REMARQUES GÉNÉRALES SUR LA BIBLE. I

REMARQUES GÉNÉRALES SUR LA BIBLE. I
On n’entreprend guère la lecture d’un ouvrage un peu important sans éprouver le désir de savoir quelque chose de son origine et de son auteur. Si cette curiosité fut jamais naturelle et légitime , c’est sans doute lorsqu’il s’agit de la Bible, qui n’est pas seulement le plus ancien, mais encore, sans aucun doute, le plus important et le plus remarquable de tous les livres que nous possédons; car il n’en est dans le monde aucun autre qui présente des preuves aussi claires et aussi fortes de sa divine origine , et qui ait produit, pendant un espace de temps aussi long, des impressions aussi profondes et aussi salutaires sur des individus et sur des nations entières.
Le mot de Bible vient du grec; dans cette langue biblion veut dire un livre, et bit/lia les livres. — Bible ou biblia signifie donc un recueil d’écrits , et d’après le sens universellement reçu aujourd’hui, un recueilde livres sacrés ou divins. Pour traduire exactement le mot Bible, il faudrait l’appeler le Livre, par préférence à tous les autres livres, ou le Livre des livres.
La Bible a certainement tous les droits possibles à ce titre glorieux; car elle seule contient les enseignemens que Dieu lui-même a donnés et révélés aux hommes. Les idées justes sur Dieu, sur notre destination et sur une vie à venir, que l’on trouve aujourd’hui chez les divers peuples de la terre, y ont été principalement répandues par la Bible; elle seule peut nous donner des lumières suffisantes et de consolantes certitudes sur les plus grands intérêts du temps et de l’éternité.
Il est digue de remarque que, dans tous les temps, il n’y a eu de connaissance distincte et pure de Dieu que dans les pays où la Bible était connue. De nos jours encore on ne trouve la lumière que chez les peuples qui possèdent la Bible, et les épaisses ténèbres de la superstition et de l’idolâtrie enveloppent les nations qui ne sont pas éclairées par ce divin flambeau; preuve bien frappante que la raison humaine ne serait jamais parvenue par elle-même à la véritable connaissance de Dieu. Et si des philosophes des temps anciens et modernes ont mis en avant quelques idées justes sur Dieu , qui n’aient pas été empruntées aux Livres saints, elles sont évidemment des vestiges des révélations de Dieu aux premiers hommes, qui se sont transmises, comme un précieux héritage, jusqu’à leurs derniers descendans. Les efforts de ceux qui ont méprisé la Bible et qui l’ont rejetée, pour fonder, avec une présomption insensée, l’édifice de la sagesse et de la religion, sur la seule raison de l’homme, n’ont conduit qu’à des incertitudes, à de tristes doutes, à une incrédulité honteuse et funeste pour l’humanité, à l’impiété et à l’athéisme.
On ne saurait rien des grands et salutaires effets que la Bible a produits, que la haute antiquité de ce livre le rendrait encore digne de respect et d’attention. Plusieurs livres de l’Ancien-Testament ont été composés dans des temps dont il ne nous reste pas une ligne. Moïse, le plus ancien historien des Hébreux ou Juifs, a vécu et a écrit ses ouvrages plusieurs siècles avant que les Grecs, depuis si célèbres, connussent l’art d’écrire; et INéhémie , le dernier des historiens de l’Ancien-Testament, vivait à peu près à la même époque qu’Hérodote, le plus ancien des historiens grecs.
Sans les livres de Moïse, nous n’aurions aucune histoire authentique de l’origine de la terre et de la race humaine; nous ne saurions rien de certain sur les mœurs et les usages des plus anciens habitans de la terre, et nous ignorerions depuis combien de temps la terre subsiste dans l’état où nous la voyons aujourd’hui.
Les livres historiques des Grecs qui sont, après ceux des Hébreux, les plus anciens de tous ceux qui sont parvenus jusqu’à nous , ne remontent pourtant pas plus haut que i,3ooans environ avant la naissance de Christ; tandis que les historiens de la Bible nous font remonter jusqu’aux premiers commencemens de la race humaine, environ 4,ooo ans avant la naissance du Sauveur. Si donc nous ne possédions pas les écrits de Moïse et des autres historiens de l’Ancien-Testament, nous ne saurions absolument rien de certain sur ce qui s’est passé pendant les 2,7oo premières années qui ont suivi la création du monde, et il faudrait nous contenter de traditions incertaines et des fables insensées du paganisme.
Quel est l’homme de bonne foi qui ne voie pas qu’il faut qu’une providence toute particulière de Dieu ait veillé sur ces anciens livres de la Bible, pour qu’ils so soient conservés jusqu’à notre temps? Comment pourrait-on expliquer autrement que les écrits d’un peuple aussi méprisé et aussi opprimé que les Juifs, existent encore, tandis qu’il n’est pas arrivé jusqu’à nous un seul livre complet des Egyptiens, des Chaldéens, des Phéniciens, de ces nations les plus florissantes, les plus brillantes et les plus civilisées de l’antiquité, qui ont paru sur la terre avant ou en même temps que le petit peuple juif? Et d’où vient encore que le peuple juif subsiste dans le monde comme un peuple séparé, tandis que tant de nations, jadis si célèbres, n’ont laissé après elles que leur nom?
