’Allemagne du Sud reste catholique. Dans plusieurs États européens, les idées de la Réforme sont adoptées sans opposition et ne provoquent pas de troubles politiques : c’est le cas en Suède, au Danemark, en Norvège.

Les réformes culturelles de la ruptures

La Réforme protestante participe pleinement à la révolution culturelle commencée par les humanistes. A cette époque, la croyance détermine, avant toute chose, la manière de vivre, la manière de comprendre le monde et les rapports entre l’homme et son environnement. Quels sont les traits principaux des conséquences culturelles de la Réforme ? L’Europe religieuse vers 1600

A la fin du XVIe siècle, l’Europe religieuse est partagée en 4 zones d’influence : au Nord, le protestantisme (sous diverses formes), au Sud, le catholicisme,

L’importance des mots : une alphabétisation nécessaire

En 1535, l’humaniste Pierre Robert (dit aussi Olivétan) traduit pour la première fois la Bible en français à partir des textes originaux (hébreu et grec). Il reste aujourd’hui 110 exemplaires de l’édition originale – ce qui est un record et montre qu’elle était très diffusée. Les bibles de petit format, plus maniables et moins chères, rencontrent un grand succès tout au long du XVIe siècle. Pour les diffuser, les éditeurs les confient à des colporteurs, commerçants voyageurs, qui les transportent dans leurs bagages avec d’autres livres protestants. Le protestantisme donne naissance aux XVIe et XVIIe siècles à une littérature (poésie et théâtre) qui s’inspire de la Bible. Clément Marot et Théodore de Bèze traduisent les Psaumes de la Bible, les mettent en vers, et des compositeurs comme Claude Goudimel les mettent en musique : les Psaumes sont des chants que les protestants chantent au temple, mais aussi à la maison, ou dans les champs. Le psaume 68, mis en vers par Théodore de Bèze et accompagné d’une mélodie allemande, devient le chant de guerre des protestants, surtout pendant la guerre des Camisards (1702-1704) : n des plus célèbres représentants de cette littérature protestante est Agrippa d’Aubigné (1552-1630), auteur des poèmes intitulés Les Tragiques.

Le rapport à l’art figuratif

La Réforme donne aux artistes protestants l’occasion de renouveler les thèmes de la peinture. A côté d’illustrations de la Bible, les peintres s’intéressent aux sujets profanes : portraits, autoportraits, paysages… La Hollande est l’un des pays où se développe cette approche. Rembrandt (1606-1669) ou Franz Hals (1583-1666), par exemple, peignent des sujets profanes qui montrent l’existence humaine dans sa réalité : ses passions (le jeu, les banquets…), ses obligations (le travail, le commerce…), ses préoccupations quotidiennes (la vie de famille…). C’est une peinture vivante, simple et moderne dans son inspiration.

En quoi le protestantisme a-t-il favorisé l’essor de la modernité ?

La Réforme est d’abord religieuse : la pratique religieuse encourage l’individu à se prendre en charge ; le protestantisme, en affirmant l’égalité des individus devant Dieu, insiste sur leurs responsabilités dans le monde ; avec la Réforme, la croyance et le rapport à Dieu cessent d’être des recours magiques. Mais sans l’avoir recherché, elle a favorisé le développement de la modernité : c’est le développement d’une économie où l’industrie occupe de plus en plus de place ; c’est le développement de l’éducation : les individus acquièrent des outils de réflexion qui les rendent plus autonomes.

Bilan : naissance et affirmation du protestantisme

L’humanisme des XVe et XVIe siècles a renouvelé les savoirs, favorisé l’étude des textes anciens et encouragé ainsi une lecture directe de la Bible. L’invention de l’imprimerie en a permis une large diffusion. Ce terrain a été favorable à la Réforme protestante. Au début du XVIe siècle, dans un contexte de vie plutôt instable, les chrétiens craignent la fin du monde et redoutent le jugement de Dieu. L’Église propose diverses solutions qui pourraient calmer la peur du fidèle, en particulier l’achat d’indulgences ; mais des critiques s’élèvent contre ces solutions et en appellent à une réforme de l’Église. C’est ce qui donne peu à peu naissance à une crise religieuse et politique qui finit par créer une nouvelle confession chrétienne : le protestantisme. Le mot « protestant » au sens religieux fait son apparition au XVIe siècle, lorsque les princes convertis aux thèses de Luther élèvent une « protestation » contre les mesures prises à l’encontre du réformateur. Les réformateurs comme Luther ou Calvin propagent des idées nouvelles : la foi seule, la grâce seule, l’Écriture seule. Ces idées connaissent un grand retentissement dans toute l’Europe, mais elles s’implantent surtout en Europe du Nord. Cela a entraîné des divisions politiques et des guerres qui ont opposé pays protestants et pays catholiques. La Réforme n’est pas seulement un mouvement religieux : elle a eu des conséquences culturelles et sociales qui sont visibles encore aujourd’hui.

Validation du parcours

Le parcours sur la crise religieuse au XVIe siècle est terminé. Évalue maintenant tes connaissances !

1. Luther est né :  Au XVe siècle  Au XVIe siècle  Au XVIIe siècle

2. Martin Luther est :  Un moine  Un avocat  Un collecteur d’impôts

3. Il a vécu :  En France  En Autriche  Dans le Saint-Empire romain germanique

4. Il critique :  Les doléances  Les indulgences  Les insolences

5. Que veut dire « Sola Scriptura » ?  L’écriture seule  L’Écriture seule  Les critiques seules

6. Que Luther reproche-t-il à l’Église catholique ?  De ne pas être en conformité avec les enseignements de la Bible  De ne pas accepter la Bible  De trop respecter la Bible

7. Il exprime ses reproches en publiant :  85 textes  75 livres  95 thèses

8. Pour Luther, quelle est la phrase juste ?  Le pape peut aider le chrétien à trouver le Salut  La pratique de la religion conduit au Salut  Le Salut est offert par Dieu seul

9. Jean Calvin est né :  En France au XVIe siècle  En Suisse au XVIe siècle  En France au XVe siècle

10. Jean Calvin est :  Un moine  Un juriste  Un médecin

11. Il doit fuir à :  Megève  Gênes  Genève

12. Quelle phrase illustre la Prédestination ?  Dieu choisit ceux qui sont sauvés  Dieu ne sauve que le clergé  Dieu nous laisse le choix de ceux qui sont sauvés

13. Pour Calvin :  L’Église locale organise le culte comme elle veut  L’Église locale organise le culte selon l’avis du synode  L’Église locale organise le culte selon l’avis du pape

14. Les protestants reconnaissent que pour leur foi :  Le pape n’a aucune autorité  Le pape a beaucoup d’autorité  Le pape a un peu d’autorité

15. Les protestants prient :  Marie  Les Saints et les Saintes du Paradis  La Trinité (Dieu + Jésus + le Saint-Esprit)

16. Le pasteur protestant :  Ne peut pas se marier  Peut se marier, mais qu’une seule fois  Peut se marier et éventuellement se remarier

17. Le temple protestant :  Est richement décoré de peintures et de statues religieuses  N’est pas du tout décoré d’objet d’art religieux  Contient parfois des statues de Jésus

18. Les guerres de religions ont lieu :  En France  En Suisse  En Espagne

19. Les guerres de religion se terminent :  Grâce à Henri VIII pas l’Édit de Mantes  Grâce à Charles IX pas l’Édit d’Orante  Grâce à Henri IV par l’Édit de Nantes

20. Le culte protestant, c’est surtout :  Des chants et l’étude de la Bible  Des prières récitées et un sermon  Des chants et des prières récitées

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Jacques Le-Febvre d’Etaples : un picard trop peu connu…

protestant caché avant l’heure Ce fut en lisant la Bible dans le texte original qu’il comprit, avant Luther, que le pécheur est justifié par la foi, et non par les œuvres. Sa joie fut aussi grande que sa surprise ! Mais comme il aimait Rome et vénérait son chef, il ensevelit au fond de son cœur la découverte qu’il venait de faire. Un autre, à sa place, eut parlé : lui se tut. Il était vieux et, par nature, doux et timide. Cependant, sans qu’il s’explique clairement, sa foi vive, profonde, se communiquait, comme un parfum à ses disciples avec lesquels il lisait le Nouveau Testament. Un protestant qui se montre La foi vivante finit toujours par triompher de notre timidité naturelle. Si elle ne fait pas de nous des héros, elle nous donne cependant un courage que nous n’aurions pas sans elle. C’est ce qui arriva au docteur d’Etaples, au milieu des diocésains de son protecteur l’évêque de Meaux, Guillaume Briçonnet. Pressés par eux d’en savoir plus sur la voie du salut nouvellement révélée, Le-Febvre se mit en tête de travailler à une traduction française des Evangiles. Inévitable persécution L’enseignement de Le-Febre à Meaux provoqua la colère du clergé. Au lieu d’une couronne, qu’il aurait fallu poser sur sa tête blanchie par les travaux et les années, il lui prépara un bûcher, sur lequel il serait monté sans l’intervention d’amis puissants à la cour. Quant à Briçonnet, il prit peur, et, sommé de comparaître, se rétracta et se renia. La traduction de Le-Febvre provoqua une révolution dans le diocèse de Meaux. Chacun voulut lire le texte sacré. Des assemblées se formèrent spontanément et, sans qu’il n’y eut rien de prémédité, ces communautés naissantes ressemblaient trait pour trait aux églises primitives : même foi, même culte, même sainteté de vie. La Sorbonne réagit en interdisant la traduction de Le-Febvre, et en faisant emprisonner plusieurs novateurs de Meaux. Le-Febvre d’Etaples prit la fuite et se réfugia, avec quelques disciples, à Strasbourg. Il y fut reçu avec tous les égards dus à son mérite et à sa piété. Il demeura dans la capitale de la réforme alsacienne jusqu’au moment où, grâce à la protection de Marguerite de Valois, sœur de François 1er, il put retourner à Paris. La princesse, qui l’affectionnait, le fit nommer précepteur du prince Charles, le 3ème fils de son frère. Dernières années Le bon docteur, dans la haute position qu’il occupait, se crut à l’abri des attaques des sorbonnistes. Il n’avait qu’une seule pensée : terminer la traduction de Evangiles, puis quitter ce monde. Mais il n’acheva pas ces jours à Paris. De nouveau persécuté, Le-Febvre ne dut une nouvelle fois son salut qu’à la protection de Marguerite de Valois qui l’emmena à Blois, et le chargea du soin de sa bibliothèque. C’est dans le château de cette ville que Le-Febvre acheva sa traduction du Nouveau Testament, la 1ère qui ait été publiée en français. Blois encore trop près de Paris, Marguerite de Valois transféra le docteur à Nérac où, en tant que reine de Navarre, elle offrait l’asile à tous les persécutés. C’est la que, empreint de la tristesse de ne pas finir martyr pour sa foi, contrairement à beaucoup de son temps, Le-Febvre s’endormira dans les bras de son Sauveur, après avoir remis son âme à Dieu et ses biens aux pauvres. On lui éleva un tombeau dans l’église de Nérac. Il n’existe plus : des mains profanes et sacrilèges le détruisirent et jetèrent ses cendres au vent. De Le-Fevre d’Etaples, il ne reste qu’un nom et l’immense service qu’il a rendu au mouvement de la Réforme. Celle-ci ne peut ne peut qu’être fière d’avoir eu pour ancêtre un chrétien si pur et si pieux que Le-Febvre d’Etaples !

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La vie après la mort

La vie après la mort

La toussaint est l’occasion pour beaucoup de se souvenir des personnes disparues. Ce souvenir nous concerne tous car chaque famille est confrontée tôt ou tard à la perte de l’un des siens. Avec ce souvenir se pose la question de sa- voir qu’y a-t-il après la mort ? Cette question se fait particulièrement vive au moment où nous venons de perdre l’un de nos proches. Si notre société occulte souvent la question de la mort, elle parle en revanche volontiers de l’au-delà. Vous avez sans doute entendu les témoignages de ceux qui étaient dans le coma et en sont revenus. Ils parlent souvent d’une lumière ou d’un trou qui les aspire. A côté de cela, il y a aussi l’intérêt de plus en plus croissant pour les sciences occultes qui tentent d’entrer en communication avec les morts.

