Bien des Romains Catholiques seront probablement surpris d’entendre dire que leur Eglise est l’ennemie de la sainte mère du Sauveur ;accoutumés,comme ils le sont, à croire que la Ste. Vierge n’est honorée que parmi eux. Mais qu’ils lisent ce petit livre que le plus dévoué de leurs frères leur offre ; et ils resteront con vaincus que les honneurs rendus, parmi eux, à l’humble et pure Vierge de Nazareth, sont des honneurs sacrilèges, dont elle doit avoir horreur. Car, si jamais la prédiction du Prophète Siméon à eu son accomplissement :  » Ton âme sera percée par un glaive, » (Luc, II 35) ; c’est surtout depuis que les Papes de Rome, oubliant tout ce qu’ils doivent d’amour, de reconnaissance, de respect et d’adoration à Jésus Christ, ont osé dire que la Ste. Vierge était l’unique espérance des pécheurs;la porte du ciel; le salut du monde, l’unique fondation de leur espoir et de leur foi, l’avocat des pécheurs, Loin d’honorer la Ste. Vierge, en lui donnant des titres qui n’appartiennent qu’à Jésus, on l’outrage, on l’abreuve de honte et de douleur, s’il est ainsi permis de parler. Aujourd’hui, que sans aucun doute, elle jouit, au ciel, du bonheur que le Seigneur promet à ceux qu’il aime, elle ne peut avoir qu’une pensée, qu’un désir:c’est que Jésus soit seul reconnu,béni et adoré, comme l’unique espérance du pécheur, l’unique porte du ciel, l’unique salut du monde, l’unique fondation de notre espoir et notre foi ; l’unique avocat que nous ayons au ciel!

Plus on étudie les tendances de l’Eglise de Rome, plus on est épouvanté de l’habileté, et de la redoutable persévérance avec les quelles elle repousse le monde vers l’idolâtrie des temps passés.

L’Eglise Romaine ne trouve pas encore ses peuples prêts à accepter son dernier mot de blasphème contre JésusChrist; elle n’ose pas encore dire que la grande victime du calvaire, que Jésus crucifié, n’est qu’un homme impuissant et faible,un imposteur que nous pouvons oublier sans danger pour notre salut ; mais, il est visible qu’elle prépare rapidement le monde à ne pas s’effrayer de ces doctrines !

L’Eglise Romaine parle encore de Jésus-Christ, com me ayant une certaine mesure de bonté, de puissance et de bonne volonté pour sauver le pécheur. Mais,à peine a-t-elle fait ces aveux, qu’elle semble les regret ter et se hâter d’en détruire toutes les salutaires impressions, en assurant le pécheur que, quoique Jésus-Christ soit bien bon, bien miséricordieux, ce n’est pas prudent et convenable d’aller droit à lui lorsque l’on a quelque faveur à demander, vu que sa Sainteté et sa Justice inexorable l’obligent à être souvent, sinon constamment en courroux contre le pêcheur !

L’Eglise de Rome avoue bien encore qu’il y a un Sauveur du monde qui s’appelle Jésus ; mais elle nous assure que ce Jésus est tellement choqué, fatigué de nos péchés,qu’il est à tout moment sur le point de nous abandonner, de nous maudire et de nous jeter en enfer! Heureusement, pour nous, assure-t-elle, que nous avons au ciel une mère qui, elle, bien différente de son fils,et bien plus compatissante que Lui, ne se fâche jamais contre le pécheur ! Elle n’est que douceur et miséricorde pour les coupables…Pourvu qu’on s’adresse à elle,tout est bien;le salut est assuré! Elle va vers son fils qu’elle trouve toujours courroucé, la foudre en main ! Mais elle dit un mot en faveur du pécheur;et, comme un bon fils ne peut pas repousser la prière de sa bonne mère, voilà le Sauveur des Romains qui oublie tout-à-coup sa colère et consent d’épargner le coupable et de lui pardonner !

Ce n’est pas par sa propre bonté, par sa propre miséricorde, que le Sauveur nouvellement inventé par les Papes a pitié du pécheur ; c’est par amour pour sa mère, c’est par respect et obéissance à ses ordres qu’il nous pardonne.

Dans le système de l’Eglise Romaine,ce n’est plus le sang du Calvaire qui crie miséricorde, au ciel, pour nous pécheurs ; c’est la voix de Marie qui se fait entendre et nous assure notre pardon !

Et cet horrible blasphème est prêché, comme une vérité évangélique, dans toutes les chaires, soutenu dans tous les livres, et propagé par tous les prêtres, les Evêques et les Papes de l’Eglise de Rome. Et plût à Dieu que ce que nous disons ici ne fût qu’une exagération, une erreur de notre part ! Mais c’est une triste vérité ;une vérité que pas m ê m e un seul prêtre de l’Eglise Romaine n’osera nier ; aujourd’hui, dans l’Eglise de Rome, le Sauveur que l’on prêche, n’est plus qu’un Sauveur fâché, irrité contre le pécheur ; un Sauveur qu’il est à peu près inutile de chercher à apaiser nous-mêmes, à cause de nos péchés : c’est un Sauveur vers lequel il n’est pas prudent d’aller pour en obtenir quelques faveurs !

