Jean trois seize.

JEAN 3 .16

Un soir d’hiver froid et venteux, un pauvre garçon rôdait dans les rues, il était sans ami, sans abri et n’avait pas de chez-soi. Il s’était associé à une bande de voleurs, qui, cette nuit-là, avaient décidé d’effectuer un vol avec effraction et lui avaient donné rendez-vous dans une certaine rue.

Alors qu’il attendait, grelottant de froid, il sentit soudainement une main se poser sur son épaule. C’était sombre, il ne pouvait distinguer les traits de la personne, sinon que c’était un homme grand ; il se mit à trembler de peur ; mais une voix bienveillante lui dit :

Mon garçon, que faites-vous là à cette heure ? Quelqu’un comme vous n’a rien à faire dans les rues à une heure si tardive, allez à la maison et couchez-vous.

Je n’ai pas de maison, ni même un lit pour dormir.

Ceci me faut beaucoup de peine. Aimeriez-vous trouver une maison et un lit, si je vous en fournis un ?

Je m’y rendrais immédiatement.

Dans telle rue, tel numéro, vous aurez un lit.

 Sans attendre la fin de la phrase, le garçon s’en allait. 

Halte ! dit la voix. Comment voulez-vous entrer, il faut un mot de passe. Le voici : pouvez-vous lire ?

Non, Monsieur.

Eh bien, rappelez-vous que le mot est : Jean trois seize. Ne l’oubliez pas, sinon on ne vous laissera pas entrer. Jean trois seize.

 Heureux, le jeune homme s’éloigna rapidement répétant sa leçon, et se trouva bientôt dans la rue et devant le numéro indiqués. De grandes grilles de fer fermaient l’entrée ; il sonna timidement ; le portier de nuit vint ouvrir et d’une voix bourrue demanda :

Qui est là ?

Moi, Monsieur ! Je suis Jean trois seize, répondit-il d’un ton tremblant.

Très bien, alors entrez.

Tôt après il entra dans un lit si beau, chaud, avec des draps comme il n’en avait jamais vus. En s’endormant, il put encore se dire : ” C’est un nom porte-bonheur, je veux l’adopter “. Le lendemain matin, on lui donna un morceau de pain avec un bol de lait chaud, puis il se retrouva dans la rue, car ce n’était qu’un asile de nuit. Il se promena longuement, craignant de rencontrer ses anciens compagnons, réfléchissant à sou nouveau nom, quand, en traversant une rue étourdiment, il fut happé par une automobile. Le garçon inconscient fut transporté à l’hôpital le plus proche.

Mai les blessures provoquèrent une forte fièvre et même du délire, durant lequel on l’entendit maintes fois répéter : ” Jean trois seize ! C’était pour me faire du bien, et cela m’en a fait ! ”

Ces mots persistants excitèrent la curiosité des autres malades qui se firent apporter des Nouveaux Testaments ; l’un après l’autre ils lurent le précieux verset : ” Car Dieu a tant aimé le monde, qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle. ” Grâce à ces mots du pauvre garçon ignorant, bien des âmes furent sauvées dans cette chambre d’hôpital.

Peu à peu, un mieux se fit sentir, le jeune homme reprit connaissance et regarda d’un air étonné autour de lui : comme tout était beau et tranquille ! Où était-il ? C’est alors qu’une voix du lit voisin questionna :

Jean trois seize, comment allez-vous aujourd’hui ?

Comment savez-vous mon nouveau nom ?

Le savoir ! Vous n’avez pas cessé de dire : Jean trois seize, et moi, pour une fois, je dis : Béni soit Jean trois seize !

Comme c’est étrange, on le disait béni, lui dont personne au monde ne se souciait !

Et savez-vous d’où cela vient ? cela vient de la Bible.

La Bible ? Qu’est-ce que c’est que ça ?

Le pauvre orphelin n’avait jamais entendu parler de la Bible, la Parole de Dieu. Alors il demande :

Lisez-moi ça.

Quand il entendit ces précieuses paroles, il murmura : ” Que c’est beau, ça ne parle que d’amour, et d’un home pas seulement pour la nuit, mais pour toujours ! “.

