Discours préliminaire

300PX-~1Discours
préliminaire
,
ou l’on donne quelques instructions sur la lecture de l’Ecriture Sainte.
1.
Réflexion
sur la lecture Sainte .
Que cette lecture est fort négligée
PAR J. F OSTERVALD (1621-1682)
PASTEUR DE L’EGLISE DE NEUCHATEL

D’abord on ne peu s’empêcher de déplorer la négligence de tant de personnes qui ne lisent point l’Écriture-Sainte . On ne parlera pas ici de cette multitude innombrable de chrétien, parmi lesquels la Bible est un livre presqu’entièrement inconnu , les conducteurs n’en permettant la lecture qu’à de certaines personnes et avec de grandes précautions , comme s’il y avait du danger de mettre la parole de Dieu entre les mains de tout le monde . Mais sans entrer dans ces considérations, on se contentera de dire que parmi ceux là même à qui l’on recommande la lecture des livres Saints , le plus grand nombre ne s’y applique point .Il est vrai que plusieurs ne sont pas en état de le faire, n’ayant pas appris à lire; c’est là un grand mal , et il honteux aux chrétiens que le nombre de ceux qui ne savent pas lire ait été jusqu’ici si grand parmi eux .
On peu dire encore, que bien des gens ne lisent pas la parole de Dieu, parce qu’étant pauvres , ils ne peuvent se procurer le Divin livre .Ce serait à ceux à qui Dieu a donné du bien, d’y pouvoir, en consacrant quelque partie à un usage aussi pieux que le serait celui de fournir des bibles à ces gens là . On pourrait ajouter, d’un grand nombre de domestique , et d’autres personnes qui sont en service, ne peuvent vaquer à cette lecture , qui leur serai pourtant si nécessaire; parce que leurs maîtres ne leur donnent pas le temps. Mais on ne serait assez condamner tant de chrétiens qui sont en état de lire la parole de Dieu , et qui daignent pas le faire.
Que cette négligence
est très condamnable.
Dieu, par un effet de sa profonde sagesse et de sa grande bonté, a fourni aux hommes un moyen très parfait, de s’instruire ; c’est la révélation . Il a inspiré les prophètes et les apôtres , et il a voulu que leurs écrits fussent conservés , afin que la vérité y subsistât toujours dans toute sa pureté, et qu’elle ne fût pas altérée par l’oubli , par l’inconstance, par la négligence et par la malice des hommes .
Ainsi l’Ecriture est le don le plus précieux que Dieu nous ait fait, avec celui de son fils ; c’est un trésor où il a mis tout ce qui peut nous enrichir et nous rendre heureux. Ne faut-il pas faire bien peu d’estime de Dieu et de ses dons, pour ne pas se prévaloir de celui-ci? Et ne faut-il être bien présomptueux, pour s’imaginer qu’on peut se passer d’un secours que Dieu lui-même a jugé si nécessaire?
Les premiers chrétiens faisaient usage ordinaire de l’Ecriture Sainte; et comme elle était lue régulièrement dans leurs assemblées , ils lisaient avec beaucoup d’assiduité dans leurs famille. Mais dans la suite à mesure que l’ignorance et la superstition s’introduisaient, on abandonna l’Ecriture. On n’en donna plus de connaissance au peuple; on conserva bien la coutume d’en lire quelque portions dans l’église, mais cette lecture se faisant en langue que le peuple n’entendait pas, elle était absolument inutile. Enfin l’usage particulier de la parole de Dieu cessa entièrement; en sorte que cette divine lumière fut comme éteinte pendant plusieurs siècles . Il y a environ deux cent ans qu’elle fût tirée de dessous le boisseau où elle avait été cachée si longtemps .
En divers lieux de la chrétienté le peuple fut rétabli dans le droit de lire l’Ecriture ; mais la plupart de ceux qui pourraient jouir de ce droit , ne s’en prévalent pas .

Les maux qui arrivent
de cette négligence .
C’est cette indifférence que l’on a pour la lecture des livres sacrés, que procède l’ignorance dans laquelle le commun des chrétiens sont engagés . C’est ce qui fait qu’ils n’ont que des connaissances fort superficielles des vérités et des devoirs du christianisme , et que plusieurs en ont même des idées tout-à fait fausses . C’est la source de tant d’erreur qui sont en vogues, et de tant de sentiments libertins et impies qui se répandent de plus en plus ; car dès qu’on laisse là l’Ecriture, qui est l’unique règle de notre foi, pour suivre ses propres raisonnements , on ne peut manquer de s’égarer. C’est pour avoir abandonné l’Ecriture, qu’on a vu en divers lieux des personnes qui se croient , et parvenues au plus haut degré de la piété et de la perfection tomber dans les sentiments les plus extravaguant , et même quelquefois les plus contraires à la pureté des mœurs. C’est enfin à cette même cause que l’on doit attribuer le relâchement et la vie toute charnelle et toute mondaine des chrétiens . Tout cela vient de ce qu’on ne lit pas l’Ecriture Sainte , et qu’on en fait pas l’usage pour lequel elle nous a été donnée.
