Le sermon sur la montagne

sermon12.jpgLa foule de gens désirant suivre Jésus allant grandissant, Jésus va enseigner à ceux qui veulent le suivre quelles sont les traits de caractère que l’on doit reconnaître chez un disciple, et quelle doit être sa conduite devant Dieu et les hommes. Ce sermon, Jésus le prêcha à ses disciples, et bien entendu, chaque chrétien né de nouveau est concerné par ce message. Il est important de comprendre pour qui ce sermon a été prononcé car bien que son contenu soit très connu, il fut très souvent mal compris. Certains ont cru comprendre que ce sermon sur la montagne était un principe de vie que tout homme doit être naturellement capable de vivre et de suivre et qu’en définitive seul ce passage était réellement important. L’idée était d’appliquer le sermon sur la montagne pour enrayer des fléaux tels que la pauvreté, les bidonvilles, la malnutrition, le manque d’éducation, l’alcoolisme, le crime ou encore la guerre. Les grandes vérités bibliques telles que le péché, le salut, l’enfer et le paradis et le futur règne de Christ étaient oubliées. Cet évangile que l’on appelle l’évangile social ignore le tout début du sermon sur la montagne, les béatitudes qui doivent être une esquisse du caractère chrétien après que la personne soit passée par la repentance et la nouvelle naissance. N’oublions pas que Jésus n’est pas venu pour transformer ce monde mais pour changer les cœurs.

Le sermon sur la montagne a aussi été vu comme une continuité de la loi de Moïse. Il faudrait alors obéir non seulement à la loi de Moïse mais aussi à la loi donnée par Christ dans ce sermon. Or ce sermon n’est pas une loi à observer mais un appel à une vie qui s’attache plus à l’esprit de la loi qu’à la loi elle-même. Le sermon sur la montagne, comme nous le verrons, reprend certains passages de la loi mais leur donne une dimension nouvelle. Dieu ne s’intéresse pas à une observation froide et pointilleuse de la loi, Il réclame notre cœur et désire que nous connaissions Celui qui avait donné cette loi.

Une autre mauvaise compréhension du Sermon sur la montagne est qu’il s’agit d’un Royaume que Jésus désirait instaurer lors de sa première venue, mais qu’en raison de son rejet par son peuple, Jésus dut suspendre son projet et, au lieu d’instaurer son royaume, il dut passer par la mort de la croix. A la place du Royaume c’est l’Église qui vint sur le devant de la scène et cela durera jusqu’à un certain moment où Jésus reviendra et instaurera finalement son royaume. Pour ceux qui adoptent ce point de vue, le sermon sur la montagne ne concerne pas les chrétiens, il fut adressé à des Juifs et il sera de nouveau d’actualité lorsque Jésus reviendra régner à Jérusalem. Pourtant, à des pharisiens qui lui demandaient quand viendrait ce royaume (Luc 17:20-22), Jésus leur répond qu’Il est déjà venu et qu’il est parmi eux. Tout dans ce sermon est d’ailleurs repris dans le reste du Nouveau Testament. Car dans chaque cœur où Jésus règne, le royaume de Dieu est déjà là. Et si Matthieu donne une grande place au sermon sur la montagne, et ce au début du ministère de Jésus, c’est parce que les Juifs avaient une mauvaise conception du Royaume de Dieu pour lequel ils n’avaient qu’une conception matérielle afin d’en renforcer l’aspect spirituel. Ce sermon est écrit pour tous ceux qui désirent vivre une vie qui plaît à Dieu, car il nous enseigne à vivre une foi vivante qui, si nous la vivons véritablement, ne manquera pas d’interpeller les non croyants qui seront attirés par Celui qui nous inspire et qui nous rend capable de vivre une vie et une foi aussi consistante. Matthieu veut que nous saisissions que ce n’est pas parce que nous « vivons le sermon sur la montagne que nous sommes des disciples » mais que « c’est parce que nous sommes des disciples du Christ que nous voulons mettre en pratique ce que Christ enseigne dans ce sermon ».