Que nous dit la Bible à ce sujet ? D’abord la Bible condamne fermement ces pratiques occultes qui nous éloignent de la vérité et nous maintiennent dans les ténèbres (Deutéronome 18 : 11 ; Esaïe 8 : 16). Elle nous parle au contraire d’une formidable espérance. Après la mort nous ressusciterons. Nos corps reviendront à la vie. Mais que nous dit la Bible concernant ce laps de temps entre la mort et la résurrection ? N’est-ce pas bien la question que nous nous posons parfois quand nous perdons l’un des nôtres ? La Bible reste discrète sur ce temps que l’on pourrait qualifier d’intermédiaire. Mais elle lève suffisamment le voile pour nous donner les certitudes dont nous avons besoin face à la mort et pour nous avertir également afin que nous ne soyons pas ignorants au jour du jugement. Voici ce que dit Jésus à ce sujet dans Luc 16 : 19-31. Il y avait un homme riche, toujours vêtu d’habits coûteux et raffinés. Sa vie n’était chaque jour que festins et plaisirs. 20 Un pauvre, nommé Lazare, se tenait couché devant le portail de sa villa, le corps couvert de plaies purulentes. 21 Il aurait bien voulu cal- mer sa faim avec les miettes qui tombaient de la table du riche. Les chiens mêmes venaient lécher ses plaies. 22 Le pauvre mourut, et les anges l’emportèrent auprès d’*Abraham. Le riche mourut à son tour, et on l’enterra.23 Du séjour des morts, où il souffrait cruellement, il leva les yeux et aperçut, très loin, Abraham, et Lazare à côté de lui.24 Alors il s’écria: « Abraham, mon père, aie pitié de moi! Envoie donc Lazare, qu’il trempe le bout de son doigt dans l’eau et me rafraîchisse la langue, car je souffre horriblement dans ces flammes.» 25 Mais Abraham lui répondit: «Mon fils, souviens-toi de combien de bonnes choses tu as joui pendant ta vie, tandis que Lazare n’a connu que des malheurs. A présent, ici, c’est lui qui est consolé, tandis que toi, tu es dans les tourments. 26 De plus, il y a maintenant un immense abîme entre nous et vous et, même si on le voulait, on ne pourrait ni le franchir pour aller d’ici vers vous, ni le traverser pour venir de chez vous ici.» 27 «Dans ce cas, dit alors le riche, je t’en conjure, père, envoie au moins Lazare dans la maison de mon père,28 car j’ai cinq frères; qu’il les avertisse pour qu’ils n’aboutissent pas, eux aussi, dans ce lieu de tourments.» 29 «Tes frères ont les écrits de Moïse et des prophètes, lui répondit Abraham; qu’ils les écoutent!»30 «Non, père Abraham, reprit l’autre. Mais si quelqu’un revient du séjour des morts et va les trouver, ils changeront.» 31 Mais Abraham répliqua: «S’ils n’écoutent ni Moïse ni les prophètes, ils ne se laisseront pas davantage convaincre par un mort revenant à la vie!» Le dialogue qui s’instaure entre le riche et Abraham se déroule bien dans cette période qui va de la mort à la résurrection. Le jugement dernier n’a pas encore eu lieu, c’est pourquoi le riche s’inquiète au sujet de sa famille restée sur terre. Ils peuvent encore changer de vie. Pour eux il n’est pas encore trop tard. Ce texte peut être considéré comme un récit parabolique. Il convient donc d’être prudent dans son interprétation. Dans une parabole tout n’est pas à prendre au premier degré. Par exemple quand le riche se plaint de souffrir horriblement dans des flammes, il y a là une image pour décrire une vive souffrance. Mais cette image a été reprise telle quelle notamment au cours du Moyen Age pour représenter l’enfer. On en est venu alors à des représentions souvent grotesques qui ont desservi le message de l’Evangile. C’est ainsi que dans certaines représentations, on voit des damnés rôtir en enfer. Or il s’agit d’une image, c’est-à-dire d’un pro- cédé littéraire destiné à frapper les esprits et non pas à être pris au pied de la lettre. L’image des flammes insiste sur la douleur comparable à celle qu’on peut ressentir quand on se brûle. C’est une douleur terrible, d’autant plus terrible qu’elle n’en finit pas. Sans doute faut-il voir dans cette image le terrible remord de celui qui se sait perdu pour l’éternité et qui ne peut rien faire pour changer sa situation. C’est avec cette même précaution qu’il faut envisager l’ensemble de la parabole. Quels enseignements pouvons-nous retirer de ce récit concernant ce temps qui va de la mort à la résurrection ? 1- Tout d’abord il est clair que l’âme ne disparaît pas après la mort. Le corps lui disparaît, il retourne à la poussière en attendant le jour de la résurrection. Mais notre âme demeure éternelle- ment. Ailleurs, la Bible laisse entendre que notre âme se repose dans l’attente de la résurrection. L’âme est très précieuse. C’est ce qui fait de nous quelqu’un de religieux dans le sens le plus noble de ce terme, c’est-à-dire quelqu’un créé pour adorer et servir Dieu. C’est notre âme qui sert de trait d’union entre notre vie terrestre et la résurrection des corps (pendant ce temps où le corps lui se désagrège). Plusieurs fois, la Bible nous exhorte à veiller sur notre âme : « celui qui garde son âme veille sur sa voie » Pr 16:17. «Délivre mon âme, sauve-moi» s’écrie le psalmiste au Psaume 6 : 4. Notre âme fait partie de ce que nous avons de plus précieux, bien plus précieux que tout ce que nous pouvons gagner ici-bas. Dans la tombe nous ne pouvons rien emporter : « je suis sorti nu du ventre de ma mère et j’y retournerai nu » Job 1 : 21. Notre âme en revanche demeure après la mort, sa valeur est inestimable. C’est pourquoi il nous faut veiller sur elle afin de ne pas la perdre comme le riche de cette histoire : « à quoi sert-il à un homme de gagner tout le monde s’il perd son âme ? » (Mc 8 : 36). Cet homme riche a mené une vie égocentrique (v. 19). Pour lui, seul comptait son bien-être. Il ne s’est pas soucié du pauvre à sa porte et donc sans doute pas non plus de Dieu. Car s’il s’était soucié de Dieu, il se serait soucié du pauvre à sa porte. Oh ce riche anonyme (!) ne voulait sans doute pas de mal à Lazare, mais il l’ignorait purement et simplement ! Ce n’est pas tant sa richesse que son indifférence qui va le perdre. Ce riche a bien gagné sa vie ici-bas mais il a perdu son âme. Après sa mort, son âme n’a pas disparu mais elle de se trouve pas dans le même endroit que celle de Lazare ! 2- C’est le deuxième enseignement de cette parabole : si l’âme ne disparaît pas après la mort, elle ne se trouve pas au même endroit suivant que l’on a accepté de suivre le Christ ou pas dans sa vie : « il y a maintenant un immense abîme entre vous et nous, dit Abraham au riche, et même si on le voulait, on ne pourrait ni le franchir pour aller d’ici vers vous, ni le traverser pour venir de chez vous ici » (v. 26). Cette image de l’abîme et du gouffre nous montre qu’après la mort, l’âme de ceux qui auront été fidèle au Seigneur durant leur vie ici-bas ne sera pas mélangée avec l’âme de ceux qui n’auront fait aucun cas de Dieu dans leur vie. C’est pourquoi l’Apocalypse peut dire : « Heureux, dès à présent, les morts qui meurent unis au Seigneur. Oui car ils se reposent de toute la peine qu’ils ont prise, et ils seront récompensés pour leurs oeuvres » (Ap 14 :13). Il y a là une certitude qui nourrit notre foi. Heureux dès à présent (non pas au jour du jugement seulement): c’est dès l’instant de la mort et non pas à la résurrection que l’âme peut se reposer en Dieu. C’est armé d’une telle assurance que Paul a pu dire alors qu’il souffrait en prison: « Christ est ma vie et la mort m’est un gain » (Phil 1 : 21). Car il savait qu’en mourant il serait auprès du Père céleste. En revanche, pour ceux qui meurent sans avoir fait la paix avec Dieu leur vie durant, ils connaîtront le remord d’être à tout jamais séparés de Dieu. Cette idée de l’enfer telle qu’elle est décrite ici mais aussi à bien d’autres endroits de l’Écriture, choque bien souvent notre sensibilité moderne (tolérance oblige !). Faut-il rappeler que ce n’est pas ce que Dieu a voulu pour l’homme ? C’est pourquoi il a donné son Fils unique afin que nous échappions à ce tourment qui nous était destiné, si du moins nous répondons à son appel en plaçant en lui notre confiance. Cette réalité de l’enfer n’est pas facile à accepter. Elle blesse douloureusement notre conscience. On préfère un Dieu qui pardonnera tout le monde même après la mort. Comment ce Dieu miséricordieux accepterait-il de voir ces créatures souffrir éternellement ? Pour répondre à cette question, les hommes ont inventé des solutions notamment celle d’une 2ème chance après la mort. On en trouve des traces dans la doctrine du purgatoire encore présente dans certaines traditions du Christianisme. Le problème c’est que cette doctrine ne trouve pas de justification suffisante dans l’Ecriture. L’enseignement de la Bible va même dans une autre direction : « il n’y a qu’une seule mort après quoi vient le jugement » Hb 9:27. Un enseignement qu’il vaut mieux écouter avec attention et humilité. 3- Il s’agit d’ailleurs d’un autre enseignement de la parabole sur cette période qui va de la mort à la résurrection des corps. Non seulement notre âme ne disparaît pas, non seulement elle repose dans la paix de Dieu mais il est aussi impossible de changer les choses, de passer d’un endroit à l’autre. Après la mort tout est irréversible. Pourtant ce n’est pas faute d’essayer de la part du riche. Il aurait aimé que Lazare vienne lui rendre visite mais cela est impossible. On ne peut pas passer d’un endroit à l’autre. Il aurait aimé que Lazare aille prévenir ses frères encore en vie. Mais là aussi, c’est encore impossible. Parlant des morts l’Ecclésiaste nous dit : « ils n’auront plus jamais aucune part à tout ce que se fait sous le soleil » (9 : 6). C’est l’un des textes bibliques qui condamne toute pratique occulte consistant à interroger les morts. C’est parce que le jour vient où il sera impossible de changer quoique ce soit à la situation pré- sente, qu’il nous faut dès aujourd’hui faire le bon choix et vivre conformément à ce que Dieu nous dit dans sa Parole. Ne passons pas à côté du vrai message de la parabole. Ce n’est pas tant un mes- sage sur l’au-delà que sur l’importance du moment présent. Les frères du riche peuvent encore changer mais pour le riche, c’est finit. Ce qui n’a pas lieu maintenant ne pourra pas avoir lieu après. On ne pourra pas recommencer. Un jour vient où tout devient irréversible. C’est le jour après lequel il n’y pas plus de jour. Cette parabole est destinée à nous rendre extrêmement à l’instant présent aux décisions que nous prenons ici-bas et qui ont des répercussions sur l’éternité. C’est aujourd’hui qu’il faut se décider à suivre le Seigneur et à le servir. Demain il peut être trop tard. Aujourd’hui si vous entendez sa voix n’endurcissez pas vos cœurs nous dit l’auteur de l’épître aux Hébreux.

Amen

Grandes dates

Date 1517 
Les 95 thèses de Luther

Le 31 octobre 1517, Martin Luther publie ses 95 thèses contre les Indulgences, c’est l’origine du schisme dans l’Église, qui donne naissance à la Réforme. Les idées de Luther se répandent très vite en Europe et en France.
 : La Réforme luthérienne



Date 1536
 1ère édition de l’institution de la religion chrétienne de Calvin 

Calvin publie en latin L’Institution chrétienne, précédée d’une Adresse au Roi François Ier. L’ouvrage, édité à Bâle, expose les fondements théologiques et bibliques de la Réforme et leurs conséquences. Il s’appuie sur la théologie de Luther – la justification par la foi ; le salut par la grâce – non sans lui associer des conséquences souvent assez différentes, notamment pour ce qui concerne l’organisation des Églises, la liturgie, le rapport au monde. D’autres éditions en français ont suivi.
Notice : La doctrine de Jean Calvin



Date 1559
1er synode national des Églises réformées

 Cette assemblée clandestine des protestants se réunit à Paris et adopte la première Confession de Foi protestante en France. Largement inspirée par Calvin, cette confession de foi est légèrement modifiée pour devenir la Confession de Foi de La Rochelle (1571), qui reste de nos jours l’un des textes majeurs des réformés de France.
Notice : L’essor du protestantisme en France (1520-1562)

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Date 1562
 Début des guerres de religion : Massacre de Wassy 

Le massacre, le 1er mars,  par les troupes du duc de Guise d’une centaine de protestants assistants à un culte dans une grange située à l’intérieur des remparts de la ville de Wassy (Champagne) et non à l’extérieur comme le prévoyait l’édit de janvier –   est considéré comme l’évènement ayant  déclenché  la première guerre de religion.
Notice : Le massacre de Wassy (1562

Date 1572
Massacre de la Saint Barthélemy

C’est l’événement emblématique des guerres de religions .Le 24 Août, après le mariage d’Henry de Navarre (futur Henri IV) et de Marguerite de Valois (fille de Catherine de Médicis et sœur du roi), la plupart des chefs protestants, alors présents à Paris sont assassinés par le parti du Duc de Guise. La situation dégénère en un massacre général, y compris hors de la capitale.
Notice : La Saint-Barthélemy (24 août 1572)



Date 1598
Promulgation de l’Edit de Nantes

Devenu roi de France en 1589, après s’être converti au catholicisme, Henri IV impose la fin des guerres de religion, en promulguant le 13 avril 1598 l’édit de Nantes. Celui-ci institue l’égalité civile entre protestants et catholiques. L’édit de Nantes permet à la communauté protestante d’exister, mais dans le carcan juridique d’une réglementation qui, en fait, limite la pratique du culte réformé. C’est l’acte majeur d’Henri IV qui apporte la paix en France, après une période de trente-six ans de guerres de religion.
Notice :  L’Édit de Nantes (1598)

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Date 1621
Reprise des guerres de religion sous Louis XIII

Après la mort d’Henri IV, un nouveau litige apparaît à propos de l’organisation religieuse et politique du Béarn, propriété personnelle du roi. En 1616, l’affaire s’envenime. Trois novelles guerres de religion sont déclenchées et se concluent en 1629 par la paix d’Alès.
 : Les dernières guerres de religion (1621-1629)



Date 1627
 Siège de La Rochelle 

Ce port très actif, devenu largement protestant, représente pour le pouvoir royal et Richelieu une menace potentielle, du fait du risque de débarquement des Anglais. Richelieu en fait le siège en 1627. La ville de La Rochelle capitule en 1628, après une résistance héroïque.
: Les dernières guerres de religion (1621-1629)

Date 1629
Paix d’Alès

Après trois guerres de religion, la paix d’Alès retire les places de sûreté aux protestants, mais confirme leur droit à l’exercice du culte, dans le cadre de l’édit de Nantes.
Notice : Les dernières guerres de religion (1621-1629)

Date 1648
Traité de Westphalie

La guerre de Trente Ans est une guerre politique et religieuse qui dévaste le Saint Empire Romain Germanique au XVIIe siècle. Conflit d’abord religieux entre les princes protestants et la maison catholique des Habsbourg, elle dégénère en guerre européenne du fait de l’intervention de puissances étrangères, la Suède et la France. Le Traité de Westphalie y met fin en 1648, au profit principal de la Suède et de la France.
Notice : La guerre de Trente Ans (1618-1648)

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Date 1681
Première dragonnades en Poitou

Louvois envoie un régiment de cavalerie en Poitou pour prendre ses quartiers d’hiver. L’intendant du Roi, Marcillac, le fait loger chez les réformés : il leur permet de piller et de ruiner leurs hôtes s’ils ne veulent pas se convertir. Les récalcitrants sont maltraités et même suppliciés. Il s’ensuit une vague de conversions. Cette première dragonnade est le prélude à la dragonnade générale de 1685 au sud de la Loire, qui précède de peu la Révocation de l’Édit de Nantes.
Notice : Les dragonnades (1681-1685)