Il est vrai qu’on pourrait suppléer en quelque manière à cette négligence des chrétiens en faisant lire la parole de Dieu dans les assemblées religieuses. Et si l’on s’étonne de ce que le peuple ne la lit pas, il y a encore plus de quoi s’étonner que, pendant si longtemps , on n’ait pas pensé à rendre à la lecture des livres Saints le rang qu’elle a toujours tenu dans le culte public, tant parmi les Juifs que parmi les chrétiens . Mais quand même l’Ecriture serait lu régulièrement dans l’église, cela ne suffirait pas, à moins que les chrétiens ne la lussent aussi dans leurs maisons . Les déclarations formelles de la parole de Dieu, la pratique de l’église , tant fous le vieux que fous le nouveau testament , et plusieurs raisons que ce n’est pas ici le lieu de rapporter , établissent cette nécessité . La lecture particulière a même des avantages que la lecture publique n’a pas . En lisant en particulier on peut lire plus à loisir , considérer les choses avec plus d’attention , y revenir plus d’une fois, et s’en faire une plus juste application . C’est aussi le moyen de mieux profiter de ce qu’on entend en public ; n’étant pas possible de bien comprendre se qui se dit dans les instructions publiques et dans les semons , lorsqu’on procède pas l’Ecriture. Outre cela, la lecture particulière nourrit la piété et la dévotion; mais ceux qui n’négligent cette l’lecture, tombent infailliblement dans l’indifférence et dans le dégoût pour les choses divines : ce qui ne peut être suivi que le relâchement dans les devoirs de la piété, et l’abandons à ses passions.
2
Des livres de l’Ecriture Sainte.
Des livres du vieux testament, et de leur utilité
Rm 15.4
1 Cor 10.11
Jean. 5.39

Pour passer maintenant à la manière dont l’Ecriture doit-être lue, on fera aussi quelques réflexions: premièrement, sur les livres de l’Ecriture Sainte, et sur les différentes parties; et en second lieu, sur les dispositions qu’il faut apporter à cette lecture .
1. Chacun sait que l’Ecriture comprend le vieux et le nouveau testament pour ce qui est des livres du vieux testament qui ont été écrits avant la venue de Jésus-Christ, comme c’est la partie de la Bible qu’on lit le moins et que même une infinité de personnes ne la lisent pas du tout, il est nécessaire de montrer ici l’utilité de ces livres là . On se tromperait fort de croire qu’ils n’ aient été donnés que pour les Juifs, et leur utilité ait cessé par rapport aux chrétiens . Saint Paul dit: que toutes les choses ont été écrites autrefois, ont été écrites pour notre instruction . Parlant de ce qui était arrivé au peuple d’Israël, il dit: que ces choses sont des exemples pour nous, et qu’elles ont été écrites pour nous instruire , nous qui sommes parvenus aux derniers temps .Jésus-Christ lui-même exhorte ses disciples à sonder les Ecritures, car dit-il, c’est par elle que vous croyez avoir la vie éternelle et se sont elles qui rendent témoignage de moi.
Quand notre Seigneur parle ainsi, il recommande la lecture et la méditation des écrits de Moïse et des prophètes; et c’est ce qu’il fait en plusieurs autres endroits. C’est de la connaissance de ce qui est rapporté dans ces écrits, que dépend l’intelligence des principaux articles de la religion chrétienne . On en a une preuve bien forte et bien remarquable dans les citations continuelles que Jésus-Christ et les apôtres sont des histoires, des oracles et des passages du vieux testament; il faut faire attention à ce que ces livres contiennent . Il y en a de trois sortes , savoir, des livres historiques, des livres dogmatiques et moraux, et des livres prophétiques . Les livres historiques sont les premiers en ordre . Ils commencent par la Genèse et finissent au livre d’Esther . On les appel historiques, parce qu’à la réserve de quelques endroits des livre de Moïse qui contiennent les lois que Dieu avait donné aux Juifs , on y trouve des histoires.
