Quand nous discutons avec des personnes, Dieu serait responsable des guerres, des famines, des accidents ; le SIDA, le chômage, ce serait la faute de Dieu. Et si c’était Satan, le diable, ou l’être humain ? Ou les deux ?
Mais quand nous discutons avec des chrétiens, quelques fois le diable devient le responsable des épreuves, des péchés, des oppositions. « C’est la faute à Satan ! » affirme-t-on ; est-ce la réalité ? Ou est-ce trop facile comme conclusion ? Alors, essayons de creuser un peu ce qu’en dit la Bible. Que dit-elle sur le diable ?
Dans la pensée de beaucoup, le diable est le dieu du mal, l’opposé de Dieu l’Eternel. S’il est dieu, alors ses capacités sont infinies ; mais voit-il tout ? Sait-il tout ? Peut-il tout ? Est-il partout en même temps ? Et puis, quelle est la victoire de Jésus-Christ sur lui à la croix ? Jusqu’où peut aller l’action du diable sur ceux qui appartiennent à Dieu ?
Ceux qui ont été sous l’influence terrible du diable et qui se sont convertis à Jésus-Christ témoignent de la réalité de son existence. Ils en sont convaincus ! Mais beaucoup de personnes – y compris des chrétiens – pensent qu’il est une idée, une influence plus qu’une réalité : ce serait « le mal » (et non « le malin »). Baudelaire disait :
« La plus belle des ruses du diable est de vous persuader qu’il n’existe pas ».
1) Qui est le diable ?
A travers ses noms, nous voyons son œuvre et son action.
. Dans l’Ancien Testament, il en est peu parlé ; clairement dans 4 passages (Genèse 3 où il entraîne les premiers êtres humains dans le péché ; 1 Chroniques 21 où il tente David dans son orgueil ; Job 1-2 où il envoie multiples épreuves pour faire tomber Job ; Zacharie 3 où Zacharie a la vision où Satan accuse le souverain sacrificateur Josué).
On peut penser que, dans le passage d’Esaïe 14v3-23, au-delà du roi de Tyr dont il est directement question, il pourrait être fait mention de l’orgueil de cet ange qui voulait prendre la place de Dieu et qui a été détrôné ; ou encore dans Ez 28v11-19 où, encore là, il est parlé du roi de Tyr qui était « en Eden, le jardin de Dieu » et qui s’est opposé à Dieu ; mais la plupart des commentateurs y voient seulement l’orgueil du roi de Tyr qui, comme Adam, s’est opposé à Dieu.
Dans le Nouveau Testament, il y a plus de détails sur le diable et son action. Il est présenté comme un être bien réel et non une influence seulement (le mal). Il a une volonté, une connaissance ; il accomplit des actes et manifeste une grande autorité.
Son origine demeure un mystère ; la Bible parle plus de son action, mais même là, il y a bien des zones d’ombre. Mais n’est-ce pas là l’essence même de celui qui est ténèbres et qui est présenté en opposition à Jésus qui est la lumière ?
Ses noms révèlent qui il est :
– Satan : cela signifie « l’Adversaire » ; il est l’adversaire de Dieu et des hommes ; sa nature fait donc qu’il s’oppose. Il accuse (Job ; les chrétiens, il est appelé « l’accusateur de nos frères, celui qui les accuse devant notre Dieu jour et nuit », Apocalypse 12v10).
– le diable, ou « le diviseur » : il est le semeur de zizanie, et cela entre Dieu et les hommes, entre les peuples, entre les races, au niveau de la famille, entre les membres d’une Eglise,…
– le dragon (Apocalypse 12v3 ; ou le monstre marin) ; le serpent personnifie Satan, comme le pharaon est appelé « le serpent » (ou « le crocodile »). Ce qui le caractérise, c’est la séduction, la fausseté et la ruse.
– il est appelé aussi Belzébul ; dans une autre langue du Moyen Orient, ce mot est traduit par « le dieu du fumier ».
– Bélial : ce nom se traduit par « indignité, perversité » ; cela parle de sa nature qui ne peut que provoquer le mal.