Date 1685
Révocation de l’Édit de Nantes

Décidée par Louis XIV, cette révocation le 22 octobre 1685 entraîne une répression accrue des protestants (condamnation à mort ou aux galères, conversion forcée…). Elle amplifie l’émigration des protestants français vers les pays européens dits du Refuge (Prusse, Angleterre, Suisse, Pays-Bas).
Notice : L’Édit de Fontainebleau ou la Révocation (1685)

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Date 1702
Début de la guerre des Camisards

En 1702, l’Abbé du Chaila est assassiné le 24 juillet à Pont-de-Montvert. La répression est féroce en Languedoc et dans les Cévennes. Une révolte armée désespérée éclate alors. Elle se terminera officiellement en 1704 par une négociation menée par le Maréchal du Villars au nom du roi et Jean Cavalier pour les révoltés. Des reprises sporadiques continuent  jusqu’à la fin de la décennie.
Notice : La guerre des Camisards (1702-1710)

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Date 1726
Création du Séminaire de Lausanne

Les pasteurs Antoine Court et Benjamin Duplan fondent le Séminaire de Lausanne en Suisse. Depuis la Révocation de l’Édit de Nantes, toutes les académies protestantes avaient été fermées. Cette institution a donc pour vocation de former à la théologie et au service pratique les pasteurs qui sont envoyés en  France auprès des communautés protestantes clandestines du « Désert ».
Notice : Le Séminaire de Lausanne (1726-1812)

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Date 1762
 Affaire Calas

Jean Calas, marchand protestant de Toulouse, est condamné par le Parlement de Toulouse au supplice de la roue et exécuté le 10 mars 1762, sous l’accusation, sans preuve, d’avoir assassiné un de ses fils réputé converti au catholicisme. Voltaire, mis au courant de « l’affaire », obtient la révision du procès et la réhabilitation de Calas en 1765. Cette affaire reste le symbole de l’injustice partisane.
Notice : L’affaire Calas



Date 1787
Édit de Tolérance

Deux ans avant la Révolution, Louis XVI rétablit les droits civils des protestants, en promulguant l’Édit de Tolérance, le 29 novembre 1787. Ils peuvent faire enregistrer leurs naissances, leurs mariages et leurs décès. Mais les protestants restent exclus des charges de l’État et il n’est pas question de leur pratique cultuelle.
Notice : L’Édit de tolérance (27 novembre 1787)*

Date 1789
Déclaration des droits de l’homme et du citoyen

Au début de la Révolution française, en août 1789, l’Assemblée Nationale vote la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, qui proclame dans son article 10 que « nul ne doit être inquiété pour ses opinions religieuses ». La liberté de conscience est reconnue.
Notice : La liberté religieuse



Date 1791
 Liberté de culte

La liberté de conscience n’est pas synonyme de liberté de culte : pratique collective, avec de possibles manifestations extérieures susceptibles de troubler l’ordre public. La Constitution de 1791 établit la liberté de culte, qui doit être encadrée par la Loi.
Notice : La Révolution et les Protestants



Date 1802
Articles organiques en complément de la Loi du Concordat

Le 18 septembre 1801, Napoléon Bonaparte signe le Concordat avec le Pape. Le 8 avril 1802, il promulgue les Articles organiques qui organisent la vie de l’Église catholique et des cultes protestants et juifs. Ils prévoient notamment la rémunération du clergé par l’État, l’attribution et le financement des lieux de culte, la représentation des communautés.
: Le Concordat

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Date 182 2
Création de la Société des Missions Évangéliques de Paris

Le 4 novembre, sont établis à Paris les statuts de la Société des Missions, dont le propos est de permettre la « propagation de l’évangile chez les payens ». C’est un mouvement de réveil, dont les membres fondateurs appartiennent à diverses nationalités. Leur fortune personnelle leur permet de garder leur indépendance vis-à-vis des consistoires de Paris. Très vite, la Société des Missions engage des activités en France et en Afrique et son rayonnement est important.
 : Sociétés des missions

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Date 1872 
Synode réformé de Paris. 

C’est le premier synode national depuis la Révocation de l’édit de Nantes (1685). Ce synode marque une rupture entre les courants orthodoxe et libéral du protestantisme réformé en France.
 : Le temps des divisions parmi les Églises Réformées Date 1877
Une faculté de théologie protestante à Paris

 Pour la première fois, une faculté de théologie protestante se constitue à Paris. C’est la convergence de deux mouvements : la volonté de créer un enseignement en théologie à Paris et l’arrivée de deux professeurs de Strasbourg, qui ne voulaient pas être sous administration allemande.
 : La faculté de théologie protestante de Paris Date 1881
 L’Armée du Salut s’installe en France

Œuvre d’évangélisation et de travail social en milieu populaire, née en Angleterre, l’Armée du Salut est implantée en France en 1881 par Catherine Booth, parfois surnommée « la Maréchale », fille du pasteur méthodiste William Booth, qui la fonda à Londres en 1878. Organisée selon un modèle « militaire », elle emploie en France à ce jour environ 3 500 personnes dans plus de 60 établissements.
: L’Armée du Salut

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Date 1895
Création de la Fédération Universelle des Etudiants Chrétiens (Fédé)

John Mott fonde à New York la Fédération universelle des Associations chrétiennes d’étudiants. Point de rassemblement pour divers groupes de jeunes, la « fédé » se définit comme un mouvement œcuménique d’ouverture, d’écoute et de formation, sensibilisant les étudiants aux problèmes qu’ils pourront rencontrer dans leur vie active.
 : Femmes Protestantes à la « Fédé »

Date 1898 
Création du Mouvement du christianisme social

A l’initiative de plusieurs pasteurs, dont Tommy Fallot, est créé le mouvement du Christianisme social. Le propos en est de confronter la foi chrétienne aux réalités concrètes de l’environnement social. Il s’agit notamment de développer une solidarité active et œcuménique avec les milieux défavorisés. Le mouvement se dote d’une revue, Christianisme social, qui par la suite a publié des articles d’Élie Gounelle, Wilfred Monod ou Charles Gide et nombre de personnes soucieuses des problèmes sociaux.
Notice : Le christianisme social



Date 1905 
Loi de séparation des Églises et de l’État

La loi du 9 décembre 1905 concernant la séparation des Églises et de l’État établit et définit la laïcité en France. Elle garantit la liberté des cultes dans l’esprit de la Révolution de 1789, tout en lui donnant un cadre juridique et elle organise les relations entre la République laïque et les Églises de l’époque. La Fédération Protestante de France est créée, qui réunit la plupart des Églises et associations protestantes.
Notice : La séparation des Églises et de l’État



Date 1910 
Conférence universelle des Missions à Edimbourg

Les différentes Sociétés missionnaires protestantes et anglicanes se réunissent pour éviter toute concurrence dans l’œuvre d’évangélisation du monde non-chrétien. Berceau de l’œcuménisme, d’abord à dominante anglo-saxonne, puis mondialisée, elle aboutit à la création en 1948 du Conseil œcuménique des Églises.
Notice : La conférence missionnaire mondiale d’Édimbourg (1910)

 Date 1911
Création des EEUDF

Ce mouvement d’éducation de jeunesse d’obédience protestante a été fondé en  1909 – 1911, comme une déclinaison du mouvement scout initié par Lord Baden-Powell en 1907 en Grande Bretagne. Le mouvement compte à ce jour en France environ 5 600 membres et fait partie du Scoutisme Français et du Scoutisme International. Son succès et son influence varient avec l’évolution de la société.
: Le scoutisme féminin

 Date 1934
Déclaration de Barmen

Le 31 mai, des pasteurs appartenant à l’Église évangélique allemande réunissent un synode clandestin dans la banlieue de Wuppertal (Rhénanie-Palatinat), à Barmen. Ils déclarent, dans une confession de foi, rédigée en partie par Karl Barth: « …Nous rejetons la fausse doctrine selon laquelle ce qui est à côté de la seule parole de Dieu, l’Église, pourrait et devrait reconnaître d’autres événements et pouvoirs, personnalités et vérités comme révélation de Dieu et source de prédication… ». Ils témoignent ainsi de  leur opposition à l’Église allemande des Deutschen Christen imposée par Hitler et tout particulièrement à son paragraphe aryen  C’est le début de l’Église confessante.
Notice : Karl Barth (1886-1968)



Date 1942
Intervention du pasteur Boegner en faveur des juifs

Le 26 mars, le pasteur Marc Boegner, au nom du Conseil National de l’Église réformée de France dont il est le président, écrit une lettre au Grand rabbin de France, Isaïe Schwartz, pour lui exprimer sa solidarité après de nouvelles lois antisémites promulguées par le Régime de Vichy : « …Notre église qui a connu jadis toutes les souffrances de la persécution ressent une ardente sympathie pour vos communautés dont, en certains endroits, la liberté de culte est déjà compromise et dont les fidèles viennent d’être si brusquement jetés dans le malheur… ».
Notice : Les protestants et la persécution des juifs Date 1948
Création du Conseil Œcuménique des Eglises

Le Conseil Œcuménique des Églises (COE) se réunit en assemblée constituante à Amsterdam. C’est l’aboutissement d’un long travail, commencé à la Conférence missionnaire d’Édimbourg en 1910 et mené depuis au sein des Églises nées de la Réforme dans deux directions, Foi et Constitution d’une part, Christianisme pratique d’autre part. Le Conseil fédère ces groupes et accueille les représentants des Églises orthodoxes. Mais l’Église catholique n’y participe pas. Les pasteurs Marc Boegner et Wilhelm Wisser’t Hooft en sont respectivement Président et Secrétaire Général. Il est décidé d’installer le siège du COE à Genève.
Notice : Le protestantisme dans le monde



Date 1952
Albert Schweitzer, prix Nobel de la Paix

Albert Schweitzer (1875-1965), né à Strasbourg, est à la fois théologien (professeur à la faculté de théologie de Strasbourg), musicien (organiste célèbre), philosophe (spécialiste de Kant et des religions européennes), et aussi médecin, ayant créé et dirigé l’hôpital de Lambaréné (Gabon). Lors de son discours pour la réception du Prix Nobel, il s’élève contre l’armement nucléaire.
Notice : Albert Schweitzer (1875-1965)

Date 1973
Concorde de Leuenberg

La signature en 1973 de la Concorde de Leuenberg, une petite ville suisse, est le résultat de discussions entamées en 1960, entre pasteurs et responsables d’Eglises luthériennes et réformées en Europe. Il est reconnu que les différences doctrinales du XVIe siècle portant sur la Sainte Cène, entre luthéranisme et calvinisme ont perdu de leur actualité et ne justifient plus la séparation des Eglises.

La Concorde de Leuenberg a rendu possible la création en 2013 de l’Eglise Protestante Unie de France.
Notice : L’Église Réformée de France

Date 1975
Parution de la TOB : Traduction Œcuménique de la Bible en français

La traduction œcuménique de la Bible en français (TOB) est achevée. Le travail mené par des équipes catholiques, réformées et luthériennes, auxquelles se sont ajoutés de manière plus ponctuelle les orthodoxes, a bénéficié de circonstances remarquables : les progrès de l’exégèse biblique, l’événement du Concile Vatican II, le concours actif de l’Alliance biblique universelle et des Éditions du Cerf (dirigées par les dominicains).
Notice : Qu’est-ce-que La Bible ?Date 1985
Création du Conseil des Églises Chrétiennes en France

Le Conseil d’Églises Chrétiennes en France (CECEF) est composé de délégations des Églises catholique, protestantes, orthodoxes et arménienne apostolique. Sa mission est de faciliter la réflexion et éventuellement des initiatives communes dans trois domaines : la présence chrétienne dans la société, le service et le témoignage. Le CECEF est co-présidé par les présidents des trois premières délégations.
 : La Fédération Protestante de France

Date 2006 
Création de l’Union des Églises Protestantes d’Alsace et de Lorraine (UEPAL)

L’Église de la Confession d’Augsbourg d’Alsace et de Lorraine (ECAAL), luthérienne, et l’Église Réformée d’Alsace et de Lorraine (ERAL), tout en conservant leur statut concordataire, mettent en commun des services et créent à cette fin l’Union des Églises Protestantes d’Alsace et de Lorraine (UEPAL).
Notice : Les Églises protestantes d’Alsace et de Lorraine (EPAL, EPCAAL et EPRAL)

 Date 2010
Création du Conseil national des évangéliques de France (CNEF)

Le Conseil national des évangéliques de France rassemble la plupart des unions d’Églises évangéliques, dont les Églises pentecôtistes, notamment Assemblées de Dieu. Certaines des unions d’Églises membres du CNEF sont aussi membres de la Fédération Protestante de France.
 : Le Conseil national des évangéliques de France (CNEF)

Date 2013
Création de l’Église Protestante Unie de France (EPUF)

Un long travail de rapprochement entre l’Église réformée de France (ERF) et l’Église évangélique luthérienne de France (EELF) aboutit à une union que la Concorde de Leuenberg de 1973 rendait possible. Il n’y a plus qu’une seule Église : l’Église Protestante Unie de France – communion luthérienne et réformée.
Notice : L’Église Réformée de France

l’indulgence

INDULGENCES

Nous sommes en Allemagne au début du XVIème siècle. Une grande agitation régnait alors parmi le peuple. L’Eglise avait ouvert un vaste marché sur la terre. A la foule des clients, aux cris et aux plaisanteries des vendeurs, on aurait dit un marché ou une foire, mais c’était un marché tenu par des moines! La marchandise qu’ils présentaient et qu’ils offraient à bon prix, c’était, disaient-ils, des indulgences pour le salut des âmes.Dans l’Église catholique romaine, l’indulgence est la rémission totale ou partielle devant Dieu de la peine temporelle encourue en raison d’un péché déjà pardonné. Le Code de droit canonique consacre aux indulgences le chapitre IV du titre IV portant sur le sacrement de pénitence.