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On y voit ce qui est arrivé de considérable dans le monde, par rapport à la religion et au peuple de Dieu , depuis la création jusqu’au retour de la captivité de Babylone. C’est par ces livres qu’il faut commencer. Il est remarqué sur ce sujet que Dieu a voulu d’abord instruire son église par l’histoire . Cette manière d’instruire est la plus simple et la plus claire; elles est proportionnée à la portée de tout le monde. Lest histoires sont toujours plus faciles à comprendre et à retenir; les enfants même les entendent sans peine; et c’est aussi par-là qu’on doit jeter les fondements de leur instruction . D’ailleurs c’est sur l’histoire et sur des faits que toute religion est fondée ; c’est de l’histoire que l’on tire des preuves invincibles de la vérité et de la divinité de l’Ecriture . Outre cela, les histoires du vieux testament renferment les doctrines et les devoirs de la religion . Elles nous proposent plusieurs beaux exemples, ou nous pouvons considérer la providence de Dieu, sa sagesse ,sa bonté, sa justice, son amour envers les gens de bien, sa colère sur ceux qui l’offensent . Le chapitre 11de l’épitre aux Hébreux et remarquable à ce sujet Saint Paul voulant montrer quelle est la nature de la foi ,et quels en sont les effets, rassemble dans ce chapitre les exemples de foi , d’obéissance et de confiance, que l’on trouve dans la vie des patriarches et des personnes illustres qui ont vécu avant Jésus-Christ . Par où l’on peut reconnaitre combien la lecture et la méditation des histoires du vieux testament est utile aux chrétiens.
Les livres du vieux testament qu’on appel dogmatique et moraux, sont le livre de Job, les psaumes, et les écrits de Salomon . Ces livres ne sont pas-tout- à -fait si clairs que les livres historiques .On trouve, par exemple, dans le livre de Job et dans les proverbes quelques endroits dont le sens n’est pas aisé à découvrir ; ce qui vient le plus souvent du défaut des versions, et de la difficulté qu’il y a d’examiner dans les langues de notre temps, des sentences extrêmement concises et des manières de parler figurées et fort différentes des nôtres. Mais si ces livres ont quelque obscurité dans ces endroits-là, cela n’empêche pas qu’on ne puisse les lire avec un grand fruit .
En général, on y trouve ces trois choses; la doctrine, la morale, et les sentiments de dévotion et de piété. On y voit les principales doctrines de la religion , telles que sont celles-ci: Qu’il y a un Dieu, créateur du monde; et que c’est lui qui gouverne tout par sa providence, qui dispense les biens et les maux, qui protège les gens de bien et qui punit les méchants; que ce Dieu tout juste rendra à chacun selon ses œuvres; et d’autres doctrine semblables, qui sont proposées dans ces livres, et particulièrement dans celui de Job, et dans les Psaumes , avec beaucoup de clarté, et soutenues par exemples très -instructifs.
2. Ces livres contiennent d’admirables maximes de morale, et des préceptes fort utiles sur les principaux devoirs de la religion , sur la justice, sur la charité, sur la pureté et la tempérance, sur la patience et sur les autres vertus.
3. On y trouve, et surtout dans les Psaumes, les plus beaux sentiments de piété, et d’excellents modèles de dévotion . On y voit combien nous devons êtres touchés de la grandeur de Dieu ; avec quel respect il faut adorer cet être suprême; avec quelle attention et quel plaisir ont doit méditer les meilleurs ouvrages de la création et de la providence; avec quelle ardeur et quelle reconnaissance nous devons célébrer ses perfections, et le remercier de ses bienfaits; l’estime que nous devons faire des Saintes lois du Seigneur, et les avantages incomparables que la piété procure à ceux qui s’y adonnent . Nous y apprenons à nous confier en Dieu, à l’invoquer dans l’adversité, à nous soumettre avec résignation à sa volonté, et a recourir à sa miséricorde par la repentance, quand nous l’avons offensé . Ainsi la lecture de ces livres-là est très propre pour diriger et pour enflammer la dévotion.
Les livres prophétiques sont des écrits des prophètes, depuis Esaïe jusqu’à Malachie. On les nomme prophétiques, parce qu’ils contiennent principalement des prophéties, ou des prédictions . Ce n’est pas qu’il n’y ait dans ces livres, des histoires très-remarquables, comme dans Jérémie, dans Daniel , et dans Jonas, et qu’ils ne renferment aussi diverses instructions morales telles que sont les exhortations et les remontrances des prophètes. Mais les prophéties sont la principale partie de ces livres là. C’est prophéties sont de trois sortes : Ils y en a qui regardent Jésus-Christ et l’église chrétienne; il y en a d’autres qui concernent les Juifs ;il y a enfin qui marquent ce qui doit arriver aux autres peuples, et dans les empires du monde .