– le Malin : cela décrit son caractère et son œuvre : il est méchant, cruel, tyrannique. Il est aussi comme « un lion rugissant » qui cherche à dévorer (1 Pierre 5v8). Son but est de faire le mal ; sa ruse consiste à faire miroiter le bien pour en fin de compte détruire : Satan guérit-il ? Oui, mais pour attaquer ensuite sur un autre plan : il guérit en particulier de brûlures, d’un zona ou d’autres maladies mais pour ensuite détruire sur le plan nerveux.
C’est pour cela que Jésus l’appelle « le père du mensonge » (Jean 8v44) ; « il n’y a pas de vérité en lui », affirme Jésus. Il copie Dieu l’Eternel, il le singe : il se déguise en ange de lumière (2 Corinthiens 11v14). Il laisse croire les gens que Dieu existe (lui-même est le plus grand des croyants parce qu’il est persuadé que Dieu existe !) mais il subtilise la croix comme seul moyen de salut par d’autres moyens de salut : c’est l’homme et non Jésus-Christ qui se sauve par ses propres œuvres. C’est pour cela que derrière toutes les religions (même certaines dénominations chrétiennes) qui prônent le salut par les œuvres se cache au départ le Malin.
– le tentateur : son but est d’inciter les êtres humains à désobéir à Dieu ; c’est ce qu’il a essayé de faire, très subtilement, envers Jésus : s’il avait réussi, l’œuvre à la croix devenait caduque parce que Jésus aurait dû être condamné pour ses propres fautes.
– le dieu de ce monde : c’est lui qui a la main mise (jusqu’à un certain point) sur la société, sur la nature, sur les évènements. Il règne sur les gouvernements pour provoquer le chaos. Il est celui « qui égare le monde entier » (Apocalypse 12v9).
– le chef des puissances spirituelles mauvaises (Ephésiens 2v2) : il est le premier d’une armée d’anges qui l’ont suivi dans sa rébellion contre Dieu. Ces puissances sont les démons.
Tous ces noms définissent la nature et donc l’œuvre de celui qui s’oppose à Dieu et qui fait tout pour éloigner les hommes de Dieu et les êtres humains entre eux.
2) Satan est-il semblable à Dieu ?
. Quelles sont les capacités qu’il possède ? Sait-il tout ? entend-il tout ? Lit-il nos pensées ?
Dans l’histoire de Job, il doit venir sur la terre pour savoir plus sur Job et puis y revenir pour avoir plus amples renseignements (Job 1 et 2). Il ne semble pas du tout avoir la connaissance que seul Dieu possède ; sa connaissance est limitée.
Quand il met au cœur de Judas de trahir Jésus, il ne se rend pas compte qu’il signe sa propre condamnation en faisant mourir Jésus. Même s’il peut prédire d’une certaine manière l’avenir par les médiums, les voyantes, il y a beaucoup de supercherie et leurs prophéties s’avèrent souvent fausses.
. Est-il partout présent ? Non ! Il est présenté « comme un lion qui rode ici et là » (1 Pierre 5v8). Même envers Jésus, après la tentation dans le désert, « il s’éloigna de Jésus jusqu’à un moment favorable » (Luc 4v13).
Nous n’avons pas à craindre qu’il soit constamment derrière nous. La plupart du temps, il sait qu’il peut compter sur nos faiblesses : nous nous perdons nous-mêmes et nous faisons notre propre malheur (ou celui des autres) sans qu’il ait besoin de nous influencer…
. Est-il tout-puissant ? Il peut provoquer des maladies, il gouverne sur la terre, il influe sur les éléments naturels, mais il ne peut aller au-delà de ce que Dieu lui permet (par exemple sur la personne de Job, sur sa santé, sur sa famille, sur ses biens) ; cela nous laisse avec des questions sans réponse par rapport au fait qu’il nous semble que Dieu pourrait intervenir avant ces malheurs, mais en tout cas la puissance du diable n’est pas celle de Dieu qui est le seul tout-puissant.
Le diable ne peut donc pas être mis sur le même plan que Dieu ; il est limité dans tous les domaines.
3) L’œuvre de Jésus-Christ face au diable
. Dès la Genèse (3v15), Dieu avait annoncé que la descendance de la femme écraserait Satan, même si celui-ci lui provoquerait de grandes souffrances. Jésus annonce, en parlant de sa mort, que cela se réalisera à la croix : « Maintenant a lieu le jugement de ce monde ; maintenant, le prince de ce monde sera jeté dehors » (Jean 12v31).