Le pape Léon X avait publié une bulle d’indulgences générales, sous prétexte d’en affecter le produit à l’achèvement de la basilique de Saint-Pierre. Mais le fait est, que le pape, étant un homme qui aimait les plaisirs et la magnificence, avait toujours besoin d’argent pour fournir à ses prodigalités. Maimbourg, auteur catholique, qui a écrit un livre en faveur de l’Église romaine et contre le Luthéranisme, est obligé lui-même d’en convenir, et il ajoute que Léon destinait à sa sœur, mariée à un prince italien, une partie des sommes qu’il espérait se procurer par ce moyen. L’électeur Albert de Mayence, qui était en même temps archevêque de Magdebourg, jeune prélat, dont la cour était la plus dispendieuse de toute l’Allemagne, reçut du saint siége les pouvoirs nécessaires pour exploiter ce pays. «Albert, dit un auteur contemporain, ayant dissipé par ses prodigalités et par l’excès de ses dépenses, les riches revenus de deux archevêchés et « d’un évêché fort lucratif, hors d’état de payer à la « chancellerie de Rome les frais de son pallium archi-épiscopal, et voulant combler les lacunes de « son trésor, eut recours à des expédients indignes « de sa robe, et-déshonorants pour son caractère. » Il livra la vente des indulgences aux plus offrants, à des hommes dont l’effronterie promettait d’abondantes recettes. Sous ce rapport et sous celui de l’expérience dans cette branche d’industrie, nul ne surpassait Jean Tezel, né à Leipsic, docteur en théologie et prieur des Dominicains, homme perdu de mœurs, que l’empereur Maximilien avait voulu faire noyer dans un sac, à Inspruck, à cause d’un adultère et d’autres méfaits dont on l’accusait, et qui n’avait du qu’à l’intercession de son prince Fréderic de Saxe, d’échapper à cette mort ignominieuse. Lui’même était venu se présenter à l’archevêque Albert, se faisant fort, si l’on voulait agréer ses services, de convertir les indulgences dont on le chargerait, en belle et bonne monnaie, et d’en tirer des sommes considérables. Le prélat n’était point homme à repousser de pareilles offres. Toutes les pièces nécessaires furent délivrées à Tezel, qui se mit aussitôt en course, ayant quatre-vingts florins d’appointements par mois, et jouissant de toutes sortes d’immunités pour lui, les siens (ses deux enfants l’accompagnaient) et pour ses domestiques. Il se dirigea d’abord vers la Saxe, sa patrie, mais en fut repoussé, les souverains de ce cercle ne voulant point permettre que leurs Etats, encore tout épuisés, fussent soumis à de nouvelles déprédations. Pour mettre la vente en train, l’archevêque fut contraint de livrer à son industrie les territoires des évêchés de Magdebourg et de Halberstadt, soumis à sa propre domination. C’est là que Tezel alla arborer la croix, et prêcher en l’honneur des indulgences. Myconius nous apprend comment il s’acquitta de sa mission. « On ne se fait point d’idée, dit-il, de tout ce que ce moine impudent osait prêcher et débiter. Il avait des brevets et des diplômes, non moins pour les péchés que l’on se proposait de commettre, que pour les péchés déjà accomplis. « Le pape, selon lui, avait plus de pouvoir que les « Apôtres f les Anges, les Saints, voire même la «vierge Marie; ceux-ci étant inférieurs à Christ, «tandis que le pape était son égal. — D’ailleurs, «depuis son ascension , Christ, avait-il l’audace «d’ajouter, ne se mêle plus du gouvernement de «son Eglise, ayant remis toute son autorité au « pape, son vicaire et son vice-roi, pour qu’il l’exer« çât jusqu’au jour du jugement dernier. » A Annaberg, où l’on avait découvert, depuis peu, de riches mines d’argent, et où Myconius l’entendit prêcher pendant deux ans de suite, il disait aux gens, « qu’ils « n’avaient qu’à venir bien vite, acheter grâces et in« dulgences, et que toutes les montagnes à l’entour « d’Annaberg se changeraient en blocs d’argent mas«sif; qu’au moment où la pièce résonne dans le «tronc, l’âme, à l’intention de laquelle on l’offre, est « arrachée du purgatoire, grâce à la vertu miracu« leuse de ses indulgences. » — « Bref, dit Myconius, le Seigneur notre Dieu n’était plus Dieu. Il avait donné au pape la divine puissance. Si quelqu’un avait osé y trouver à redire, il y avait déjà là des inquisiteurs tout prêts à l’excommunier et à livrer aux flammes le récalcitrant. »

C’est de cette manière scandaleuse que se faisait le trafic des indulgences. Aussi, pour en voiler les turpitudes, n’était-ce pas trop de la pompe théâtrale dont on éblouissait le peuple. « Quand un des commissaires du pape approchait d’une ville (c’est encore Myconius qui parle), on portait devant lui la bulle du pape, placée sur du drap d’or ou sur un riche velours. Les prêtres, les moines, les conseillers , les maîtres d’école avec leurs élèves, hommes, femmes, jeunes filles, enfants, venaient en procession à sa rencontre avec gonfanons, cierges et musique. Toutes les cloches étaient mises en branle, on faisait retentir le chant des orgues, on suivait le saint homme dans les églises, on dressait une croix rouge au milieu de la nef, on y suspendait la bannière du pape, – si Dieu était venu, on n’aurait pu le recevoir avec plus d’honneurs. »
Le fragment suivant d’une lettre d’indulgences vendue par Tezel, peut donner une idée de l’abomination qui régnait au lieu saint. «Notre Seigneur « Jésus-Christ ail pitié de toi, et t’absolve par les mérites
de sa très-sainte passion! Et. moi, en vertu de * son autorité, de celle de ses Apôtres, Pierre et Paul, « et de notre très-saint père le pape, laquelle autorité lui a été remise et confiée à moi pour cette af«.faire, je te donne absolution: 1° de toutes les censures de l’Église, de quelque manière que tu les « puisses avoir encourues; 2° de tous tes péchés, « iniquités et méfaits, commis jusqu’à ce jour, quel« que graves qu’ils puissent être, fussent-ils même « du nombre de ceux que le pape seul peut pardonner, aussi loin que s’étend la puissance des clefs de « notre sainte mère l’Eglise. Je te remets , par indulgences plénières, toutes les peines que tu eusses été « obligé de souffrir au purgatoire pour les péchés «susmentionnés, et te rétablis dans le droit de participer aux saints sacrements, et dans la communion dés fidèles, te réintégrant dans l’innocence «et pureté que tu avais reçues par le baptême. A. «cette fin que, si tu viens à mourir maintenant, les « portes de la damnation demeurent fermées pour « toi, et que les « portes du bienheureux paradis te « soient ouvertes; que si, au contraire, Dieu pro« longe tes jours, cette grâce te reste acquise et te «soit réservée jusqu’à l’heure de la mort. Au nom «du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Amen. Frère « Jean Tezel, sous-commissaire, l’a écrit de sa propre « main. »

Il y avait quelque temps que Luther était arrivé à la connaissance de la vérité chrétienne, et de la justification par la foi. Déjà, du haut de la chaire et dans les cours de l’université, il avait annoncé à ses auditeurs l’Evangile du salut: lorsqu’il fut instruit des menées de Tezel. Voyant que beaucoup de monde courait aux indulgences pour acquérir à prix d’argent la grâce de Dieu et la vie éternelle, il mit en garde ses auditeurs contre ces nouvelles lettres de pardon, se bornant « simplement, au rapport de Matthésius, à enseigner au fond de son couvent , « qu’il vaut mieux, suivant le commandement « de Christ, distribuer des aumônes aux pauvres, que « d’acheter pour cet argent des grâces incertaines. « Travaillez à votre amendement, leur disait-il, «convertissez-vous sérieusement au Seigneur, et « vous obtiendrez, gratuitement et par pure bonté, « la grâce de Dieu et le pardon de vos péchés, lequel « le Seigneur Jésus-Christ vous a acquis par son pré« cieux sang et par l’oblation de son corps faite une « fois pour toutes. »

Cependant Luther avait refusé l’absolution à plusieurs personnes qui s’étaient présentées à son confessionnal , munies des indulgences qu’elles avaient achetées. Elles coururent s’en plaindre à Tezel, qui alors se trouvait à Jiitterbock en Saxe. «Tezel, s’il faut en croire Myconius, fut vivement irrité. Il se livra en chaire aux déclamations les plus furibondes, tonnant, injuriant, criant à l’anathème, proférant des menaces contre les mécréants, menaces d’inquisition, d’autant plus redoutables que les Dominicains, ses confrères, étaient les ministres de-cette institution terrible. Afin de produire plus d’impression, il s’avisa dès lors de faire allumer de grands feux sur la place publique, plusieurs fois par semaine. Cette ingénieuse démonstration devait faire comprendre à tous, qu’il avait reçu mission de Rome

de faire brûler quiconque oserait mal parler du très-saint père, le pape, et de ses saintes indulgences. » —- « Ainsi, observe Matthésius, ce prédicateur effronté, par ses insolentes bravades et les infamies qu’il débitait, contraignit lui-même Luther à se mettre en campagne, et à s’armer de la fronde de David et de l’épée de l’Esprit, qui sont une fervente prière et la parole de Dieu, pour combattre Tezel, pour attaquer ses papales indulgences, et pour les flétrir courageusement comme des déceptions dangereuses. » C’est dans ce sens qu’il prêcha depuis lors publiquement et à haute voix.
« Tezel, dit Myconius, était encore à Jiïtterbock, fulminant contre Luther des accusations d’hérésie, criant et s’escrimant; mais trouvant dans son auditoire de sourdes oreilles en plus grand nombre qu’autrefois. A Wittemberg, on avait commencé la construction du monastère des Augustins, dont le dortoir seul était achevé. Les fondements de l’église étaient .posés, mais ne dépassaient point encore le niveau du sol. Au milieu de ces fondements était debout une antique chapelle, bâtie en bois et enduite de torchis; elle semblait près de s’écrouler, et ne se soutenait plus que grâce aux nombreux appuis dont on l’avait entourée. Lorsque j’y fus, elle avait trente pieds de longueur sur vingt de large. On y voyait une vieille tribune, petite, rabougrie, vermoulue, Qù tenaient à peine vingt personnes. Contre le mur du midi était adossée une chaire en vieilles planches brutes, avec un siège dans l’intérieur, le tout à une aune et demie du sol. Bref, cette chapelle était comme l’étable de Bethléhem, telle que les peintres nous la représentent. On se rappellera que, par une singulière coïncidence , la petite église où Huss avait prêché, portait également le nom de Bethléhem. Or, c’est dans cette pauvre, misérable et çhétive chapelle, que Dieu, dans ces derniers temps, a fait renaître son cher et saint Évangile, et son bien-aimé Fils, l’enfant Jésus. C’est là qu’il l’a sorti des langes, afin que tout le monde vît la beauté, l’amabilité, la grâce de cet enfant, en qui nous est donné à tous le salut, la rémission des péchés et la vie éternelle. Des cathédrales, des monastères, des églises qui existaient par centaines de milliers, Dieu n’en choisit aucune (toutes eussent dédaigné cet honneur). Il choisit la pauvre chapelle de Wittemberg. D’ici est parti l’esprit de la bouche du Seigneur, pour, de son souffle, renverser l’Antechrist. D’ici le saint sépulcre, je veux dire la sainte Ecriture, soigneusement gardé par le pape, de peur que le Christ ne ressuscitât, a été reconquis par le duc Fréderic.
« Car c’est dans cette église que docteur Martin Luther débuta comme prédicateur; c’est ici qu’il fit son sermon contre les indulgences, et puis celui qu’il a intitulé, la liberté de la prédication contre les indulgences. Les deux sermons furent imprimés. Ce sont les premières pièces qu’il publia sur cet objet. Il y pose en principe que toute doctrine qui cherche à s’introduire dans le monde chrétien, on la doit examiner, juger, soutenir ou rejeter selon la règle de la parole divine, laquelle est au-dessus dé toute parole, subtilité et sagesse humaine, afin de se conformer au commandement de Christ: « Mes brebis écoutent ma voix, etc. » C’était en ce temps chose nouvelle, qui ne tarda pas à faire bruit par le monde. Bientôt la chapelle s’étant trouvée trop étroite pour contenir tous les auditeurs qui s’y pressaient, ordre fut donné à docteur Martin de prêcher désormais dans l’église paroissiale de Wittemberg: l’enfant Jésus fut derechef apporté au temple. »

En ce temps, l’électeur de Saxe, Fréderic-le-Sage, eut, dans la nuit du 30 au 31 octobre, un songe qui lui parut si remarquable, qu’il le mit par écrit dès le lendemain, et qu’il le raconta à son frère Jean, en présence de son chancelier. «Je m’étais «couché de bonne heure, dit le prince, car je me « sentais fatigué. Bientôt je m’endormis au milieu «de mes oraisons; mais m’étant réveillé après deux « heures et demie de sommeil, je me mis à ruminer « toutes sortes de choses dans mon lit. Je me proposais en moi-même de fêter dévotement le jour des « Saints, et de jeûner en leur honneur avec tous les « serviteurs de ma cour. Je priais pour les pauvres « âmes du purgatoire, me promettant de faire dire «des messes à leur intention. Je suppliais le bon « Dieu de m’accorder sa grâce, de nous diriger dans « les voies de la vérité et du salut, moi et mes ministres et mes Etats, de déjouer aussi les machinations des méchants qui nous rendent le gouvernement pénible. Enfin, vers minuit je me rendormis. Et un moine m’apparut en songe, fils de « St. Paul le bienheureux Apôtre, d’une imposante « figure, envoyé par Dieu même. Derrière lui, tous «les saints, pour rendre témoignage de lui, qu’il « n’était point un imposteur, qu’il avait reçu mission du Très-Haut, et que Dieu m’enjoignait de «permettre qu’il écrivît ce qu’il voudrait sur la « muraille de la chapelle qui est en mon château de «Wittemberg. Je m’empressai de faire savoir au « moine par la bouche de mon chancelier, que puis« que Dieu le commandait, et qu’il avait pour lui de « si imposants témoignages, il n’avait qu’à écrire ce « qui lui était ordonné. Le moine donc écrivit, — «mais en traçant des caractères si gros que je les « pouvais distinguer depuis mon château de Schwei«nitz. Sa plume était d’une excessive longueur: elle «allait jusqu’à Rome. Or, à Rome était un lion « (Léon X); et je vis le bout de la plume qui pénétrait «dans l’oreille du lion, la perçant d’outre en outre, « et ressortant par l’oreille opposée. Et la plume ne ces« sait de s’allonger, si bien qu’enfin elle atteignit la « tiare du saint Père, et la frappa d’un coup si rude, « que la triple couronne en chancela et faillit tomber « de sa tête. Dans ce moment je m’avançai, pour sou« tenir la couronne de ma main, — car je me croyais «près du pape en compagnie de Votre Dilection « (son frère Jean). Ce mouvement m’éveilla. J’avais « le bras en l’air, et me sentais encore ému d’effroi et « d’indignation contre le moine hardi qui avait tenu « la plume avec si peu de modestie. Enfin je m’a« perçus que tout n’avait été qu’un songe. Mais j’a« vais besoin de sommeil; mes paupières s’abaissèrent, je me rendormis profondément.