L’Eglise de Rome porte ses doctrines blasphématoires,à ce sujet,jusqu’à l’absurde. Elle va jusqu’à comparer Jésus, l’agneau de Dieu, à l’impie Assuérus irrité contre le peuple Hébreux, et qui ne peut être apaisé que par la voix et les larmes d’Esther ! Elle c o m pare l’humble, le doux, le miséricordieux Jésus de l’Evangile, au farouche et sanguinaire soldat Romain,

Coriolan, qui ne fit grâce à sa coupable ville que pour l’amour de sa mère !

Après nous avoir montré Jésus, notre Sauveur, irrité comme Assuérus, ou furieux comme Coriolan,l’Eglise Romaine, ne voulant pourtant pas nous jeter tout-à- fait dans le désespoir,nous assure que,de même qu’Esther apaise Assuérus et Véturie désarme Coriolan, Marie va fléchir le courroux de son fils irrité contre nous. Et,à cause de cela,elle appelle Marie:avocat des pêcheurs, la porte du ciel!

Ainsi, d’après l’Eglise de Rome, il y a au Ciel un cœur plus miséricordieux pour les pécheurs que le cœur de Jésus, c’est le cœur de Marie ! Si l’on en croit les Papes, il y a au ciel une âme plus compatissante sur les misère de l’homme, que l’âme de Jésus : c’est l’âme de Marie! Il y a au ciel une oreille plus attentive aux cris douloureux des enfants d’Adam, c’est l’oreille de Marie ! Et voilà pourquoi, aujourd’hui, tous les Papes, les Evêques et les prêtres de Rome, crient aux pécheurs et aux malheureux: « Adressez-vous à Marie !!… c’est par elle que vous avez le salut ! »

Que devient Jésus-Christ d’après cette nouvelle religion que les Papes de Rome ont inventée? Il n’est plus qu’un être secondaire au ciel et sur la terre ! Il n’agit plus par l’impulsion de son éternel amour ; ce n’est plus,comme dit leProphète: »Parce que ses miséricordes sont infinies, » qu’il pardonne et qu’il aime ; mais c’est parce que sa mère le veut ainsi que le pécheur sera sauvé! La conséquence inévitable de cette monstrueuse doctrine, est que Jésus-Christ perd de plus en plus sa place dans la pensée comme dans le cœur de l’homme.

Ce n’est plus vers Jésus que les espérances de l’homme se tournent:c’est vers Marie! Ce n’est plus vers Jésus que ceux qui sont chargés et fatigués vont cher cher du soulagement : c’est vers Marie !

Et, déshonorer ainsi le fils,c’est briser le cœur de la mère, n’avons-nous pas le droit de dire que l’Eglise Romaine est l’ennemie par excellence de la Ste. Vierge, comme elle l’est de Jésus-Christ, et qu’elle perce son cœur d’un glaive de douleur ? Ah !si du haut du ciel, elle voit l’encens sacrilège qui fume sur ses autels ; si elle voit ces multitudes, si abjectement prosternées aux pieds de ses statues;si elle entend les louanges blasphématoires qui lui sont adressées de tous les lieux où lePape de Rome compte des sujets;et si elle pouvait faire entendre sa voix, comme elle dirait à nos frères égarés de l’Eglise Ro m a i n e :  » C e s s e z d e m ‘ a p p e l e r la p o r t e d u ciel, le r e f u g e  » des pécheurs, la fondation de votre espérance et de « votre foi; cessez d’invoquer mon nom pour être sauvés…Jésus seul est,et sera pendant toute l’éternité,  » la seule porte du ciel, le seul Sauveur des pécheurs,  » la seule espérance du monde, la seule joie des élus. .. « C’est par son nom seul,et par un autre nom,que « le pécheur est sauvé. A Jésus,et àJésus seul,avec  » son père et le Saint Esprit, soit donc tout honneur,  » toute gloire, toutes actions de grâces pendant le temps * et l’éternité. » Mais c’est en méditant l’Evangile, que l’on comprend surtout que l’Eglise de Rome outrage la mère duSauveur en outrageant le Sauveur lui-même, dans le culte sacrilège qu’elle lui rend. Et voilà pourquoi nous conjurons nos frères de l’Eglise de Rome de méditer avec nous les pages des livres saints que nous présentons à leur intelligence, dans les quelques chapitres qui sui vent.

Puisse le bon et miséricordieux Sauveur éclairer des lumières de son St. Esprit chacun de ceux qui liront ce petit ouvrage ; et puissent-ils bien comprendre que Jé sus seul est notre espérance, notre avocat, notre salut, notre voie, notre lumière et notre vie, comme il est notre Sauveur pour le temps et l’éternité.

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