« Dieu vous a donné la vie avec le Christ. Il nous a pardonné toutes nos fautes. Car il a annulé l’acte qui établissait nos manquements à l’égard des commandements. Oui, il l’a effacé, le clouant sur la croix. Là, il a désarmé toute Autorité, tout Pouvoir, les donnant publiquement en spectacle quand il les a traînés dans son cortège triomphal après sa victoire à la croix » (Colossiens 2v13-15).
En parlant des chrétiens persécutés, il est dit (Apocalypse 12v11) : « Ils ont vaincu l’Accusateur de nos frères grâce au sang de l’Agneau et grâce au témoignage qu’ils ont rendu pour lui ».
Ala croix , le diable a été enchainé, mais sa chaine est longue ; il se sait perdu, mais il agit encore. Et nous attendons la victoire qui sera manifestée pleinement lorsque Christ reviendra. Jésus a définitivement vaincu le diable à la croix ; et dans le sillage de cette victoire, nous pouvons connaître cette victoire, non à cause de nos forces mais à cause de l’œuvre du Christ, mort pour nous.
Pour pouvoir tenir ferme contre les ruses du diable, « puisez votre force dans le Seigneur et dans sa grande puissance » en revêtant l’armure de Dieu (Ep 6v10-18).
Depuis la genèse jusqu’à l’Apocalypse, tout fait référence à la croix : elle est l’évènement unique, central qui marque la défaite irrémédiable de Satan et la victoire de Jésus-Christ et de ceux qui lui font confiance. Là, ils sont délivrés de leurs péchés, de la condamnation de Dieu à cause de leur désobéissance et de leur appartenance à Satan ; de fils du diable, ils sont devenus fils de Dieu.
. Quelle action le diable peut-il avoir sur ceux qui appartiennent à Jésus-Christ ? Je crois que le chrétien peut être influencé par le diable : par certaines pratiques d’occultisme, de spiritisme mais aussi en demeurant délibérément dans un état de péché grave.
L’apôtre Paul parle d’un chrétien de l’Eglise de Corinthe qui vivait avec la deuxième femme de son père : « Qu’un tel homme soit livré à Satan en vue de la destruction du mal qui est en lui afin qu’il soit sauvé au jour du Seigneur » (1 Corinthiens 5v5) : Satan aura libre cours d’agir sur lui, même s’il est affirmé ici qu’il sera sauvé malgré tout. Si nous appartenons à Dieu, nous sommes « son temple » (1 Corinthiens 6v19).
Nous ne pouvons pas être « dans la main de Dieu » (Jean 10v28) et dans celle du diable ; mais par notre comportement, nous pouvons subir son influence avec des conséquences dramatiques.
Malgré le sentiment de certains chrétiens, il ne me semble pas biblique d’affirmer qu’un chrétien peut être possédé d’un démon ; influencé, certainement, mais pas possédé.
Face à cette réalité, que faire ? Pour résister aux attaques du diable et le faire fuir, il n’y a qu’une solution : « Soumettez-vous à Dieu » (Jacques 4v7) ; et : « Puisez votre force dans le Seigneur », en revêtant ses armes (Ephésiens 6v10).
« Si Dieu est pour nous, qui se lèvera contre nous ? (…) Qui condamnera les élus de Dieu ? Le Christ est mort, bien plus : il est ressuscité ! Il est à la droite de Dieu et il intercède pour nous. Qu’est-ce qui pourra nous arracher à l’amour du Christ ? (…) Oui, j’en ai l’absolue certitude : ni la mort, ni la vie, ni les anges, ni les dominations, ni le présent, ni l’avenir, ni les puissances, ni ce qui est en haut ni ce qui est en bas, ni aucune autre créature, rien ne pourra nous arracher à l’amour que Dieu nous a témoigné en Jésus-Christ notre Seigneur » (Romains 8v31-39).
« Tandis que des millions de personnes tremblent devant les mauvais esprits, nous pouvons nous confier sans crainte au Sauveur qui les a vaincus à la croix et qui est tout disposé à nous protéger ».
Aussi longtemps que je me confie en Jésus-Christ, je n’ai aucune raison d’avoir peur ».
Merci Seigneur pour ta victoire et ta protection !