Si l’on réfléchit que les livres de l’AncienTestament, qui faisaient déjà un tout il y a 2,200 ans, ont été conservés pendant tout cet espace de temps dans la même langue, et sous la même forme parmi les Juifs, et qu’encore aujourd’hui ils sont lus dans leur langage originaire dans le service divin de ce peuple dispersé dans toutes les parties du monde ; si l’on ajoute à cela que les écrits du Nouveau-Testamentse sont aussiconservés jus qu’ànosjours tels qu’ilsont été composés, malgré les efFortsrépétés qu’on a faits pour les détruire, on reconnaîtra certainement ici une preuve bien forte d’une providence spéciale de Dieu, pour la conservation de ce Livre si important et si précieux.
Si nous considérons maintenant la Bible comme la source de nos idées religieuses, combien ne laisse-t-elle pas derrière elle les livres religieux de tous les autres peuples! Où rencontrons-nous des notions aussi justes, aussi vraies, aussi étendues sur l’Être-Suprême que dans la Bible? Où trouvons-nous aussi clairement exprimée la relation de Dieu avec les hommes, et des hommes avec Dieu? Quel est le livre religieux des autres peuples qui nous fasse connaître l’homme dans sa grandeur et dans sa petitesse? Où trouvons-nous , non seulement un enseignement aussi complet de tous nos devoirs, mais aussi les moyens de les accomplir? Où la doctrine de la délivrance de la misère dans laquelle nous a précipités le péché , et celle de la durée sans bornes de notre existence, sont-elles présentées d’une manière aussi claire, aussi consolante, aussi convaincante?
La Bible mérite donc certes le nom d’Écriture-Sainte. Oui, qu’elle soit sainte et sacrée à nos yeux comme le don inappréciable de Dieu, qu’il nous a fait lui-même, et qu’il a conservé d’une manière miraculeuse; qu’elle nous soit sacrée par sa vénérable antiquité et sa vérité , par son contenu, qui n’a d’autre objet que Dieu ni d’autre but que notre rapprochement de lui; qu’elle nous soit sacrée comme le guide sûr, fidèle et éprouvé que Dieu nous a donné pour nous conduire à travers la sombre carrière de la vie, à une heureuse éternité; qu’elle nous soit sacrée comme la source de la véritable sagesse qui vient du ciel; qu’elle nous le soit enfin comme La Parole De Dieu!
C’est à bon droit que la Bible est appelée LA Parole De Dieu, car Dieu lui-même nous yparle par des hommes ; et combien il est digne de Dieu de nous parler par des hommes! — Si Dieu parle aux hommes par toute la nature inanimée , si le ciel publie sa gloire et la terre sa bonté, s’il a manifesté sa sagesse par les instincts si merveilleux et si variés dont il a doué les animaux, serait-il donc indigne de Lui de parler aux hommes par des hommes? A quelle autre créature pourrait-il mieux se manifester et se révéler qua l’homme qu’il a doué d’une âme raisonnable? et quelle créature pourrait se faire mieux comprendre de l’homme, pour lui communiquer les révélations de Dieu , que l’homme lui-même , par la parole et par l’écriture?
Si tout ce que nous avons de bon, tout ce dont nous jouissons, tout ce que nousfaisons de bien , vient de Dieu , pourquoi ne regarderionsnous pas aussi comme un don de Dieu la Bible qui contient tant de choses excellentes? Si l’homme ne peut rien produire de bon qui ne lui ait été auparavaut donné de Dieu, pourquoi ne reconnaîtrions-nous pas, du fond du cœur, que les admirables doctrines de la Bible, dont l’efficace divine s’est déjà manifestée en tant de milliers d’âmes , viennent aussi de Dieu, et sont un de ses plus grands bienfaits?
Les apôtres rendent ce témoignage, que les saintes Ecritures ont été inspirées de Dieu; et que leurs auteurs ont parlé et écrit, étant poussés par le Saint Esprit.
Nous n’avons pas la présomption de vouloir expliquer comment l’Esprit de Dieu a agi sur les auteurs des Livres saints; nous ne pourrions pas même dire comment nos propres esprits agissent sur nos propres corps; les savans ne savent pas encore expliquer comment les corps agissent les uns sur les autres; comment pourrions-nous donc comprendre de quelle manière agit l’Esprit de Dieu?
Qu’il nous suffise de savoir et de sentir, en lisant les saintes Ecritures, que Dieu a inspiré à leurs auteurs la haute sagesse, les sentimens sublimes et célestes qui passent de leurs écrits dans nos âmes; que Dieu a éclairé leur esprit, afin qu’ils pussent connaître et communiquer les choses nécessaires à notre bonheur éternel, que la raison humaine n’aurait jamais ^découvertes par elle – même. Serait-il possible d’expliquer comment plusieurs des auteurs de la Bible ont prédit des événemens qui ne devaient arriver que très-long-temps après, et qui sont arrivés en effet au temps marqué, si l’on n’admettait pas que Dieu lui-même leur avait fait connaître et avait en quelque sorte rendu présentes à leur esprit les choses qui devaient avoir lieu dans un avenir éloigné?
Le recueil des écrits sacrés contenus dans la Bible, se divise en deux parties, l’Ancien et le Nouveau-Testament, ou, comme on devrait plutôt les appeler, l’Ancienne et la NouvelleAlliance. Les livres de l’Ancienne Alliance ont tous été écrits avant la naissance de Christ, et ceux de la Nouvelle Alliance l’ont au contraire été et ont été rassemblés depuis sa naissanc

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