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« Et j’eus de nouveau le même songe. Je voyais le « même moine, écrivant, écrivant toujours, enfonçant le bout de sa plume au travers du lion, et « renouvelant ses attaques contre la personne de Sa «Sainteté. Et le lion de rugir d’une manière effrayante, et toute la ville de Rome et les Etats du «saint Empire d’accourir et de s’informer de la «cause de ces cris. Le pape demanda raison aux «Etats de l’insolence du moine, et voulut qu’on «m’en instruisît particulièrement, puisque j’étais «son souverain. Là-dessus je me réveillai. Je trou« vais étrange que le même songe se fût présenté à «deux fois; pourtant je n’y attachai point une bien « grande importance, et me bornai à prier Dieu de « préserver Sa Sainteté de tout malheur. Puis je me « rendormis.
« Et le moine m’apparut une troisième fois. Les « principaux Etats de l’Empire étaient à Rome. Votre « Dilection s’y trouvait avec moi. Nous nous efforcions « tous de briser la plume du moine et de la détour« ner de la personne sacrée du pape. Peine inutile! « la plume se roidissait, criant et grondant sous nos «mains à nous faire tinter les oreilles. J’en avais « mal au cœur. Enfin, voyant que toutes nos tentatives étaient infructueuses, nous quittâmes la «partie, et finîmes par nous retirer l’un après «l’autre; car nous craignions qu’il n’y eût quelque « sorcellerie dans l’affaire, et qu’il ne nous en arrivât du mal. Pourtant j’étais curieux de savoir d’où « venait cette plume, et ce qui la rendait si ferme et « si tenace. L’homme au froc répondit (car je me « croyais de nouveau à Wittemberg), qu’elle provenait d’une vieille oie centenaire (Jean Huss), et « qu’un de ses anciens maîtres la lui avait donnée, « en lui recommandant de la garder et d’en user en «souvenir de lui, lui-même l’ayant préparée. 11 « ajouta qu’elle n’était si longue, si ferme et si tenace, que parce qu’on n’avait pu en ôter l’âme, ce « dont il s’étonnait lui-même. — Soudain le bruit « courut que de la longue plume étaient sorties une « infinité d’autres plumes, et que c’était plaisir à « voir les hommes savants de Wittemberg s’en disputer la possession. On pensait que ces nouvelles « plumes deviendraient par le temps aussi longues « que leur mère. On regardait l’apparition du moine « et de son formidable instrument comme un signe « précurseur d’étranges événements. Déjà j’étais résolu à m’entretenir au plutôt avec ce personnage « extraordinaire, lorsque, m’étant réveillé pour la « troisième fois, je m’aperçus qu’il faisait jour.

« Le songe que j’avais fait me préoccupait vivement. Je cherchai à m’en rappeler exactement « toutes les circonstances, et les ai mises aussitôt par « écrit. Car je ne le puis regarder comme un rêve « ordinaire et suis intentionné d’en faire part à mon «confesseur, Avant tout, cependant, je désirais en«entretenir Votre Dilection. Parlez, mon frère, et « dites-moi, ainsi que vous, mon chancelier, ce que « vous en pensez. »
« Sire chancelier, que vous en semble? repartit le «duc Jean. On ne doit pas, en général, attacher «une grande importance aux songes; pourtant il « en est, qu’il ne faut pas légèrement rejeter. Si nous « avions ici un homme comme Joseph ou Daniel, « sage, entendu, ayant l’esprit de Dieu, nous saurions à quoi nous en tenir. »
«Votre Altesse sait ce que dit le proverbe, répliqua le chancelier: Rêve de jeune fille, de savant «ou de grand Seigneur est souvent prophétique. « Mais on ne saura que plus tard ce qu’il signifie. « Quand les faits s’accomplissent, alors seulement les « mystères du songe se dévoilent, et l’on s’écrie: « Voici, ce qu’il nous présageait! Votre Altesse elle« même en saura des exemples. Au reste, Joseph « nous fait connaître que les interprétations viennent «de Dieu; et Daniel déclare que Dieu seul, qui est « dans les cieux, révèle les secrets. Que donc Votre «Altesse électorale recommande à Dieu le songe « qu’elle a fait. Les moines ont souvent porté mal« heur aux grands. Ce qu’il y a de rassurant à l’égard de celui qui vous a apparu, c’est qu’il se dit « envoyé de Dieu. Il écrit par ordre d’en haut. Tous « les saints lui servent de témoins. Si tout ceci n’est « point une jonglerie du démon, il n’y a pas de quoi «s’alarmer. D’ailleurs, je ne doute point, que la « prudence et la piété de Votre Altesse sérénissime « ne lui fassent découvrir, avec le secours de Dieu, « la solution de ce mystère. »

« Je suis entièrement de votre avis, dit le duc « Jean. Il n’est pas à propos que nous nous tour« mentions l’esprit au sujet de ce songe. S’il vient « de Dieu, Dieu le saura faire tourner à sa gloire, et « nous en révéler la signification en son temps. S’il « nous présage du mal, il est en son pouvoir d’en « prévenir les. effets. »
« Alors le duc Fréderic prenant la parole: Qu’ainsi «soit-il, s’écria-t-il. Quant à ce songe, je ne puis « l’oublier. Ce n’est pas le moment de dire ce que «j’en pense. Mais je mettrai mes idées par écrit. Le « temps nous apprendra si j’ai deviné juste; d’ici en « quelques jours nous reviendrons sur ce sujet. »
On va voir ce que signifiait le songe de l’électeur.

Galerie

La valeur et la puissance du sang de Jésus.

La valeur et la puissance du sang de Jésus. 1ère partie

La valeur et la puissance du sang de Jésus.
Colossiens 1/20: « Il a voulu par lui réconcilier tout avec lui-même, tant ce qui est sur la terre que ce qui est dans les cieux, en faisant la paix par lui, par le sang de sa croix ».

L’apôtre Paul emploie ici une expression dont la signification est très profonde.
Il parle du « sang de sa croix ». Nous savons que Paul attachait une grande importance à la croix de Christ. Dans cette simple phrase, il a pu exprimer toute la puissance et toute la bénédiction qui se manifestent dans la mort rédemptrice de notre Seigneur. La croix est le sujet de sa prédication, l’espérance et la gloire de sa vie. Par l’expression qu’il emploie ici, l’apôtre Paul démontre que le sang tire toute sa valeur de l’endroit où il a été versé, c’est-à-dire à la croix. Mais il démontre aussi que c’est grâce au sang que la croix révèle toute sa puissance et tous ses effets. Ainsi, la croix et le sang s’illuminent mutuellement.

En étudiant ce thème de la puissance du sang, nous verrons combien il est important de considérer tout ce que cette expression veut nous enseigner, tout ce que l’apôtre a voulu dire quand il nous parle du « sang de la croix ». Cela nous permettra de considérer sous un angle nouveau toutes les vérités que nous avons déjà découvertes à propos du sang de Jésus.

Prêtons à présent attention aux trois points suivants :
• La nature de la croix.
• La puissance de la croix.
• L’amour de la croix.

1. La nature de la croix.
Nous sommes trop habitués, quand nous parlons de la croix, à penser qu’il s’agit d’une œuvre passée, accomplie une fois pour toute pour nous. Nous ne pensons pas assez que la valeur de cette œuvre tire son origine de la nature profonde de Dieu, dont la croix n’est que l’expression extérieure. Souvent, on met en avant les souffrances amères et profondes de Christ sur la croix, dans le but d’éveiller les sentiments religieux, comme si ces souffrances représentaient la chose la plus importante à réaliser. Tandis que la Bible met surtout l’accent sur la révélation de la nature intérieure et profonde de Dieu, qui L’a conduit à Se livrer à la mort de la croix, et qui a continué à L’inspirer alors qu’Il était cloué sur la croix. L’Ecriture ne met jamais l’accent uniquement sur ce que le Seigneur a accompli pour nous à la croix. Mais elle jette une lumière particulière sur ce que la Croix a accompli en Lui, et sur ce qui doit aussi être accompli en nous, au travers de l’œuvre du Seigneur.

Cela apparaît non seulement dans les paroles prononcées par notre Seigneur quand Il était sur la croix, mais aussi dans ce qu’Il avait dit précédemment à Ses disciples à trois occasions différentes. Il leur avait dit qu’ils devaient se charger de leur croix et Le suivre. Il leur avait dit ces paroles à plusieurs reprises, quand Il avait annoncé Sa propre crucifixion.

En parlant de la croix, le Seigneur voulait tout spécialement demander à Ses disciples de se conformer à Lui-même. Cette conformité ne consistait pas seulement à supporter des souffrances et des persécutions, mais aussi dans la nécessité de se revêtir de Son caractère et de Sa nature intérieure. C’est pour cela qu’Il leur disait souvent: « Renoncez à vous -mêmes et chargez-vous de votre croix ! » C’était surtout cela qu’Il désirait que Ses disciples fassent.

Le Seigneur nous a aussi enseigné que le fait de Se charger de Sa croix n’a pas commencé quand on lui a placé cette croix de bois sur Ses épaules ! Non ! Il S’est chargé de Sa croix tout au long de Sa vie. Ce qui s’est passé sur le Mont Golgotha, aux yeux de tous, n’a été que la manifestation ultime d’un caractère qui a inspiré toute Sa vie.

La croix brise la puissance du péché.
Qu’a donc signifié le fait de Se charger de Sa croix, pour le Seigneur Jésus ? Quel bénéfice personnel pouvait-Il en retirer ? Nous savons que le péché a complètement modifié la relation de l’homme avec Dieu, tout autant que la relation de Dieu avec l’homme. Ce dernier a été coupé de Dieu par la chute. Dieu a dû Se détourner de l’homme, et faire reposer Sa colère sur lui. D’un côté, nous pouvons observer la terrible tyrannie exercée par le péché sur l’homme. De l’autre, nous pouvons observer la terrible culpabilité du péché, qui oblige Dieu à juger l’homme.

Le Seigneur Jésus, qui est venu délivrer l’homme du péché dans tous ses aspects, a dû régler deux problèmes : celui de la puissance du péché, et celui de la culpabilité du péché. D’abord le premier, ensuite le second. Nous pouvons séparer ces deux aspects, dans le but de clarifier la présentation de la vérité. Toutefois, le péché forme toujours un tout. Par conséquent, nous devons comprendre que le Seigneur, par Son sacrifice substitutif à la croix, non seulement nous a d’abord libérés de la puissance du péché, mais, grâce à cette libération, nous a aussi délivrés de la culpabilité du péché. C’est la gloire de l’œuvre de la croix, par laquelle Dieu a pu atteindre ces deux objectifs en même temps.
Il fallait que le Seigneur Jésus anéantisse la puissance du péché. Il ne pouvait le faire que dans Sa propre personne. C’est pour cela qu’Il dut S’incarner dans une chair la plus proche possible de notre chair de péché. Il est venu dans la faiblesse de la chair, avec la pleine possibilité d’être tenté comme nous en toutes choses. Depuis Son baptême dans le Saint-Esprit et la tentation de Satan dans le désert qui suivit, jusqu’à la terrible agonie de Son âme dans le jardin de Gethsémané et l’offrande de Sa vie sur la croix, toute Son existence fut un combat incessant contre le désir de faire Sa volonté et de recevoir Lui-même l’honneur, contre la tentation d’instaurer Son Royaume par des moyens charnels ou humains. Chaque jour, il dut Se charger Lui-même de Sa croix. Il dut accepter de perdre Sa propre vie, de renoncer à Sa volonté propre, et de ne faire que ce qu’il avait vu ou entendu de Son Père.

Une vie de sacrifice de soi.
Ce qui se passa lors de la tentation dans le désert et de l’agonie de Gethsémané, au début et à la fin de Son ministère public, ne sont que des manifestations évidentes de la nature profonde qui a caractérisé toute Son existence. Jésus a été tenté par le péché de l’affirmation de Soi. Mais Il a vaincu la tentation de satisfaire des désirs légitimes (depuis la première tentation, celle de manger du pain pour calmer sa faim, jusqu’à la dernière, celle d’éviter de boire cette coupe amère de la mort sur la croix), afin de Se soumettre à la volonté de Son Père.
Ainsi, Il S’est offert Lui-même, et a offert Sa vie. Il a renoncé à Lui-même et S’est chargé de Sa croix. Il a appris l’obéissance et a manifesté Sa perfection. Dans Sa propre Personne, Il a remporté une victoire complète sur la puissance du péché, jusqu’à ce qu’Il puisse confesser de Sa bouche : « Je ne parlerai plus guère avec vous ; car le prince du monde vient. Il n’a rien en moi  » (Jean 14 :30).
Sa mort sur la croix fut l’accomplissement final et glorieux de Sa victoire personnelle sur la puissance du péché. C’est pour cela que Sa mort expiatoire sur la croix a une telle valeur ! Pour que nous puissions être réconciliés avec Dieu, il fallait que nous soyons libérés de la culpabilité. Personne ne peut lutter contre le péché, s’il est en même temps sous l’effet de la colère de Dieu ! On ne peut jamais séparer ces deux choses. Le Seigneur Jésus voulait délivrer l’homme de son péché. Il ne pouvait le faire qu’en souffrant la mort en tant que Médiateur. Par Sa mort, Il S’est chargé de la malédiction de Dieu contre le péché, et nous en a délivrés.
Sa suprême puissance pour ôter la culpabilité et la malédiction ne vient pas simplement du fait qu’Il a enduré tant de douleurs et de souffrances, jusqu’à la mort, mais qu’Il les a endurées dans l’obéissance à la volonté de Son Père, pour préserver et glorifier Sa justice. La nature profonde de Jésus L’a toujours poussé à Se sacrifier. C’est pour cela qu’Il S’est volontairement chargé de Sa croix. C’est aussi cela qui confère à la croix toute sa puissance. Il est écrit :
« Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ, lequel, existant en forme de Dieu, n’a point regardé comme une proie à arracher d’être égal avec Dieu, mais s’est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur, en devenant semblable aux hommes ; et ayant paru comme un simple homme, il s’est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la croix. C’est pourquoi aussi Dieu l’a souverainement élevé, et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom » (Philippiens 2 :5-9).

