L’AUTHENTICITÉ DE LA BIBLE.

L’AUTHENTICITÉ DE LA BIBLE.

Nous avons les preuves les plus fortes et les plus satisfaisantes de l’authenticité et de la vérité des livres de la Bible. Les écrits de l’Ancien-Testament furent rassemblés et complétés par le soin scrupuleux des Prophètes inspirés. La providence particulière de Dieu est évidente dans la traduction de l’Ancien-Testament en grec, environ trois cents ans avant la naissance du Christ, pour l’avantage des juifs qui vivaient dans les pays ou l’on se servait de cette langue. Le témoignage que notre Seigneur donne à l’Ancien-Testament tel qu’il existait chez les Juifs en Judée, et les citations que les écrivains du Nouveau-Testament ont fait de ses différents livres, tirées ordinairement de la traduction grecque confirment ce que nous avons dit de l’antiquité de la Bible et prouvent son authenticité. Cela nous paraîtra encore plus vrai si nous songeons que les Juifs étaient les gardiens de l’Ancien-Testament ; que c’était leur livre sacré ; qu’il renferme des prédictions extraordinaires sur leur infidélité, sur le commencement, les progrès et l extension du christianisme; si l’on réfléchit qu’ils sont restés les ennemis irréconciliables de ses exigences, et que cette inimitié a été prédite.

Il est prouvé que tous les livres qui nous donnent l’histoire des événements du Nouveau-Testament furent écrits et publiés immédiatement par des personnes qui vivaient au temps où les faits se passaient, et dont ils portent le nom: 1° par une suite d’auteurs chrétiens, dès le temps des Apôtres jusqu’à nos jours; 2° par la croyance unanime et éclairée des chrétiens de toutes les sectes; 3° par l’assentiment des plus savants ennemis du christianisme.

Un esprit sincère et éclairé ne peut avoir aucun doute que les livres que nous possédons sous les noms de Matthieu, de Marc, de Luc, de Jean ne soient bien vraiment écrits par les personnes dont ils portent les noms. Dès leur publication, il n’y a eu aucune contradiction à cet égard.

On a aussi les raisons les mieux fondées pour croire que tous les faits rapportés dans les Ecritures et tous les récits des actions et des paroles du Sauveur sont strictement vrais.

Matthieu et Jean étaient deux Apôtres de Jésus ; ils l’ont suivi pendant tout son ministère:ils furent témoins des fait entendirent les discours qu’ils rapportent. Marc et Luc n’étaient pas parmi les douze Apôtres ,mais ils furent leurs contemporains et leurs associés , et étaient en relation avec d’autres personnes qui

furent présentes aux événements qu’ils racontent. On suppose généralement que Luc était un des soixante-dix disciples à qui notre Seigneur ordonna de prêcher l’Evangile ; s’il en est ainsi, sa connaissance personnelle du Christ a dû presque égaler celle des douze Apôtres. S’il n’était pas un des soixante-dix, il fut pendant plusieurs années le constant compagnon de Paul, et connu toutes les choses dont-il a écrit.Au commencement de son évangile, saint Luc déclare sa connaissance intime de son sujet : « Plusieurs ayant entrepris d’écrire l’histoire des choses dont la vérité a été connue parmi nous avec une entière certitude

, selon que nous les ont apprises ceux qui les ont vues dès le commencement et qui ont été les ministres de la Parole ;j’ai cru aussi, très-excellent Théophile, que je devais te les écrire par ordre, après m’en être exactement informé dès leur origine, afin que tu reconnaisses la certitude des choses dont tu as été instruit (Luc 1 : 1-4).

Luc étant aussi l’auteur des Actes des Apôtres, nous avons pour écrivains de ces cinq livres, des hommes qui avaient la connaissance la plus exacte de ce qu’ils rapportent, soit par leur propre observation, soit par une communication immédiate avec ceux qui avaient vu ou entendu. Ils ne pouvaient donc être trompés; et ils n’avaient aucune raison de tromper les autres. C’étaient des hommes honnêtes, simples, éminemment intègres et sincères ;

ces qualités prédominent dans leurs écrits, et leurs plus violents ennemis n’ont jamais attaqué la pureté de leur caractère. La fausseté ne leur aurait servi à rien, et ils scellèrent à la fin leur témoignage de leur sang.