En vérité, ce sermon est pour toute personne qui veut vraiment suivre Jésus, et faire ce que Dieu demande. Il ne l’est pas pour le non-chrétien car il faut être né de nouveau pour pouvoir le vivre. Or, Jésus est mort pour nous rendre capables de vivre ces enseignements (Tite 2:11-14). C’est en étudiant ce sermon que nous pouvons le mieux prendre conscience de notre totale incapacité à vivre comme Jésus nous le demande, car nous nous rendrons vite compte que nous sommes naturellement tout à fait à l’opposé du caractère qui devrait être la marque du chrétien décrit dans les béatitudes ; il nous faut pour cela un cœur nouveau que ne nous pouvons recevoir que par la nouvelle naissance et le Saint-Esprit. Mais, à celui qui se repent et qui veut vivre pour plaire à Dieu, Jésus prononce une bénédiction destinée à celui qui lit et met en pratique ce qu’Il enseigne ici.

L’une des erreurs que nous pouvons commettre en lisant ce sermon (comme pour toute la bible d’ailleurs) est d’isoler un verset ou un passage et lui donner une importance au dessus du reste du texte. C’est ce que nous voyons et entendons souvent lorsque des versets comme celui-ci : « Si quelqu’un te frappe sur la joue droite, présente-lui aussi l’autre » est repris par les gens du monde, qui croient obéir à Jésus en ignorant non seulement la raison pour laquelle Jésus a dit cela mais aussi en ignorant le reste de ses enseignements. Nous ne pouvons choisir que les versets auxquels nous voulons obéir. Nous ne pouvons mettre en pratique une partie, tel le verset qui vient d’être cité, et en ignorer d’autres tels que « Lorsque vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites, qui aiment à prier debout dans les synagogues et aux coins des rues, pour être vus des hommes. Je vous le dis en vérité, ils reçoivent leur récompense ». Le sermon doit être pris et mis en pratique dans son ensemble.

Venons-en maintenant au contenu de ce sermon.
Le chapitre 5 nous décrit ce que doit être un disciple de Jésus avant de nous dire ce qu’il fait ou ne fait pas. Ici, c’est le caractère du chrétien qui nous est dépeint. Il ne s’agit pas de prédispositions naturelles mais de ce que l’œuvre du Saint-Esprit doit produire dans le cœur du chrétien et que nous devrions pouvoir reconnaître. Le sermon sur la montagne n’est pas une nouvelle loi à laquelle nous devons obéir, ni les béatitudes une sorte de nouveaux commandements destinés à être observés en plus ou à la place des 10 commandements.
Le chapitre 6 nous parle de l’attitude du chrétien devant Dieu, et de sa vie spirituelle. Nous y verrons comment vit le chrétien dans l’obéissance et la dépendance à son Seigneur.
Le chapitre 7 nous dépeint le chrétien comme un homme craignant Dieu, il sait qu’un jour il devra rendre compte à son Seigneur devant le tribunal de Christ (2 Corinthiens 5:10). Le chrétien sait qu’il n’est pas sous la loi mais il doit obéissance à ce que la bible enseigne, il ne s’intéresse pas seulement à ce que la loi lui commande mais cherche à comprendre la pensée de Dieu (ceci dit, il y aura dans la bible certaines choses que nous ne comprendrons pas mais auxquelles nous devrons obéir tout de même). Le chrétien, à la grande différence des non-chrétiens, sait qu’il se trouve en présence de Dieu, il n’est pas libre d’agir à sa guise mais cherche à plaire à son Sauveur. Il ne s’inquiète pas non plus pour ses besoins car il sait que Dieu le connaît et qu’il peut se fier à Lui pour subvenir à ses véritables besoins. Il a d’autres préoccupations, telles que rechercher la volonté de Dieu dans sa vie et le maintien de sa relation avec son Sauveur. Il sait que Dieu ne l’appelle pas à sortir de ce monde mais à vivre dans ce monde pour Le représenter devant ses semblables. Contrairement à l’idée courante, le chrétien n’est pas un homme qui a peur de Dieu, il connaît son Dieu, Ses exigences, et surtout Sa magnificence. Pour cette raison il craint son Dieu et son Seigneur plus que les hommes et la mort.

N’oublions pas que c’est notre Seigneur Jésus qui nous enseigne dans ce sermon sur la montagne, Il s’attend à ce que nous vivions ce que nous lisons et que nous l’enseignons (Matthieu 28:19-20). Jésus n’attend pas autre chose de nous que nous mettions tout ce qu’Il nous a dit en pratique. Encourageons nous donc mutuellement aussi dans ce sens là !Le sermon

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