Un autre passage nous dit : « Lui qui a appris, bien qu’il fût Fils, l’obéissance par les choses qu’il a souffertes, et qui, après avoir été élevé à la perfection, est devenu pour tous ceux qui lui obéissent l’auteur d’un salut éternel » (Hébreux 5 :8-9).

C’est parce que Jésus a brisé et vaincu la puissance du péché, d’abord dans toute Son existence personnelle, qu’Il peut ôter de nous la culpabilité du péché, et nous délivrer à la fois de la puissance et de la culpabilité du péché. La croix est un poteau indicateur divin, qui nous indique que le chemin, le seul chemin donnant accès à la vie de Dieu, passe par l’offrande en sacrifice de la vie du « moi ».
Le sang est la preuve de l’obéissance de Christ.

Cet esprit d’obéissance, ce sacrifice de soi, qui a déployé à la croix toute sa valeur, a aussi déployé sa valeur dans le sang de la croix. Là encore, Dieu nous révèle le secret de la puissance de ce sang. Ce sang est la preuve de l’obéissance du Fils Bien-Aimé de Dieu, une obéissance qui est allée jusqu’à la mort. Ce sang est la preuve de la véritable nature de Christ, qui a choisi d’offrir ce sang, de le verser, et de perdre Sa propre Vie, plutôt que de commettre le péché de Se complaire en Lui-même. Il a accepté de tout sacrifier, jusqu’à Sa propre vie, pour glorifier Son Père. Sa vie demeurait dans Son sang. Le cœur duquel a coulé ce sang était rempli d’amour et de dévotion pour Dieu Son Père. Sa vie était entièrement consacrée à obéir à la volonté de Son Père.

A présent, que pensez-vous ?
Lorsque ce sang, vivant et puissant par le Saint-Esprit, vient en contact avec notre propre cœur, et lorsque nous comprenons ce que signifie le sang de la croix, n’aurait-il pas la puissance de nous communiquer la sainte nature de Jésus ?
Ce sang n’a pas pu être versé sans le sacrifice de la volonté propre du Seigneur Jésus.
De même, nous ne pouvons recevoir tout le bénéfice de ce sang que si nous acceptons nous-mêmes de sacrifier notre « moi ». C’est ce sang qui peut nous transmettre une nouvelle nature capable de sacrifier le « moi ». Nous pourrons alors être conformes à Celui qui a été crucifié pour nous.
Nous ferons du sacrifice de nous-mêmes la loi la plus élevée et la plus bénie de toute notre vie.
Le sang est une puissance vivante, spirituelle et céleste. Il est capable de transformer une âme complètement consacrée, pour lui permettre de voir et de connaître, d’une manière expérimentale, qu’il est impossible d’entrer dans la pleine vie de Dieu, sans passer par le sacrifice de soi à la croix.
à suivre…

La valeur et la puissance du sang de Jésus. 2ème partie
Colossiens 1/20: « Il a voulu par lui réconcilier tout avec lui-même, tant ce qui est sur la terre que ce qui est dans les cieux, en faisant la paix par lui, par le sang de sa croix ».

2. La puissance de la croix.
Quand nous fixons notre attention sur cette vérité, nous pouvons recevoir une révélation plus profonde de la signification de la croix, et du « sang de la croix ».
L’apôtre Paul parle de la « parole de la croix » comme étant la « puissance de Dieu ».
Nous voulons savoir ce que la croix peut accomplir, en tant que puissance de Dieu. Nous connaissons l’œuvre de notre Seigneur en ce qui concerne le péché, sous ses deux aspects. Tout d’abord, en tant que Fils de l’Homme, le Seigneur a dû vaincre la puissance du péché. Il a pu ensuite détruire ses effets devant Dieu, en ce qui concerne la culpabilité. Le premier aspect fut un processus accompli tout au long de Son existence. Le second aspect fut accompli au moment de Sa Passion. A présent que le Seigneur a parfaitement terminé Son œuvre, nous pouvons recevoir ces deux bénédictions en même temps.
Le péché forme un tout. Il en est donc de même de la rédemption. Nous recevons en même temps et à la fois la délivrance de la puissance du péché, et la libération de sa culpabilité. En ce qui concerne la conscience, cependant, la libération de la culpabilité du péché vient avant la claire réalisation du pardon de nos péchés. Il ne peut en être autrement. Notre Seigneur devait tout d’abord nous libérer de la culpabilité, par Sa victoire sur le péché. Puis Il est ensuite entré dans le Ciel. La bénédiction qui découle de la croix nous est donc accordée dans l’ordre inverse.
La rédemption nous est accordée comme un don du Ciel. Par conséquent, la première chose que nous recevons, c’est une restauration de notre relation avec Dieu. Ensuite, nous recevons la délivrance de la culpabilité. En même temps, nous recevons aussi la délivrance de la puissance du péché.

Le sang permet la réconciliation.
C’est la croix qui nous permet de recevoir cette double délivrance. Paul parle de la libération de la culpabilité dans le texte cité en exergue. Il dit que Dieu « a voulu tout réconcilier avec Lui-même, en faisant la paix par le sang de la croix ».
Le péché avait introduit un changement en Dieu. Non pas dans Sa nature, mais dans Ses relations avec nous. Il a dû se détourner de nous dans Sa colère. La croix de Christ nous a permis de faire la paix avec Dieu. En raison de l’action du sang vis-à-vis du péché, Dieu nous a réconciliés avec Lui, et nous a unis à Lui.
La puissance de la croix dans le Ciel s’est manifestée par la destruction complète de tout ce qui nous séparait de Dieu, et qui pouvait attirer sur nous Sa colère. A présent, en Christ, nous bénéficions d’une pleine liberté d’entrée dans une relation parfaitement intime avec Dieu. La paix a été faite, et a été proclamée. La paix règne dans le Ciel. Nous sommes parfaitement réconciliés avec Dieu. Nous avons été admis à nouveau dans Son amitié.
Tout cela est dû à la puissance de la croix.
Oh ! Que nous puissions avoir des yeux pour voir clairement que le voile de séparation a été complètement déchiré ! Quel libre accès nous avons à présent dans la présence de Dieu ! Combien Ses bénédictions peuvent-elles maintenant nous atteindre en abondance ! Il n’y a plus rien, absolument plus rien, pour empêcher la plénitude de l’amour et de la puissance de Dieu de nous atteindre et d’œuvrer en nous, si ce n’est notre incrédulité, ou la dureté de notre cœur. Puissions-nous méditer sur la puissance de ce sang dans le Ciel, jusqu’à ce que notre incrédulité soit anéantie, et que notre droit de bénéficier de cette puissance céleste, pat la foi, remplisse notre vie de joie !
La croix nous permet de mourir à nous-mêmes.
Nous avons donc vu que la croix est puissante pour effacer notre culpabilité et nous unir de nouveau à Dieu. Mais ce premier aspect est inséparable du second. Car la croix brise aussi la puissance du péché dans notre vie, par la mise à mort du « moi ». C’est pour cela que les Ecritures nous enseignent que la croix non seulement produit en nous le désir d’accomplir ce sacrifice, mais aussi nous accorde la puissance de l’accomplir. La croix accomplit une œuvre parfaite !
Cela apparaît avec une merveilleuse clarté dans l’épître aux Galates. Paul y parle de la réconciliation avec Dieu et de la disparition de la culpabilité:  » Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, étant devenu malédiction pour nous, car il est écrit: Maudit est quiconque est pendu au bois » (Galates 3:13).
Mais, dans trois autres passages, Paul parle encore plus clairement de la croix comme moyen de nous donner la victoire sur le péché, sur le « moi », et sur le monde.
« J’ai été crucifié avec Christ ; et si je vis, ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi » (Galates 2:20). « Ceux qui sont à Jésus-Christ ont crucifié la chair avec ses passions et ses désirs » (Galates 5:24). « Pour ce qui me concerne, loin de moi la pensée de me glorifier d’autre chose que de la croix de notre Seigneur Jésus-Christ, par qui le monde est crucifié pour moi, comme je le suis pour le monde ! » (Galates 6:14).
Dans ces passages, notre union avec Christ crucifié, et la conformité avec Lui qui découle de cette union, sont présentées comme le résultat de la puissance exercée sur nous par la croix.

Participants de la vie de Christ.
Pour comprendre cela, nous devons nous rappeler que lorsque Jésus Se chargea de Sa croix pour y mourir, Il l’a fait en tant que Second Adam, en tant que Tête et Garant de Son peuple. Ce qu’Il a fait permet à Son peuple de bénéficier de Sa puissance, tout au moins à ceux qui comprennent et qui croient en Son œuvre. La vie que le Seigneur transmet à Son peuple est une vie qui découle avant tout de Sa mort sur la croix.
En tant que Médiateur, le Seigneur S’est chargé de Sa croix tout au long de Sa vie. En mourant sur cette croix, toujours en tant que Médiateur, Il a obtenu la vie et la gloire. Lorsque le Chrétien est uni à Lui et reçoit Sa vie, il reçoit une vie qui, grâce à la croix, a vaincu la puissance du péché. C’est pourquoi il peut alors dire: « J’ai été crucifié avec Christ », « Je suis mort au péché », « Je sais que le vieil homme, en moi, est crucifié avec Christ », « Je suis mort au péché », « J’ai crucifié la chair », « Je suis crucifié au monde » (Romains 6:6, 11).

Toutes ces expressions sont tirées de la Parole de Dieu, et se réfèrent à ce qui s’est passé il y a deux mille ans. L’Esprit et la Vie de Jésus permettent aux Chrétiens de participer à la victoire sur le péché, victoire que Christ a remportée sur la croix. A présent, ils peuvent vivre comme Jésus a vécu, dans la puissance de cette participation à l’œuvre de Christ. Ils peuvent toujours vivre comme ceux qui ont crucifié leur ancienne nature, comme ceux qui savent que leur « vieil homme » et leur « chair » ont été mis à mort à la croix. Dans la puissance de leur communion avec Jésus, ils peuvent vivre comme Jésus a vécu. En toute chose et en tout temps, ils ont reçu la puissance de choisir librement la croix, malgré la présence du « vieil homme » et du « monde », et de laisser la croix faire en eux toute son œuvre.
Dans la vie de Jésus, la loi de vie a consisté à renoncer à Sa volonté propre, pour faire la volonté du Père, jusqu’à accepter de mettre à mort Sa propre vie. C’est pour cela qu’Il est entré dans une vie céleste de rédemption, par tout ce qu’Il a souffert à la croix, et qu’Il S’est assis sur le trône. Nous savons avec certitude qu’il existe un royaume du péché. Nous étions soumis à son autorité depuis ce qui est arrivé au premier Adam. Nous savons à présent, avec la même certitude, qu’il existe un Royaume de la grâce, en Christ Jésus. Nous sommes passés sous son influence puissante, par la foi en Celui qui nous a sauvés. Cette merveilleuse puissance, par laquelle Christ a vaincu le péché à la croix, vit et agit à présent en nous. Non seulement elle nous appelle à vivre comme Jésus a vécu, mais elle nous permet aussi d’entrer concrètement dans cette vie, en faisant de la croix la loi centrale de notre vie.

Ami Chrétien, ce sang avec lequel tu as été aspergé, sous lequel tu vis chaque jour, est le sang de la croix. Il tire toute sa puissance du fait qu’il a été versé lors du sacrifice complet de la vie de Christ sur la croix. Le sang et la croix sont unis d’une manière inséparable. Le sang vient de la croix. Il rend témoignage à la croix. Il nous conduit à la croix. La puissance de la croix est dans ce sang. Chaque goutte de ce sang tombée sur nous doit renouveler notre désir de faire de cette croix la loi de notre vie. « Non pas ma volonté, mais la tienne ! » Que ce soit le chant quotidien de notre consécration, par la puissance de la croix ! Tout ce que la croix nous enseigne, elle nous le transmet aussi ! Tout ce qu’elle nous impose, elle nous permet aussi de le vivre ! Puissiez-vous toujours choisir de vivre continuellement sous l’aspersion de ce sang de la croix ! C’est alors que, grâce à ce sang, la nature et la puissance de la croix pourront se manifester dans votre vie.

La valeur et la puissance du sang de Jésus. 3ème partie
Colossiens 1/20: « Il a voulu par lui réconcilier tout avec lui-même, tant ce qui est sur la terre que ce qui est dans les cieux, en faisant la paix par lui, par le sang de sa croix ».

3. L’amour de la croix.
Nous devons à présent nous concentrer sur cet aspect, si nous voulons apprendre pleinement quelle est la gloire du sang de la croix.
Nous avons parlé de la nature profonde de Jésus, dont la croix est l’expression. Nous avons aussi parlé de la puissante influence que cette nature peut exercer en nous et au travers de nous, lorsque nous permettons au sang de la croix d’exercer toute sa puissance en nous. Toutefois, beaucoup de Chrétiens craignent souvent que cette nature intérieure soit trop pénible à manifester et à conserver. Cette crainte n’est pas toujours enlevée par l’assurance que la croix est la « puissance de Dieu », seule capable de manifester en eux cette nature intérieure que Dieu leur demande de produire.
La raison est simple : l’exercice de cette puissance dépend d’une certaine manière de notre consécration et de notre foi. Certains Chrétiens, sur ce plan, sont très loin de ce qu’ils devraient être !

Pouvons-nous trouver dans la croix la délivrance de cette infirmité et la guérison de cette maladie ?

Le sang de la croix ne peut-il nous accorder, en permanence, non seulement la libération de la culpabilité, mais aussi la victoire sur la puissance du péché ?

Il le peut ! Approchez-vous de Dieu, pour entendre une fois encore ce que la croix vous proclame !
Ce n’est que lorsque nous comprenons bien, et que nous recevons dans notre cœur, l’amour manifesté à la croix, que nous pouvons bénéficier pleinement de toute sa puissance. Paul en rend témoignage: « J’ai été crucifié avec Christ ; et si je vis, ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi ; si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi » (Galates 2:20).

