Qui est-il donc, celui-ci, pour que même le vent et la mer lui obéissent ? »

Qui est-il donc, celui-ci, pour que même le vent et la mer lui obéissent ? »

Job 38, 1.8-11 / Mc 4, 35-41

L’actualité nous invite régulièrement à réfléchir sur la nature, le devenir de notre planète et de la vie. Chacun y va de son scénario, de ses déclarations plus ou moins heureuses et pertinentes. Le monde s’inquiète, du réchauffement climatique et des flux migratoires qui risquent de s’accélérer. Certains parlent de « fuite d’eau », d’autres d’interdire cette fameuse pâte de chocolat au goût de noisette dont sont si friands nos enfants. Chacun se prépare à « COP 21 » cette grande conférence qui aura lieu à Paris en décembre prochain. On y attend des milliers de personnes, d’experts en tous genres. Les chrétiens aussi seront présents par leur présence et leurs prières. Sommes-nous en danger de disparaître sous les eaux, comme beaucoup le prétendent ? Les statistiques et les projections des experts sont-elles fiables et sures ? Les textes de l’Ecriture nous ramènent à d’autres considérations, à d’autres paramètres à prendre en compte ici : la souveraineté de Dieu sur la nature et les éléments qui constituent notre univers. Dieu reste souverain et l’homme ne doit jamais l’oublier. Quelle est l’étendue de cette souveraineté ? En quoi elle nous interpelle ? Laissons-nous éclairer par l’Esprit Saint et méditons quelques instants.

1°)  « Ici s’arrêtera l’orgueil de tes flots ! »

C’est ainsi que Dieu se révèle à Job, au milieu de la tempête, au terme de son questionnement sur sa souffrance. Dieu rappelle sa souveraineté sur toute chose. C’est en quelque sorte sa réponse aux questions de Job ; réponse à son incompréhension pourtant si compréhensible ! Job vit une véritable tempête humaine, familiale, morale, spirituelle. Par une succession d’événements catastrophiques, il a tout perdu, ses biens, sa famille, sa santé. Et Dieu lui rappelle alors sa souveraineté, avec amour, certes, mais avec force et évidence. C’est lui qui a tout crée, c’est lui qui commande tout, c’est lui qui maitrise tout. Ce qui constitue une vérité essentielle à poser comme fondement de toute réflexion, de tout scénario concernant l’avenir de la vie et de la planète, notre avenir, nos incompréhensions.

Les disciples de Jésus découvriront eux aussi, plusieurs siècles après, cette vérité. Alors qu’ils sont aux prises avec une terrible tempête, l’intervention de Jésus les étonne : « Qui est-il donc, celui-ci, pour que même le vent et la mer lui obéissent ? ». Dieu reste souverain sur la nature. Il peut bien déjouer tous les scénarios humains, toutes les projections à court, moyen ou long terme. Mais il peut aussi les accélérer et prendre tous nos experts de vitesse. Ce qui ne nous dispense pas bien sur d’être solidaires de ces mouvements qui militent en faveur du respect de la nature, de la vie. Ce qui ne doit pas nous empêcher d’être solidaires des pays et des peuples qui sont durement touchés par ces questions là. Nous aurons l’occasion de le faire plus particulièrement à l’appel des mouvements chrétiens qui participeront à cette conférence sur le climat. Soyons solidaires et confiants en la souveraineté de Dieu.

2°) « Passons sur l’autre bord… »

Allons plus loin ! Le texte de l’Evangile nous interpelle aussi quand à notre expérience humaine et spirituelle. Jésus invite ses disciples à traverser le lac de Galilée. Il monte dans la barque et s’endort. Tout devait être calme et la traversée semblait ne poser aucun problème particulier. Et voilà, nous dit le texte, que tout à coup, s’élève un grand tourbillon et que la barque était prête à couler. C’est alors que les disciples réveillent leur Maître qui menace le vent et la mer et calme la tempête avec une autorité surprenante : « Silence ! Tais-toi ! ».