Il voulut apprendre ce texte par cœur, et il en ressentit une joie profonde. Les jours passèrent, il y eut des changements dans la salle, mais le garçon ne se sentit jamais seul, il se nourrissait des paroles qu’il venait d’apprendre. Puis il eut comme voisin de lit un vieil homme gravement malade. Un matin, l’infirmière s’approcha de lui en disant :

Patrick, comment vous sentez-vous aujourd’hui ?

Mal, mal, grogna le vieillard.

Que puis-je faire pour vous ?

Rien, rien. Je vais mourir, et je ne suis pas prêt. Oh ! que vais-je faire ?

La garde se retire, mais le vieux continua de se lamenter.

Que Dieu ait pitié ! Je suis un tel pécheur, et je ne suis pas prêt à mourir. Que faire ? Que vais-je devenir ?

 Le jeune homme entendit toutes ces lamentations ; pauvre homme ! se dit-il, lui aussi a besoin d’un mot de passe.

Patrick, appela-t-il, je sais quelque chose qui vous fera du bien, j’en suis certain, car cela m’a fait beaucoup de bien.

Oh ! alors, dites-le moi, dites-le moi vite ; si seulement je pouvais trouver quelque chose qui me fasse du bien.

Voici, écoutez bien : Jean trois seize. Ecoutez-vous ?

Oui, oui, continuez.

Jean trois seize : ” Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle”:

Par ces mots, Patrick trouva la paix, et peu après il entrait paisiblement dans la vie éternelle.

Le jeune homme guérit ; pendant longtemps, il ne connut que ce texte de Jean trois seize. Dieu bénit sa simple foi ; des amis le placèrent dans une école, puis devint un serviteur fidèle et plein de cœur pour son Maître.

Tu dresses devant moi une table en face de mes adversaires. » Ps. 23: 5.

 

L’expérience de David se fait plus précise. Il n’est pas seulement la brebis d’un troupeau, il est l’invité d’un hôte, hospitalier et Généreux. L’apôtre Pierre l’exprime dans cette affirmation : « Dieu Lui-même prend soin de nous. » (l P. 5: 7). Dieu dresse une table abondamment servie, elle n’est que pour Ses enfants ; mais, quand nous pouvons Lui dire « notre Père », alors toutes Ses richesses sont pour nous. Nous n’avons pas d’inquiétude à avoir. « Ne vous inquiétez pas pour votre vie, dit le Seigneur, de ce que vous mangerez, ni pour votre corps de quoi vous serez vêtus… Toutes ces choses, ce sont les païens qui les recherchent… votre Père céleste sait que vous en avez besoin… » (Matth. 6 : 25). Cependant, n’oublions pas que le Seigneur ne nous a pas promis le superflu et que même Il ne nous donne pas toujours ce que nous jugeons nécessaire. L’apôtre a été dans l’abondance, mais aussi dans la disette. La vie de la foi ne consiste pas à dépenser sans compter, mais à nous contenter de ce que le Seigneur met sur notre table.

Vous avez peut-être suspendu dans votre salle à manger ce texte : « Jésus est l’hôte invisible de notre foyer… » Que voit-Il chez nous ? Qu’entend-il à notre table ? Honorons nous cet hôte divin ? Que le Saint-Esprit nous sonde et nous permette de changer tout ce qui déplaît à Celui qui nous fait l’honneur d’être avec nous à cette table.

Jésus ne veut pas que nous y soyons seuls, II veut que nous partagions avec d’autres les biens qu’il nous octroie. L’agneau pascal devait être mangé en famille ; les célibataires, les veuves étaient invités à se joindre au cercle familial. Comment exerçons-nous l’hospitalité ? Quels soins prenons-nous de la veuve et de l’orphelin ? Quelle joie apportons-nous aux malades ? Quel réconfort aux affligés ? Pour cette table si bien servie, pour cette présence si chère, pour cette fraternité si précieuse, sommes-nous vraiment reconnaissants ?