La croix nous parle de l’amour de Dieu.
C’est la foi en l’amour de Celui qui S’est livré pour moi sur la croix qui me permet de vivre comme quelqu’un qui a été crucifié avec Lui.
La croix est la révélation de l’amour. Le Seigneur savait qu’il n’y avait pas d’autre moyen, dans Son amour, pour sauver ceux qu’Il aimait tant, que de verser Son sang pour eux sur la croix. C’est pour cela qu’Il n’a pas accepté de Se détourner de la croix, malgré la terreur qu’elle inspirait, pas même au moment où Son âme angoissée tremblait et agonisait.
La croix nous révèle que le Seigneur nous a tellement aimés que Son amour Lui a permis de surmonter toutes les difficultés, la malédiction du péché et l’hostilité des hommes. C’est par amour qu’Il a vaincu, et qu’Il nous a rachetés pour Lui-même ! La croix est le symbole triomphant de Son amour éternel. C’est par la croix que l’amour s’est assis sur le trône. C’est de là, de cette position de toute-puissance, que l’amour de Jésus peut accomplir pour tous ceux qu’Il aime tout ce qu’ils désirent.
L’amour conquérant de Jésus.

Quelle nouvelle et glorieuse lumière est ainsi répandue sur les exigences de la croix, sur ce qu’elle se propose de faire en nous, sur sa signification, ainsi que sur la gloire et la vie auxquelles nous sommes appelés par la Parole ! Notre chair est tellement disposée à s’égarer, que même la promesse de l’Esprit et la puissance du Ciel semblent insuffisants pour nous donner le courage dont nous avons besoin.

Mais il y a quelque chose de meilleur que la promesse de la puissance !
La croix nous permet de regarder à Jésus, et de comprendre Son amour éternel et conquérant.
C’est par amour pour nous qu’Il S’est livré à la croix, pour racheter Son peuple.
C’est toujours par cet amour qu’Il accueille tous ceux qui viennent à Lui pour partager la communion de Sa croix, afin de leur accorder toutes les bénédictions qu’Il nous a obtenues sur cette croix.
A présent, Il nous accueille, dans la puissance de cet amour éternel, qui ne cesse d’œuvrer en nous pour manifester dans notre vie tout ce qu’Il nous a acquis à la croix.
Je vois clair à présent ! Ce dont nous avons besoin, c’est d’une claire vision de Jésus Lui-même, ainsi que de Son amour éternel et conquérant ! Le sang est la preuve, sur la terre, de la gloire céleste de cet amour. Le sang nous révèle l’amour de Christ. Tout ce dont nous avons besoin, c’est de contempler Jésus Lui-même, à la lumière de la croix.

Tout l’amour manifesté à la croix est à la mesure de l’amour que le Seigneur nous manifeste aujourd’hui. Cet amour, qui n’a reculé devant aucune puissance d’opposition venant du péché, est aujourd’hui capable de vaincre tout ce qui pourrait être un obstacle en nous. Cet amour qui a triomphé sur ce bois maudit est assez puissant pour remporter et maintenir aujourd’hui une pleine victoire dans notre vie. L’amour qui a été manifesté par « l’Agneau qui est là comme immolé », au milieu du trône, portant toujours les marques de la croix, est toujours disponible pour former en nous cette nature intérieure qui manifeste la puissance et la bénédiction de cette croix !

Connaître Jésus et Son amour, vivre dans cet amour, et avoir le cœur rempli de cet amour, sont les plus grandes bénédictions que la croix puisse nous apporter ! C’est le canal qui nous permet de recevoir toutes les bénédictions de la croix ! Croix glorieuse ! Croix glorieuse, qui nous offre et nous révèle l’amour éternel du Seigneur ! Le sang est le fruit et la puissance de la croix. Le sang est le don et l’assurance de cet amour. Ceux qui ont été conduits à recevoir le bénéfice merveilleux de ce sang peuvent vivre à présent dans une pleine jouissance de cet amour, peuvent bénéficier en permanence de sa puissance purificatrice. De quelle manière merveilleuse ce sang nous unit à Jésus et à Son amour !

Il est le Souverain Sacrificateur. C’est de Son cœur que ce sang a coulé. C’est à Son cœur qu’il retourne, car Il est Lui-même le but final de l’aspersion de ce sang. C’est Lui qui mène à la perfection tous les effets de ce sang, afin de remplir complètement les cœurs de ceux qu’Il a rachetés à la croix. Il est le Souverain Sacrificateur qui, dans la tendresse de Son amour, vit à présent en nous pour amener toutes choses à leur perfection. Cette nouvelle nature que nous avons reçue, grâce à la croix, peut à présent obéir à cette loi de la croix dans notre vie. Nous pouvons à présent manifester concrètement la victoire que nous offre la croix, en tant que puissance de vie.

Bien-aimé Chrétien, toi qui as placé ton espérance dans le sang de la croix, abandonne-toi à sa puissance pour en recevoir tout le bénéfice ! Chaque goutte de ce sang parle de l’offrande en sacrifice de la vie du « moi », de la volonté propre, afin de laisser la place à la volonté de Dieu et à Sa Vie.
Chaque goutte de ce sang nous assure que la puissance obtenue par Jésus sur la croix nous est à présent disponible pour nous permettre de continuer à vivre une vie crucifiée.
Chaque goutte de ce sang nous rapproche de Jésus et de Son amour éternel, pour faire passer dans notre vie toutes les bénédictions de la croix, et pour nous maintenir dans l’amour du Seigneur.

Que toutes les vérités de la croix et du sang soient l’objet de toutes nos pensées, nous rapprochent toujours plus de notre Sauveur, et approfondissent toujours plus notre union avec Lui !

le mysticisme et le christianisme biblique ?

La grande promesse de l’Évangile et que Dieu, par sa grâce, amènera des hommes capables, séparés de toute communion avec lui, à le connaître personnellement et à jouir de son intimité.
Mais voici l’alliance que je conclurai avec la maison d’Israël, après séjour leur. Je mettrai mes lois au-dedans de, et je les écrirai sur leur cœur ; je serais leur Dieu, et ils seront mon peuple, celui-ci n’enseignera plus son prochain, ni celui-là son frère, en disant : connaissez l’éternel ! Car tous ne connaîtront depuis le plus petit d’entre eux jusqu’au plus grand, car je pardonnerai leur faute et je ne me souviendrai plus de leurs péchés (Jérémie 31 versé 33 à 34 ; voyez également hébreu huit : vers 10 à 11)

La vie éternelle, selon notre seigneur, n’est pas limité au fait d’avoir ses péchés pardonnés, mais nous ouvre (par le biais de ce pardon) à la communion réelle et expérimentale avec Dieu :
et la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as renvoyé, Jésus-Christ. (Jean 17:3)

le chrétien qui connaît ainsi son Dieu, expérimente quotidiennement une communion réelle avec celui qui le transforme de plus en plus à l’image même de Jésus-Christ.
Comment le chrétien et qu’il entrait en possession d’un tel trésor ? Il s’agit d’un don gratuit de Dieu, dont qui lui a été procuré par la mort expiatoire et la résurrection de Jésus-Christ. Ce dont lui est conféré au moment même de sa conversion, d’une part, par l’acte divin de la régénération qui restaure en lui la capacité de connaître Dieu ainsi que les réalités spirituelles, et de l’autre, par celui de la justification qui le rétablit dans le statut de personne juste devant Dieu. C’est ainsi qu’il retrouve la capacité et le droit, en Christ, de connaître véritablement Dieu. Notez-le bien : l’appel du salut est un appel à la communion avec Dieu, une communion dans le croyant vit chaque jour. Et cette communion avec Dieu est belle et bien une expérience subjective, dans le sens où le croyant entre dans l’intimité de Dieu par expérience personnelle (Jacques 4:8, psaume 34 9, 2 pierres 1 : quatre) cette communion est aussi une expérience réelle, dans le sens qu’elle est aucunement le produit d’une autogestion subjective, mais provient du fait que le Dieu qui est objectivement la, en dehors de lui, « s’approche de lui » véritablement, communique avec lui et se fait connaître à lui de manière concrète et intime. De tels propos ne relèvent aucunement d’un quelconque mysticisme( Doctrine religieuse selon laquelle l’homme peut communiquer directement et personnellement avec Dieu.),non biblique, mais sont le fruit d’un enseignement enraciné dans la Bible, enseignement connu et aimé par les Saints de toutes les époques de l’histoire de l’église de Dieu.
Quelle est donc la différence entre le mysticisme et le christianisme biblique ? Ce dernier diffère à la base, ces tout d’abord le centres d’attention du croyant. L’attention du mystique et tourné principalement vers l’intérieur, sur ce qui peut percevoir de ce qui se passe en lui dans ses sentiments et ses expériences. L’attention du chrétien biblique et, quant à elle dirigeait principalement vers l’extérieur, sur la révélation que Dieu donne de lui-même, sur les grands actes sauveur apportés dans la Bible, ainsi que sur les vérités, ordonnances et promesses contenues dans celle-ci. Le mysticisme est une religion du sentiment subjectif. C’est là qu’il commence, c’est là qu’il se concentre et c’est là qu’il aboutit. Le christianisme biblique et par contre une religion de la vérité objective, dont les expériences et les sentiments religieux qu’elle produit ne sont que des la manifestations d’un de ces fruits. (Tout chrétien devrait désirer une marche avec Dieu qui soit riche en expérience avec lui, une religion qui soit ressentie ; mais cette expérience ne doit pas être considérée comme l’objet principal de sa relation avec Dieu. Elle est bien plutôt le fruit qui résulte de sa communion avec lui acquise au moyen de la connaissance de sa parole, de la foi en cette parole, et de la soumission à cette vérité par une vie de foi obéissante) pour le mystique, la chose la plus importante dans sa relation avec Dieu et ce qu’il ressent ou ce qu’il expérimente de Dieu en lui-même. Sa grande et constante recherche se concentre sur ses moments forts de son expérience subjective avec Dieu. C’est cela,qui pour lui, représente la vraie religion.
Qui, sans cesse, ont besoin de tester leurs voix, leur révélation et leur expérience intérieure, pour autant qu’ils le fassent.
L’écriture sainte est une source à la fois objectif, divine, immuable et suffisante nous permettant de connaître Dieu et de le servir. En effet, dans 2. Timothée 3:16 – 17, l’apôtre Paul l’enseigne explicitement. Ainsi le croyant ne nul besoin d’y ajouter des révélations directes de la parole de Dieu. Elle a le pouvoir de faire de lui un être pleinement adulte et elle le conduit à accomplir tous ceux à quoi il a été appelé. Voyez ce que dit Paul :
toute écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli et propre à toutes bonnes œuvres. «2. Timothée. 3:16 – 17),
ainsi donc, il n’y a aucune bonne œuvre ni aucune croissance de la vie chrétienne que l’écriture sainte, comme origine de la connaissance religieuse, ne vous rendre capable d’accomplir. Bien sûr, vous aurez besoin de l’Esprit Saint pour vous donner l’éclairage spirituel nécessaire à la compréhension de ces écritures, afin qu’elles deviennent pour vous une lumière, un marteau, une épée et un maniement servant à transformer, stimuler et nourrir vos âmes, et ainsi à vous procurer une riche communion avec Dieu. Bien sûr, j’aurais besoin du ministère béni et permanent de l’ Esprit Saint pour vous rendre capable de croire et d’obéir à ces écritures. Mais vous n’aurez nulle besoin de l’Esprit Saint pour vous donner des révélations surnaturelles, nouvelles et directes, puisqu’il vous donne déjà, dans les Saintes écritures toute vérité, connaissance, sagesse et direction dont vous avez besoin.
Le mystique prétend souvent que le recours à des révélations directes, surnaturelles et intérieures de la part de Dieu, est le signe d’une spiritualité supérieure à celle des chrétiens qui se limitent à la parole écrite de Dieu dans la Bible. Le mystique sent qu’il devient plus spirituel que d’autres croyants lorsqu’il dit de l’écriture : ta parole, ô dieu, est limiter et à réellement besoin d’être soutenu par des révélations extérieures parlant directement à mon cœur. Le chrétien biblique souffre pour son frère mystique, car il s’est qu’une telle attitude n’est pas digne d’une spiritualité supérieure ; c’est au contraire le signe d’une insuffisance spirituelle qui l’empêche de voir et de réaliser les richesses illimitées et la pleine suffisance de la glorieuse parole de Dieu que nous appelons la Bible. Le chrétien biblique prononce avec le psalmiste les paroles suivantes au sujet de l’écriture sainte : je vois des bornes à tout ce qui est parfait : des commandements non pas de limites. (Psaume 119:96) le chrétien mystique, à cause de sa spiritualité défaillante, n’a pas compris cela, sinon, il ne se serait jamais éloigné de cette source inépuisable est amplement suffisante pour aller ailleurs chercher mieux.
Le chrétien mystique pense que la situation idéale pour tout chrétien serait d’être semblable au prophète qui reçoit des révélations directes de Dieu. Pour lui, l’église devrait avoir en son sein de nombreux prophètes modernes qui reçoivent des révélations de dernière heure et les communique aux autres croyants de la terre. Le chrétien biblique préfère affirmer avec Pierre que celle à la prophétie écrite (prenez le mot prophétie au sens large de l’enseignement biblique et non dans cette définition restreinte de prédiction du futur), trouvée dans l’écriture sainte, que nous devons prêcher ; c’est à elle que nous devons nous attacher, comme à notre seul guide.