Outre qu’ils étaient ainsi bien placés pour composer ces écrits qui renferment l’Evangile de notre salut, ils étaient émus non- seulement par la bienveillance envers les hommes, mais par les influences souveraines du Saint-Esprit, dont les directions in faillibles les ont préservés de toute erreur, en écrivant des livres qui devaient édifier et sanctifier toutes les nations pendant toutes les générations successives. Cette même inspiration effective de Saint-Esprit influença les Apôtres, lorsqu’ils écrivirent aux églises nouvellement fondées, d’après les promesses de leur maître, Christ. Vers le commencement du second siècle, on rassembla en un seul volume les copies de la plupart des livres du Nouveau-Testament. Il est vrai que les Epîtres, les Evangiles ayant été remis aux soins d’églises différentes et éloignées, quelques-unes hésitèrent à recevoir l’Epître aux Hébreux, la deuxième et la troisième de Jean, l’Epître de Jude et l’Apocalypse, parce que plusieurs livres, faussement attribués aux Apôtres avaient, été publiés et avaient été mis en circulation. On fit une recherche scrupuleuse de leurs droits, et après un examen rigoureux, il parut évident que les livres conservés étaient l’œuvre des Apôtres du Christ; ils furent donc admis par le consentement de toutes les églises, comme ayant une autorité égale à toutes les parties du Nouveau-Testament.

Quant à la conservation des livres sacrés jusqu’à nos jours, il est certain que, quoique des copies originales aient été perdues, les livres du Nouveau-Testament ont été conservés sans aucun changement essentiel, encore moins d’altération grave ou faite à dessein, et qu’ils sont, dans tout ce qui est de quelque valeur, les mêmes que lorsqu’ils sortirent des mains de leur sauveurs.En copiant ces livres, avant que l’imprimerie fût inventée, quelques lettres, quelques syllabes, quelques mots peuvent avoir été omis ou changés dans certains manuscrits;mais aucune doctrine im portante, aucun précepte ou passage historique n’a été altéré intentionnellement ou par fraude. Cela aurait été impossible, parce qu’aussitôt que les écrits originaux furent publiés, on en fit beaucoup de copies qui furent colportées par les missionnaires évangélique.

partout où ils allèrent, et envoyées aux différentes églises. Elles furent traduites en diverses langues et expédiées dans les contrées les plus lointaines. On les lisait constamment dans les assemblées chrétiennes,elles furent lues et relues par les chrétiens isolés, qui même les apprenaient par cœur. Ces écrits étaient cités par de nombreux écrivains, et les différentes sectes en appelaient à eux surtout les points où ils différaient,comme à une règle de doctrine inspirée. On était donc en garde, avec une vigilance jalouse, contre toute tentative, ayant pour but de falsifier ou d’altérer la Parole des révélations divines. « Qui pourrait penser que Dieu, qui a envoyé son Fils pour enseigner cette doctrine, et ses Apôtres pour la prêcher et l’écrire avec le secours du Saint-Esprit, qui l’a confirmée par tant de miracles, aurait permis à quelques hommes pervers de corrompre ou d’altérer quelques-uns des termes d’où dépend le bonheur de l’espèce humaine? 11 est absurde de dire que Dieu se soit repenti de sa bienveillance et de sa bonté pour les hommes en leur donnant l’Evangile, ou qu’il ait empoisonné le bonheur des générations futures en permettant à des méchants de dérober le bienfait qu’il leur conférait dans cette déclaration de sa sainte volonté ».

On ne peut être surpris des différences que l’on remarque dans les manuscrits des Saintes-Ecritures, lorsque l’on réfléchit qu’avant l’invention de l’imprimerie, au quinzième siècle, les copies de tous les livres étaient faites par des personnes souvent ignorantes et peu soigneuses, quoiqu’elles fussent habiles dans l’art de former les lettres. Ces personnes n’étaient pas sous une influence surnaturelle qui les préservât de l’erreur, et une faute dans une copie se répétait dans toutes celles que l’on faisait d’après celle-là. Chacune de ces nouvelles copies pouvait aussi propager quelque nouvelle erreur ; en sorte que les différences et les variantes s’accroissaient en proportion des copies que l’on faisait. Outre les méprises, les copistes pouvaient altérer le sens en substituant, par ignorance, une lettre ou un mot; ou par négligence, en omettant une ligne ou un paragraphe. De toutes ces circonstances, on peut facilement déduire que l’on trouve beaucoup de variantes en collationnant plusieurs centaines de manuscrits des Saintes-Ecritures.

