LA THÉOLOGIE DE LA SUBSTITUTION

LA THÉOLOGIE DE LA SUBSTITUTION

Extraits d’un entretien avec Malcolm Hedding

Q : Quelle est votre définition de la théologie de la substitution ?

La théologie de la substitution soutient que les promesses que Dieu a faites à Israël, de lui donner un avenir en tant que nation sur sa propre terre (ou « dans sa propre patrie »), sont devenues caduques lorsque Israël a rejeté l’identité messianique de Jésus. En conséquence, l’Eglise est devenue le nouvel Israël de Dieu, c’est-à-dire l’unique expression du plan de Dieu sur la terre. Elle déclare que le peuple juif, en tant que nation, n’est plus au bénéfice de l’appel qu’il a reçu à travers Abraham d’être l’instrument par lequel Dieu doit racheter le monde. Cette pensée a été rejetée, oubliée et le peuple juif n’a aucun avenir en dehors de l’Eglise. L’Eglise a donc hérité de toutes les promesses faites à Israël et, comme nous l’entendons souvent dire, les jugements et malédictions restent le lot du peuple juif. Voici l’essence de la théologie de la substitution…

Q : Cette théorie a bien entendu des conséquences théologiques ?

Oui, et principalement dans le domaine des grandes alliances de la Bible. La relation qui existe entre Dieu et les hommes est basée sur une alliance. Nous le savons plus particulièrement, nous dont la vie est fondée sur la Nouvelle Alliance, sur la mort, une fois pour toute, de notre merveilleux Sauveur Jésus. Mais la Nouvelle Alliance n’est pas sans racines (n’est pas sortie de rien). Elle découle d’une des grandes alliances de la Bible appelée l’Alliance abrahamique dont la Bible parle amplement – et particulièrement, d’ailleurs, le Nouveau Testament, ce qui peut étonner de nombreux chrétiens.

L’alliance abrahamique est essentielle car c’est à travers elle que Dieu promet de sauver le monde. Dieu dit à Abraham « toutes les familles de la terre seront bénies en toi »…Si le plan de Dieu pour le peuple juif est invalidé, et que ce dernier n’a plus de destin en tant que nation, plus d’avenir dans une patrie, alors les autres aspects de l’alliance sont également supprimés. Il faut être logique. « On ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre », comme on dit !

Si, donc, Dieu a réellement un plan de salut pour le monde – ce qui explique pourquoi l’alliance abrahamique est une alliance éternelle –, alors son plan pour Israël est immuable. Si Dieu a prévu qu’Israël devienne une entité nationale sur sa propre terre et que cela lui soit nié ou retiré, alors sa promesse de salut pour le monde devient également caduque. C’est bien de cela qu’il s’agit. Il ne s’agit pas des prophéties sur Israël, ni d’interprétation des déclarations prophétiques concernant Israël, comme beaucoup le croient. Les prophéties ne font que confirmer l’alliance faite avec Abraham et le destin national unique que Dieu a réservé à Israël.

Alors même que certains Juifs avaient rejeté l’identité messianique de Jésus, l’auteur du livre des Hébreux écrit que nous pouvons être assurés que Dieu sera fidèle envers nous, en Jésus, parce qu’Il est resté fidèle aux alliances qu’Il a faites avec Abraham et le peuple juif (Hébreux 6.13-18). En fait, ceux qui adhèrent à la théologie de la substitution accusent Dieu de mentir. En alléguant que le plan de Dieu pour le peuple juif est caduc et que ce dernier ne peut plus prétendre à un destin national sur sa propre terre, ils portent en fait un jugement sur la nature de Dieu.

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