Et nous tenons pour d’autant plus certaine la parole prophétique (la suite du verset démontre que Pierre fait allusion ici à la parole prophétique les écritures) à laquelle vous faites bien de prêter attention comme à une lampe qui brille dans un lieu obscur, jusqu’à ce que le jour vienne apparaître et que l’étoile du matin se lève dans vos cœurs ; sachant tout d’abord vous-même qu’aucune prophétie de l’écriture ne peut être le un objet d’interprétation particulière, car ce n’est pas une volonté d’homme qu’une prophétie a jamais été apporté, mais c’est poussé par le Saint Esprit que des hommes ont parlé de la parole de Dieu (2 Pierre I : 19 – 21)

le mystique dit : je ferais bien d’outrepasser la Bible pour aller à une révélation supérieure qui me viendra directement et sur naturellement de Dieu. Le chrétien biblique se dit, comme Pierre : je ferais bien de prêter attention à la prophétie de l’écriture, comme à une langue qui brille dans un lieu obscur, jusqu’à ce que le jour vienne et que l’étoile du matin se lève dans mon cœur, jusqu’à la fin du monde. Ce dont nous avons besoin jusqu’à la fin du monde, c’est de la révélation contenue dans l’écriture, dont la lecture les illuminés pour nous par le Saint Esprit, et rien de plus.
Pour résumer, nous dirons donc que les deux piliers du mysticisme non biblique sont premièrement, la tendance à concentrer la vie religieuse principal sur ses propres expériences intérieures plutôt que sur les réalité objective de la personne de Dieu, son œuvre de salut et la véracité de sa parole ; deuxièmement la tendance à chercher vers l’intérieur plutôt que vers l’extérieur (en Dieu, par sa parole écrite), la source du renouvellement et la direction spirituelle.

enseignement des Témoins de Jéhovah

enseignement des
Témoins de Jéhovah au sujet de Jésus Christ comparé à ce que
disent les Saintes Écritures

     Beaucoup de gens ne comprennent pas très bien ce qu’enseignent les Témoins de Jéhovah à propos de Jésus Christ. Lorsqu’on leur demande s’ils croient en Jésus, les Témoins répondent toujours : “ Oui, absolument ! ” Mais est-ce le même Jésus que celui de la Bible ? S’agit-il du même Jésus que celui en qui les chrétiens croient et à qui ils rendent un culte ? Ce qui suit permettra de répondre à ces questions importantes sur la base des Écritures.
     Les Témoins de Jéhovah et les chrétiens ont plusieurs points communs. Par exemple, ils se soucient de l’apostasie religieuse ainsi que de l’enseignement biblique sur la moralité et s’en tiennent à de hautes valeurs morales et éthiques. Toutefois, comme c’est le cas avec d’autres mouvements sectaires comme les Mormons, on s’aperçoit que leurs enseignement s’écartent notoirement des enseignements bibliques si on les examine de près.
     Les Témoins de Jéhovah diffèrent des chrétiens sur la plus importante des doctrines : l’identité réelle de Jésus Christ. Il ne s’agit pas là d’un point technique mineur. Le fait de connaître le vrai Jésus et de croire en lui a des conséquences éternelles.
     Les Témoins de Jéhovah croient que Jésus Christ n’était qu’un homme parfait semblable au premier homme, Adam. Par conséquent, il aurait pu céder à la tentation et pécher. Ils enseignent qu’avant de venir sur la Terre, Jésus était une créature spirituelle, l’archange Michel, qu’il a été créé par Dieu et n’est devenu le Messie que lors de son baptême. Pour les Témoins de Jéhovah donc, Jésus est un ange matérialisé. Ils enseignent que Jésus est un “ fort ”, un “ puissant ”, mais qu’il n’est pas tout-puissant, comme Jéhovah Dieu. Selon Jean 1.1 dans la Traduction du monde nouveau, leur Bible, Christ est “ un dieu ”, et non pas simplement “ Dieu ” comme le dit clairement le texte. Ils enseignent que Jésus ‘ était, est et sera toujours inférieur à Jéhovah ’ et que ‘ Christ et Dieu ne sont pas coégaux ’.
     La Bible confirme-t-elle cette croyance ou bien enseigne-t-elle le concept chrétien selon lequel Christ est Dieu ? Cette question est d’une importance énorme et a des conséquences éternelles. Jésus lui-même a dit : “ C’est pourquoi je vous ai dit que vous mourrez dans vos péchés. Si, en effet, vous ne croyez pas que Je Suis, vous mourrez dans vos péchés. ” — Jean 8.24, Traduction Œcuménique de la Bible (comme dans tout cet article, sauf indication contraire).
     Considérons les points suivants :
1) Le Christ du Nouveau Testament est le Jéhovah de l’Ancien Testament.
o   Ésaïe écrit qu’il a vu Jéhovah en Ésaïe 6.1-11.
o   En Jean 12.37-41 il est dit qu’Ésaïe a vu la gloire de Jésus et a parlé de lui.
o   Exode 34.14 dit qu’il ne faut adorer que Jéhovah seul.
o   Les anges adorent Jésus, selon Hébreux 1.6
o   Jéhovah est appelé ‘ le premier et le dernier ’ en Ésaïe 44.6 (ce qui est confirmé en Apocalypse 1.8).
o   Christ est “ le Premier et le Dernier ” en Apocalypse 22.13.
     Ces textes confirment que le nom “ Jéhovah ” désigne tant Dieu le Père que Dieu le Fils. Bien qu’étant des personnes distinctes, tous deux sont appelés “ Jéhovah ” parce qu’ils possèdent la divinité.
2) Les Écritures enseignent la divinité de Jésus Christ
     En Matthieu 1.23, Christ est appelé “ Emmanuel ”, ce qui signifie “ Dieu avec nous ”. Lorsque Thomas toucha les blessures de Jésus, après la résurrection, il s’exclama : “ Mon Seigneur et mon Dieu ! ” (Jean 20.28) Il n’existe aucune raison de dire, comme l’ont fait certains Témoins de Jéhovah, que Thomas s’adressait au Christ en disant “ mon Seigneur ”, mais s’adressait à Dieu (Jéhovah) en disant “ mon Dieu ”. Thomas appela bien Jésus son Seigneur et son Dieu, et le Christ ne l’a pas corrigé ! Colossiens 2.9 confirme clairement la divinité du Christ en disant que “ c’est en lui que toute la plénitude de la divinité habite corporellement ” (Traduction du monde nouveau, note). Étienne appela Jésus “ Seigneur ” (Actes 7.59, 60), et nous devons confesser Jésus comme Seigneur (Romains 10.9 ; 1 Corinthiens 12.3). Dans ces versets, “ Seigneur ” traduit le mot grec kurios, qui traduit lui-même le tétragramme YHWH dans la Septante, la version grecque de l’Ancien Testament. Tout ceci montre à l’évidence que Christ le Seigneur (kurios) est Jéhovah Dieu.
3) Les attributs du Christ montrent qu’il est Dieu
     Jésus Christ connaît toutes choses (Jean 1.48 ; 2.25 ; 6.64 ; 21.17). Il a tout pouvoir (Matthieu 28.18 ; Hébreux 1.3). Il est sans péché (Jean 8.46), éternel (Michée 5.1), et ne change pas (Hébreux 13.8). Puisque Dieu seul possède ces attributs, Christ est forcément Dieu.
4) Certaines œuvres de Christ montrent qu’il est Dieu.
     Jésus Christ a le pouvoir de pardonner les péchés (Marc 2.5-11 ; Éphésiens 1.7). Il donne la vie éternelle (Jean 10.28 ; 17.2), juge le monde (Jean 5.22, 27) et contrôle la nature (Matthieu 8.26, 27). Puisque Dieu seul peut accomplir ces choses, Christ est forcément Dieu.
5) Christ a reçu l’adoration en tant que Dieu
     Jésus a été adoré par les anges et les hommes (Hébreux 1.6 ; Matthieu 14.33) ; or seul Dieu peut à juste titre être adoré (Exode 34.14). Christ lui-même a dit qu’il ne faut adorer que Dieu seul (Matthieu 4.10), mais il a accepté d’être adoré. Si, dans son existence préhumaine, Jésus était l’archange Michel, comment aurait-il pu être adoré puisque les anges ne peuvent recevoir l’adoration (Apocalypse 19.10) ? Si Christ n’était pas Dieu, cela veut dire que l’adorer aurait été un acte d’idolâtrie.
6) Jésus Christ est appelé “ Dieu puissant ” en Ésaïe 9.5 (Segond).
     Les Témoins de Jéhovah ont une réponse toute prête pour ce verset. Ils expliquent que Jésus est un “ Dieu puissant ”, mais pas le “ Tout-Puissant ”. Ils disent que Christ est le Puissant, mais jamais le Tout-Puissant, et que Jéhovah est le Dieu Tout-Puissant, mais jamais le Puissant. Cependant, Jérémie 32.18 (Segond) montre que Jéhovah est le puissant. Mais puisque Jésus Christ est le Dieu puissant (Ésaïe 9.5) et que Jéhovah est aussi le Dieu puissant (Jérémie 32.18), tous deux sont Dieu et possèdent la plénitude de la divinité.
7) Christ est Dieu, Créateur de toutes choses, selon Colossiens 1.15-17 (Nouvelle Bible Segond).
     Les Témoins de Jéhovah utilisent ce passage pour prouver que Jésus a été créé par Jéhovah (voir par exemple Que Dieu soit reconnu pour vrai, page 35). Cette affirmation est principalement basée sur l’expression “ le premier-né de toute création ”, que l’on trouve au verset 15. Cependant, si ce texte voulait vraiment dire que Jésus Christ est le premier être créé par Dieu, c’est le mot “ premier-créé ” qui aurait été employé, et non “ premier-né ”. Ce sont là deux mots différents en grec, et leurs sens sont différents. Ce n’est pas prôtoktisos, “ premier-créé ”, que l’on trouve en Colossiens 1.15, mais prôtotokos, qui signifie “ premier-né, héritier, de premier rang ”. Colossiens 1.15 enseigne que Christ occupe le premier rang au-dessus de toute la création, qu’il est héritier de toutes choses. Il est avant toute création et lui est supérieur.
     La Traduction du monde nouveau des Témoins de Jéhovah insère quatre fois le mot “ autres ” en Colossiens 1.15-17, ce qui change tout le sens du passage pour dire que Christ a créé “ toutes les autres choses ”, à l’exception de lui-même. Il n’y a cependant aucune raison d’ajouter ici le mot “ autres ”, car il ne se trouve dans aucun manuscrit grec. Les traducteurs de la Société Watchtower admettent bien ce fait en mettant “ autres ” entre crochets. Cette “ traduction ” tente de faire passer leur enseignement selon lequel premier-né signifie premier-créé. Mais, comme nous l’avons vu, ce n’est pas là le sens de premier-né et il est donc fautif d’ajouter le mot “ autres ”. Il n’y a aucun verset dans toute la Bible qui dise que Christ fut créé par Jéhovah !
8) Christ déclara être égal à Dieu en Jean 10.30.
     Les Témoins de Jéhovah croient que ce verset (“ Moi et le Père nous sommes un. ”) signifie que le Christ est un avec le Père pour ce qui est du dessein et de la volonté, et non pas en nature et en essence. Mais si c’était bien là ce que Jésus voulait dire, et rien d’autre, alors pourquoi les Juifs ont-ils voulu le lapider ? Eux aussi pensaient que son dessein était le même que celui de Dieu. Mais le verset 33 du chapitre 10 de Jean dit qu’ils voulaient le lapider pour raison de blasphème, parce qu’il déclarait être Dieu !
     La divinité du Christ est le point central de la Bible, qui enseigne clairement que Jésus est Dieu (et non pas “ un dieu ”). L’enseignement des Témoins de Jéhovah au sujet de Jésus Christ contredit nettement celui des Saintes Écritures. Un texte comme Philippiens 2.5-11 nous dit que Jésus, qui existait en tant que Dieu, a pris la forme corporelle d’un humble serviteur afin de mourir à notre place. “ C’est pourquoi Dieu l’a souverainement élevé, et lui a conféré le Nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse, dans les cieux, sur la terre et sous la terre, et que toute langue confesse que le Seigneur, c’est Jésus-Christ, à la gloire de Dieu le Père. ”
     Pour ceux qui ont été Témoins de Jéhovah, la divinité du Christ est une des doctrines bibliques les plus difficiles à accepter. Pourquoi ? Parce que la religion des Témoins, depuis ses débuts, a rejeté des vérités fondamentales comme le “ salut par la grâce ”, la divinité de Christ, la trinité, la personne du Saint Esprit, etc., et ce tout en affirmant continuellement qu’elle est l’unique vraie religion. Nous avons même pu noter qu’ils en sont arrivés au point d’avoir besoin de produire leur propre traduction de la Bible, laquelle est infléchie pour correspondre à leurs enseignements. Ceux qui cherchent la vérité doivent mettre de côté ce qui leur a été enseigné par cette organisation humaine et se tourner vers la seule source présentant Dieu de façon véridique, à savoir la Sainte Bible, et elle seule. Il nous faut être honnête envers le texte sacré plutôt que d’essayer de l’expliquer à notre façon parce qu’il ne correspond pas à une notion préconçue ou à notre logique. Certains rejettent les enseignements bibliques parce qu’ils ne sont peut-être pas “ logiques ” pour notre esprit limité. Mais la vérité n’est cependant pas basée sur l’entière compréhension que nous en avons. Notre seule et unique source de vérité, c’est la Bible, la parole inspirée et infaillible de Dieu, que nous acceptons par la foi. Notre vie et notre destinée éternelles dépendent de ce que nous croyons au sujet de Jésus Christ.
     Pourquoi les dirigeants des Témoins de Jéhovah rejettent-ils la divinité du Christ et le message tout simple du salut obtenu par lui ? Jésus nous a mis en garde contre de faux enseignants et de faux prophètes qui se lèveraient pour égarer les gens. Ils les qualifia de “ loups en vêtements de brebis ”. Ils devaient ressembler à ce pour quoi ils se feraient passer, mais c’est à “ leurs fruits ” (ou leurs enseignements) que l’on pourrait les reconnaître. La Bible dit : “ Il y eut aussi de faux prophètes dans le peuple ; de même il y aura parmi vous de faux docteurs, qui introduiront sournoisement des doctrines pernicieuses, allant jusqu’à renier le maître qui les a rachetés, attirant sur eux une perdition qui ne saurait tarder ; et beaucoup les suivront dans leurs débauches : à cause d’eux, le chemin de la vérité sera l’objet de blasphèmes ; et, dans leur cupidité, ils vous exploiteront par des discours truqués ; pour eux, depuis longtemps déjà, le jugement ne chôme pas et leur perdition ne dort pas. ” (2 Pierre 2.1-3) L’apôtre Paul aussi nous a avertis que ceux qui enseignent de fausses doctrines seraient jugés : “ Eh bien ! si quelqu’un — même si c’était nous ou un ange venu du ciel — vous annonçait une Bonne Nouvelle différente de celle que nous vous avons annoncée, qu’il soit maudit ! Je vous l’ai déjà dit et je le répète maintenant :  si quelqu’un vous annonce une Bonne Nouvelle différente de celle que vous avez reçue, qu’il soit maudit!  ” — Galates 1.8, 9 (La Bible en français courant)