Cet événement, révélateur de la souveraineté de Jésus sur la nature et révélateur de sa divinité, apparait comme une parabole de la vie chrétienne. Cet événement est comme une image de l’expérience spirituelle du chrétien, de notre histoire. Elle retrace cette histoire qui commence à notre conversion, le jour où nous avons dis oui à l’appel de Dieu. Ce jour là, nous avons dit oui à la foi. Nous avons cru que tout pécheurs que nous sommes, Dieu nous a aimés au point de donner sa vie pour nous en Jésus sur la croix. C’est là que commence toute histoire spirituelle authentique. Lorsque nous réalisons notre péché et que nous demandons pardon à Dieu. Lorsque nous croyons au pardon gratuit et généreux de Dieu. Ce jour là, nous avons embarqués avec Lui, avec nos frères et sœurs pour ce voyage de la vie qui nous mène vers l’autre rive, la vie éternelle. Avons-nous embarqué ou sommes-nous encore sur les quais ? N’attendons pas.

Mais cet événement nous rappelle que ce voyage, cette traversée avec le Christ peut être mouvementé parfois. Il se peut qu’au beau milieu de périodes de calme, nous soyons confrontés tout à coup à des tempêtes. Il se peut que nous soyons près de couler parfois, comme les disciples dans cette barque. Il en va ainsi de la vie chrétienne, elle soumise aux tempêtes de la vie qui peuvent surgir à tout moment.

Chose étrange et troublante dans cette histoire et dans la nôtre parfois, il semble que le Seigneur dorme tranquillement alors que nous sommes complètement submergés par des difficultés de tous ordres. Comment comprendre ce sommeil ? Alors que l’Ecriture nous affirme que Dieu « ne sommeille ni ne dors…» (Ps. 121). Le texte de l’Evangile ne donne pas de réponse à cette question angoissante. Mais il nous invite à crier vers Dieu, à ne pas hésiter à le « réveiller », à « l’importuner », comme dans la parabole de la veuve et du mauvais juge. Soyons en sûr ! Si nous nous sommes embarqué avec le Christ dans cette vie, nous ne sommes jamais seuls, et nous ne le serons jamais. Il est là, et sera toujours là. Il veille. Son sommeil n’est qu’apparence, son sommeil n’est qu’attente de nous, de nos prières.

C’est lorsque nous crions vers lui que toutes nos tempêtes se calment. C’est lorsque nous crions à lui qu’il se lève et menace les éléments perturbateurs. « Silence ! Tais-toi !… et il y eut un grand calme… »

Tout au long de notre existence, notre expérience spirituelle, souvenons-nous de cette histoire, parabole de nos vies chrétiennes soumises aux tempêtes de la vie, aux vents contraires, à la mer des soucis qui menace toujours de nous submerger.

Gardons-nous de faire des scénarios humains, de croire que nous serons certainement submergés par ces eaux que rien ne semble pouvoir arrêter. Que ce soit nos situations personnelles ou familiales, que ce soit ce monde qui va si mal, cette montée des extrémismes que rien ne semble pouvoir arrêter, les conflits internationaux qui se multiplient. Certes, humainement, rien ne semble pouvoir les arrêter, mais n’oublions pas que notre Seigneur peut déjouer tous les pronostics, tous les scénarios catastrophes, en un seul instant, par une seule parole. Peut-être attend-il que nous allions vers lui « Maître… nous périssons… ».

N’hésitons pas à le faire ensemble, en Eglise, comme les disciples. Dieu reste souverain sur toutes choses ; sur les éléments naturels, sur l’univers, comme sur la vie, les vivants que nous sommes. Il est souverain.

Conclusion :

« Qui est-il donc, celui-ci, pour que même le vent et la mer lui obéissent ? »

Dieu reste souverain, c’est sa réponse à Job, sa réponse du milieu de nos tempêtes et des tempêtes de ce monde.

Il reste souverain sur nos vies aussi. Confions-nous en Lui. Continuons à vivre avec Lui cette traversée vers l’autre rive, l’autre monde. N’ayons pas peur des tempêtes, elles ne nous submergerons jamais, s’il est dans notre barque.

« Ne crains rien, car je te rachète, je t’appelle par ton nom : tu es à moi ! Si tu traverse les eaux, je serai avec toi ; et les fleuves, ils ne te submergeront point… ». Es. 43

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