Le Seigneur prend soin de notre corps, mais Il veut surtout que notre âme s’épanouisse, qu’elle se restaure. Une table est dressée, non plus pour nos besoins matériels, mais pour ceux de notre âme. Cette table a une forme étrange et sinistre, celle du gibet affreux sur lequel le Fils de Dieu a été cloué. Il fallait pour que nos âmes fussent nourries que la croix fût dressée. Ai-je besoin d’insister sur ce drame ? Pour que nous puissions nous asseoir à la table du Seigneur, il fallait que nous fussions justifiés, pardonnés. Le sacrifice de Jésus, l’expiation de nos péchés, a pleinement satisfait la justice de Dieu. Nous pouvons prendre part au repas sacré si nous avons accepté ce sacrifice, si Jésus est notre Sauveur’ personnel. Aucun acte religieux, aucune action bonne, rien ne, nous donne le droit de nous asseoir à cette table, sauf l’acceptation du sacrifice de Jésus pour nous, car alors nous sommes nés de nouveau, nous faisons partie de la famille de Dieu.

Quels aliments y voyons-nous ? La chair et le sang du Fils de l’Homme. « Ma chair, dit Jésus, est véritablement une nourriture et mon sang est vraiment un breuvage… Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle » (Jean 6: 54), et encore : « Celui qui Me mange vivra par moi. » (Jean 6 : 58). Les auditeurs de Jésus étaient scandalisés par de telles affirmations. Nous ne le sommes pas, car le sacrifice de la croix nous les a fait comprendre ; mais Satan a réussi à les faire prendre à la lettre par les catholiques romains, de sorte qu’il leur est interdit de mordre dans l’hostie de peur que le sang de Christ jaillisse. « Mes paroles, dit Jésus, sont esprit et vie. » (Jean 6 : 64). Le repas de la Cène est symbolique et destiné à tous ceux qui sont nés « non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu » (Jean 1 : 13).

Comment nous nourrir vraiment de la chair et du sang de Christ ? Le Seigneur Jésus disait : « Ma nourriture est de faire la volonté de Celui qui m’a envoyé » (Jean 4 : 34), et encore : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et je demeure en lui. : Il (Jean 6 : 56). Demeurer en. Lui, c’est Lui obéir comme le Fils obéit au Père. Comment Lui obéir sans connaître Sa volonté ? Nous la connaissons par Sa Parole, méditée dans la prière. Cette Parole s’appelle aussi le Pain de vie. Comment nous en nourrissons-nous ? Notre anémie spirituelle n’est-elle pas due à notre négligence de cet aliment vital ?

Nous sommes guettés aussi par un autre danger, c’est celui de manger à une autre table. L’apôtre Paul en parle aux chrétiens de Corinthe : « Vous ne pouvez boire à la coupe du Seigneur et à celle des démons ; vous ne pouvez participer à la table du Seigneur et à la table des démons. » (1 Cor. 10 : 21). Est-ce possible que nous tombions dans cette faute-là ? Oui, quand nous gardons des péchés que nous ne voulons pas abandonner, quand nous participons aux plaisirs au monde, quand nous jouissons de distractions que Dieu ne peut approuver. Comme nous comprenons la recommandation de l’apôtre qui veut que tout communiant s’examine avant de toucher au repas, qu’il s’éprouve afin de savoir s’il est en règle avec Dieu !

Manger et boire le corps du Seigneur, c’est plus que de Le connaître et de Lui obéir, c’est s’identifier avec Lui. Comme le pain devient notre chair, ainsi Jésus et nous ne faisons qu’un. Honneur incroyable et privilège redoutable, car il implique le partage des souffrances de Christ. Nous devons être « conformes à Lui dans Sa mort » Sommes-nous morts au monde ? vivants pour Dieu ? prêts à souffrir comme Lui pour les âmes qui périssent ? Alors, vraiment, notre vie sera abondante riche, rayonnante.

Jamais à cette table, nous ne manquerons de ce qu il nous faut pour notre âme nous y avons de « Sa plénitude et grâce sur grâce ». Hudson Taylor, le fondateur de la Mission à l’intérieur de la Chine, fit une magnifique expérience qu’il nous sera bon de connaître.