Ces manuscrits se trouvent dans presque toutes les anciennes

bibliothèques chrétiennes et s’élèvent à plusieurs milliers. Environ

cinq cents ont été examinés et comparés par des savants avec un soin minutieux. Plusieurs ont été transcrits dès le VIIIe, VIIe,

VIe et même dès le IV siècle. Ceux-là se rapprochent beaucoup

du temps où vivaient lesApôtres, et où leurs écrits inspirés furent rendus publics. La prodigieuse quantité de ces manuscrits, les pays éloignés d’où on les a rassemblés, l’identité de leur contenu avec les citations des Pères de différentes époques, nous démontrent évidemment l’authenticité du Nouveau-Testa ment. On assure de plus que si le Nouveau-Testament était perdu, on pourrait le recomposer d’après les citations que l’on trouve dans les écrits des Pères des quatre premiers siècles de l’Eglise chrétienne.

L’Authenticité de la Bible sera encore plus complètement

établie si nous considérons quelques-unes de ces traductions, et de jeunes fidèles apprendront avec intérêt quelques détails sur 

la traduction faite dans la langue anglaise. L’Ancien testament , comme nous l’avons dit dans le chapitre

précédent, fut traduit en grec, environ trois cents ans avant la naissance de Jésus-Christ. Cette version est nommée version des Septante, parce que l’on dit qu’elle a été faite par soixante- douze Juifs, en nombre rond soixante-dix. Peu après la publication des écrits apostoliques, la Bible fut traduite en latin pour l’usage des chrétiens qui se servaient de cette langue. Cette version s’appelle la version Italique, qui, étant écrite en langue vulgaire des Romains,se nomme aussilaVulgate.En384Jérôme, (qui mourut en 420), publia une traduction améliorée qui renferme l’Ancien et le Nouveau-Testament, avec les préfaces aux différents livres. C’est la seule Bible autorisée par l’église romaine jusqu’à nos jours.

En France, les Vaudois avaient une traduction de la Bible faite par leur célèbre fondateur Pierre Waldo, , vers 1383.

E n Espagne, Alphonse, roi de Caslille, fit faire une traduction des Livres sacrés dans la langue du pays, en 1280.

En Allemagne, une traduction de la Bible fut publiée en 1460. Luther donna une nouvelle traduction du Nouveau-Testament en1522,etdetoute la Bible en1552.

En Angleterre, plusieurs essais furent faits dans des temps différents pour traduire la Bible en langue vulgaire, première ment par Beda, moine savant et pieux, qui mourut en 785, et par le roi Alfred qui mourut en 900. Mais il est généralement admis que la première traduction complète fut faite par Wickleff,

vers 1380. Le Nouveau-Testament de ce grand homme a été publié, et il existe dans plusieurs bibliothèques des copies ma nuscrites de sa Bible complète. La première Bible anglaise im primée fut une traduction faite par Guillaume Tyndale, qui se réfugia sur le continent, afin d’y travailler en sûreté. Il fut assisté par Miles Coverdale, autre exilé anglais. Le Nouveau-Testament

fut imprimé à Anvers en 1526, la plupart des volumes furent rachetés et brûlés par ordre de Tous à l, évoque de Londres. Une meilleure édition parut en 1530. En 1555 la Bible entière fut publiée par Coverdale et se vendit rapidement. Pendant que l’on préparait cette édition, Tyndale fut saisi par les papistes, par la

trahison d’un Anglais nommé Henri Philippe, et on le brûla comme hérétique, après l’avoir étranglé, au château de Filford, entre Anvers et Bruxelles. Ce martyr chrétien expira en priant : « Seigneur ! ouvre les yeux du roi d’Angleterre. » Deux des aides de Tyndale partagèrent son sort :Jean Frithà Smithfield, et Guillaume Boye en Portugal. A la mort de Tyndale, la bonne œuvre fut continuée par Miles Coverdale avec l’aide de Jean Rogers qui fut le premier martyr sous le règne de la reine Mario. Ils revirent toute la Bible, en la comparant avec l’hébreu, le grec, le latin et l’allemand, et y ajoutèrent des notes et des préfaces tirées de la traduction de Luther. Elle fut dédiée à Henri VIII, et parut en1537,sous le nom fictif deThomas Matthews.Elle fut imprimée sur le continent; mais un permis d’imprimer fut obtenu

