La prière

30/07

Les disciples de notre Seigneur lui demandèrent un jour de leur enseigner à prier , il leur répondit:
Quand vous priez, n’usez point de vaines redites, comme font les païens ; car ils imaginent être exaucés en parlant beaucoup .Ne leur ressemblez donc point; car votre père sait de quoi vous avez besoin , avant vous le demandiez.Vous donc priez ainsi:
Notre Père qui est aux cieux, que ton Nom soit sanctifié; que ton règne vienne; que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel .Donne nous aujourd’hui notre pain quotidien .Et nous quitte nos dettes , comme nous quittons aussi les dettes de nos débiteurs.Et ne nous induis point en tentation ; mais délivre nous du mal.Amen ( Luc 11, 1-4 ; Matthieu6, 7, 13).

Nous apprenons par ces paroles de Jésus-Christ 1° comment il faut que nous prions 2° ce que nous devons demander à Dieu; deux points qu’il est également essentiel de connaitre.

De quelle manière faut-il qu’on prie?

Faire peu de parole, mais être pénétré profondément de ce que l’on dit , voilà la bonne méthode qui nous est recommandée par Jésus-Christ .
Les prières qui répandent le moins en paroles, sont les meilleurs ; les prières verbeuses sont les plus mauvaises .Peu de mots, beaucoup d’âme, voilà la prière du chrétien.Abondance de discours est sécheresse de coeur , voilà celle du païen .C’est pourquoi Jésus dit: Quand vous priez , n’usez point de veines redites , comme le font les païens ; et à la femme samaritaine : Il faut que ceux qui adorent Dieu , l’adorent en esprit et en vérité , car le père en demande de tels qui l’adorent ( Jean 4, 23.24)

La prière spirituelle est opposée , dans ce passage, à la prière corporelle; la prière véritable , à celle qui n’est qu’apparente .Lorsqu’on se borne à murmurer des oraisons que la bouche profère sans qu’on les accompagnent de ses pensées , c’est le corps qui prie et non l’âme, on adore Dieu en apparence , et non en vérité .La prière spirituelle et véritable , au contraire, est celle qui part du fond du coeur, élan, soupir , aspirations d’une âme qui cherche l’Eternel , et qui a soif du Dieu vivant .Celle-ci nous sanctifie et nous maintient dans une craintive humilité, tout en nous pénétrant d’une filiale confiance. L’autre rend hypocrite et donne lieu à une fausse et orgueilleuse sécurité.
Toutefois, il y a ici une distinction à établir , car on pet prier de trois manières différentes .
Et d’abord , par pure obéissance .C’est ainsi que les prêtres et les ecclésiastiques chantent et lisent les prières du culte publique.Telles encore les prières que votre confesseur vous impose, ou celles que vous avez voeu de dire .Dans cette sorte de prières, ce qu’il y a à peu près de mieux , c’est l’obéissance , et elles doivent être mises au rang de toute autre oeuvre d’obéissance , pourvu qu’on les fasse avec simplicité , et non dans l’intention de gagner de l’argent , des honneurs, des éloges .Car telles sont les grasses ineffables attachées à la parole de Dieu, qu’encore qu’on ne la réciterait qu’avec la bouche et sans dévotion, elle ne laisserait d’être efficace et de faire mal au diable , à supposer toujours qu’on fût guidé en cela par un principe d’obéissance, soit à contre coeur et avec répugnance, soit pour obtenir des richesses , des honneurs et des louanges humaines .Mieux voudrait point de prières que de pareilles prières .Elles reçoivent sans doute ici-bas leur salaire en biens ou honneurs temporels .Mais ce sont précisément ses domestiques que Dieu paie , et non ses enfants.

Par Martin Luther

Le 29/ 07

Le voyageur qui poursuit sa route dans l’espérance de revoir bientôt sa patrie , porte souvent ses regards vers le lieu qu’il doit habiter; il étudie son chemin , il considère les détours , il en mesure la distance, et tâche au moins d’entrevoir au loin la maison paternelle que l’on dirait bâtit sur un riant coteau.

De retour chez lui, il n’éprouve pas moins de plaisir à revenir en arrière sur les lieux qu’il a parcourus, repassant ainsi dans sa mémoire ce qui est arrivé en chemin , soit en bien, soit en mal.

Il en est de même de nous. Nous sommes en route pour l’éternité;nous marchons en avant , les yeux tournés vers la nouvelle Jérusalem.C’est avec bonheur que nous pensons au jour éternel , puisque nous devons y jouir de la présence de Dieu et de l’Agneau .Avant qu’il soit longtemps , nous nous y trouverons dans ses parvis, ou bien nous marcherons en sainte compagnie dans les rues de la cité , avec tous les bienheureux.Et quand, de ces hauteurs sublimes, nous reporterons nos regards sur le sentier qui nous conduit au royaume , sentier fort court à la vérité , mais rempli de merveilles , nous nous rappellerons toutes les luttes, tous les pas fatiguant,toutes les heures obscures ou solitaires, toutes les vallées «  de Bacca  »Avec leurs puits ou leurs étangs , toutes les tristesses et les consolations; nous repaîtrons, agréablement notre souvenir des dispensations de Dieu à notre égard , et nous verrons comment , par des voies mystérieuses mais sûres, nous avons été amenés à cette cité glorieuse .

Quelle satisfaction ne trouverons-nous pas dans cette vision du passé , dans ce souvenir des merveilles de la grâce toute-puissante qui aura ainsi formé notre courte mais intéressante carrière .Heureuses, réflexions, récits merveilleux qui seront autant de sujets d’amour et de louange éternelle dans les siècles à venir !

Nous sommes emportés par le temps.La nuit sera bientôt passée, et le matin millénaire tardera pas à éclore .Puis, la gloire millénaire elle-même sera remplacée par le jour éternel qui est au delà des siècles .L’esprit trouve déjà une bien douce joie dans cette perspective du siècle millénaire ; mais c’est une satisfaction plus grande encore que nous pensons au jour qui n’aura pas de fin .La pensée que les ténèbres de cette nuit vont se dissiper à l’apparition de l’Etoile du matin , nous console véritablement ; nous considérons que la beauté de cette Etoile du matin doit se perdre dans la gloire du jour éternel.

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