Il était converti depuis longtemps il était missionnaire depuis plusieurs années et, cependant, n’était pas nourri comme Il l’aurait fallu. Il avait une vie chrétienne fait de hauts et de bas, il cherchait la plénitude de la vie abondante. Le Saint-Esprit lui en donna le moyen. Il comprit qu’il fallait qu’il se considérât comme un avec Christ. Il écrit : «Plus d’inquiétude, je sais que Dieu peut accomplir Sa volonté et, Sa volonté, c’est la mienne. Qu’importe où Il me place et ce qu Il fait de moi, c’est bien plutôt Son affaire que la mienne car dans les situations difficiles Il doit me donner la grâce et, dans les plus difficiles, Sa grâce est suffisante… Si Dieu me place dans une grande perplexité, Il me donnera beaucoup de sagesse ; Il me fait passer par de grandes épreuves, Il me donnera la force de les supporter. Ses ressources seront toujours à la hauteur de toutes les circonstances, car Il est à moi, avec moi, en moi,

Voilà le résultat de mon union avec Christ…II habite en mon coeur par la foi (c’est-à-dire que je crois en Ses promesses). Il est vraiment en moi puissance et vie. »

Ah ! chers amis, nourrissons-nous régulièrement et abondamment. Donnons du temps à la communion avec Dieu.Nous sommes assis à cette table avec des frères et soeurs. Douce communion fraternelle, qui doit être sincère ; donc, pas de dissentiments, de rancunes, de jalousie, mais un amour profond. Croyez-moi, les liens entre les membres de la famille de Dieu sont les plus forts et les plus doux.

Plus nous jouissons de cette communion divine, plus nous voulons y faire participer ceux qui ne connaissent que les mets frelatés que leur offre le diable. Une des joies les plus exquises est d’avoir à son côté, à la table sacrée, un frère ou une soeur qui est venu au Seigneur par notre témoignage. Le Seigneur, dans une de Ses plus belles paraboles, nous commande d’aller chercher des convives, pour Son festin, dans les chemins, aux carrefours, le long des haies. Ne craignons pas qu’il n’y ait plus de place. Soyons des évangélistes, des missionnaires, des gagneurs d’âmes. Jouissons de la communion des saints.

David nous dit que cette table est dressée « à la vue de ses ennemis ». Nous savons que le grand adversaire nous en suscite, mais les paroles de David sont un chant de triomphe. II semble dire : « Malgré les efforts de nos ennemis, nous sommes à cette table bien servie, il ne peut pas nous en enlever », et l’apôtre Paul ajoute : « Rien ne peut nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ. » Luther le chante dans son choral immortel :

« Quand tous les démons déchaînés

Prétendraient te détruire,

Ne crains point ! Ils sont condamnés

Et ne sauraient te nuire …

Eux tous, avec leur roi,

Tomberont devant toi, peuple fidèle,

Pour vaincre le rebelle,

Il suffit d’un mot de la foi. »

Que la vue de nos ennemis ne nous gâte pas l’appétit ; jouissons de ce repas si abondamment servi, unissons-nous étroitement notre Sauveur et à Son Église.Cependant, avouons-le, nous ne jouissons pas de ce repas comme nous le ferions si l’ennemi avait disparu. Nous sommes un peu comme ces Israélites qui mangeaient la Pâque à la hâte, sans s’asseoir, prêts au départ. Nous sommes étrangers et voyageurs sur la terre. Mais, bientôt, nous prendrons part a un festin qui nous est prépare par notre Fiancé divin, repas des noces de l’Agneau.

Quel honneur d’être un invité de marque à un grand mariage ; quel honneur plus grand encore d’être l’invité du Roi des ROIS pour le mariage de son fils ! Nous n’y serons .. pas comme amis de l’Époux, ce qui serait déjà un privilège immérité, mais bien comme l’Épouse elle~même. Notre privilège sera plus grand que celui d’un Abraham, d’un Moïse, d’un David, ou même d’un Jean-Baptiste. Nous serons plus près de l’Époux que les patriarches, les rois et les prophètes. Nous, misérables pécheurs, tirés de la boue, nous avons été choisis par un acte incompréhensible de la grâce de Dieu, pour nous asseoir sur le trône royal, pour partager la gloire du Fils de Dieu.

Quelle joie indicible sera la nôtre quand nous entendrons notre Sauveur nous dire, avec les accents de Son ineffable tendresse ; « Je t’ai aimée d’un amour éternel. – « Tu es toute belle, mon amie, et il n’y a point en toi de défaut ; viens avec moi, ma fiancée … » (C.d.C. 4 ; 7). Nous jouirons avec Lui à ce festin unique, des délices de Son amour celui que les grandes eaux ne peuvent éteindre ni les fleuves submerger.