20 TRADUCTION DE LA BIBLE.

pour la taire paraître en Angleterre, par l’influence de l’archevêque Cranmer, de lord Cromwell et des évêques Latimer et Shaxton. Cette traduction de la Bible, revue par Coverdale, avec des pré faces par Cranmer, imprimée en Angleterre en 1539, s’appela la Bible de Cranmer. Une autre édition de cette Bible fut imprimée l’année suivante, 1540, et une proclamation royale ordonna à chaque paroisse d’en placer une copie dans l’église pour l’usage public, sous peine, en cas de contravention, d’une amende de quarante shellings par mois. Deux années plus tard les évêques papistes la firent supprimer par le roi:elle fut rétablie sous Edouard VI, de nouveau supprimée sous Marie, et rendue au public par Elisabeth. Dans le règne de Marie, quelques exilés an glais réfugiés à Genève, parmi lesquels étaient Coverdale et le célèbre réformateur écossais, Knox, firent une nouvelle traduction, imprimée en 1560. On la nomme Bible de Genève :elle contient des lectures à la marge et des notes;les chapitres sont divisés en versets, et elle a d’autres secours importants,ce qui la fait beaucoup estimer. L’archevêque Parker la fit réviser et publier de nouveau en 1568. On l’appelle la Bible de l’Evêque. Cette traduction servit dans les églises, quoique la Bible de Genève fût surtout lue dans les familles ; plus de trente éditions en furent faites en autant d’années. Le roi Jacques n’aimait pas la Bible de Genève à cause des notes, et comme on fit des objections à la Bible des évêques, lors de la conférence de Hampton-Court, en 1603, à la requête du docteur Reynolds, le roi ordonna que l’on fit une nouvelle traduction. Quarante-sept ecclésiastiques s’en occupèrent, elle fut commencée en 1607, terminée et publiée en 1611, avec une savante préface et une dédicace au roi Jacques. Cette publication fit mettre de côté les autres versions, et jusqu’à ce jour la version du roi Jacques est la seule qu’il soit permis de publier en Angle terre, sans notes. Les traducteurs ne prétendaient point qu’elle fût parfaite;on peut croire qu’à cause de son ancienneté elle serait susceptible d’amélioration; mais voici des témoignages satisfaisants de son excellence, donnés par des ecclésiastiques de différentes sectes.

Le docteur Jean Taylor écrivait il y a cent ans « Vous pouvez être sûr que, comme notre traduction anglaise est par elle-même le livre le plus excellent de notre langue, elle est une pure et abondante fontaine de science divine; elle donne un narré vrai, clair et complet des grâces de Dieu, et elle est l’Evangile de notre salut. Quiconque étudie la Bible, la Bible anglaise, gagnera cette science qui, si elle est appliquée au cœur et à la conversion, guidera le lecteur jusqu’à la vie éternelle. e docteur Geddes dit : « Si l’exactitude, la fidélité et la plus scrupuleuse attention à la lettre du texte doivent constituer une excellente version, celle- ci doit être estimée la plus excellente entre toutes les autres. »

Le docteur Doddridge observe : « Quelquefois l’on ne se fait pas scrupule de la critiquer; mais les remarques n’attaquent pas le fond de la religion et ne touchent qu’à quelques expressions figurées, ou m ê m e à la liaison d’un argument. »

Le docteurAdam Clarke déclare:«C’est la plus fidèle et la plus correcte de toutes les traductions. Et ce n’est pas son seul mérite ; les traducteurs ont saisi l’essence et l’esprit de l’original, et ont mis beaucoup de sentiment et d’énergie dans leurs expressions. »

Le révérend Thomas Scott écrit:«On peut demander:Comment les personnes peu instruites peuvent-elles reconnaître si notre traduction doit être admise comme fidèle et correcte? A. cela on répondra, que les épiscopaux, les presbytériens et les indépendants, les baptistes et les pœdobaptistes , les calvinistes et les arméniens, qui ont de vives controverses les uns avec les autres, en appellent à la même version et n’élèvent aucune objection contre elle. Cela prouve qu’en somme la traduction est bonne. Cette même considération démontre qu’il est impossible que les premiers chrétiens aient altéré les Annales sacrées. » Ainsi, une providence miséricordieuse s’est montrée miraculeusement en suscitant des hommes instruits pour traduire les Saintes-Ecritures. El les oracles de Dieu sont à l’heure qu’il est traduits dans plus de cent cinquante langues différentes.

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