*Quand on lit ces oracles des prophètes, on y trouve d’abord l’obscurité; mais cela ne doit pas surprendre . Il faut considérer premièrement, que toute prophétie doit être obscure, au moins à certains égards, avant l’avènement . Non-seulement il n’était pas nécessaire, pour le salut des fidèles de ce temps-là, que ces oracles fussent clairs pour eux , et qu’ils entendirent parfaitement ; mais le sens en a dû être caché . La profonde sagesse de Dieu, et les merveilles de sa providence, paraissent avec bien plus d’éclat, quand on fait réflexion qu’il a accompli ses desseins, et prédiction des prophètes, sans que les hommes le sussent, et par les moyens auxquels personne n’aurait pensé. D’ailleurs si ces prédictions eussent été tout-à-fait claire dans toutes leurs circonstances, les hommes auraient pu mettre des obstacles à l’exécution des desseins de Dieu, à moins qu’il n’eut fait miracles continuels, et changé l’ordre du monde . Ainsi , c’est avec une grande sagesse qu’il a répandu quelque ‘obscurité sur les prophéties.
Il faut savoir après cela, que ce qui était autrefois obscur est devenu clair par l’événement .La plupart des oracles qui regardaient la venue du Seigneur Jésus, ses souffrances, son règne, la réjection des Juifs , et la vocation des gentils sont maintenant faciles à entendre . Les prédictions qui se rapportaient aux Juifs, et qui marquaient la ruine de Jérusalem et leur dispersion, qui devait arriver , premièrement par les Assyriens et les Babyloniens, et ensuite par les Romains , peu après la venue de notre Seigneur , ces prédictions-là n’ont aucun embarras, l’évènement les ayant parfaitement éclaircies . Pour ce qui est de celles qui concernaient les autres peuples, et les empires du monde , telles que sont les prophéties d’Esaïe , depuis le chapitre 13, et les célèbres prédictions de Daniel, elles sont plus difficiles à entendre, parce que la plupart de ceux qui les lisent ne savent pas qui cette histoire de ces peuples et de ces temps là ; mais elles sont tout-à fait claires pour ceux à qui cette histoire est connue. Outre cette obscurité, qui vient des choses même dons les prophètes parlent , il y en a une autre qui nait du style de ces hommes divinement inspirés. Ils s’exprimaient d’une manière figurée , ils employaient diverses images, et de façons de parler fort éloignées de l’usage de notre temps . Mais avec quelque secours, tel qu’est celui qu’on a tâché de donner dans cet ouvrage, et dès qu’on est un peu accoutumé au langage des prophètes, on peu aisément voir ce qu’ils veulent dire .
Après tout, s’il y a des endroits dans leurs écrits que l’on ne comprenne pas bien , on peut , sans préjudice du salut en ignorer le sens . Mais on a grand tort de négliger, comme on fait, la lecture des prophéties . Si les chrétiens les lisaient et les méditaient , ils verraient sortir la lumière qui les frapperaient; ils y découvriraient des beautés qui leur sont inconnues, et ils se sentiraient tout autrement pénétrés de la vérité et de l’excellence de la religion qu’ils ne le sont.
En effet, on ne saurait rien imaginer, qui puisse nous convaincre avec plus d’évidence et avec plus de force, qu’il y a un Dieu qui conduit toutes choses, et qui nous parle dans les Ecriture, que ses prophéties si anciennes, qui étaient déjà entre les mains de Juifs, telles que nous les avons , plusieurs siècles avant la venue de notre Seigneur, et qui ont été si exactement accomplit . C’est pourquoi Saint-Pierre recommande aux Chrétiens la lecture et la méditation des prophéties, comme un moyen tout-à-fait propre à affermir leur foi . Nous aussi, dit-il , la parole des prophètes, qui est très ferme, à laquelle vous faites bien de vous attacher, comme une lampe qui éclairait dans un lieu obscur , en attendant que le jour vient luire , et que l’étoile de matin se levât dans vos cœurs . 2. Pierre 1.19

Le nouveau testament est la partie de l’Ecriture dont il importe le plus aux chrétiens d’avoir la connaissance . A comparer le vieux testament avec le nouveau, ce dernier est le plus clair et le plus parfait . Car quoique la doctrine de l’évangile soit la même dans le fond que celle de Moïse et des prophètes , il est pourtant certain que les vérités divines, les devoirs, les promesses , les menaces , sont proposés avec plus clarté et de force dans le nouveau testament. Non -seulement l’évangile a dissipé les ombres de la loi , et mis dans une entière évidence ce qui n’était révélé qu’en partie avant Jésus-Christ; mais il nous enseigne plusieurs choses que les anciens fidèles ignoraient, et que les prophètes eux-mêmes ne connaissaient pas.
Comme notre seigneur le remarque dans l’Évangile. De là bien que Saint-Paul appelle ces choses, des mystères des choses cachées, qui avaient été inconnu dans les siècles précédents. Il ne faut pas être surpris si l’on trouve dans l’Évangile plus de lumière que dans la loi. C’est Moïse, et ce sont les prophètes qui parlent dans le Vieux testament ; mais dans le nouveau, c’est Jésus-Christ le fils de Dieu, duquel Dieu a dit : c’est ici mon fils bien-aimé écouté le point Saint-Paul marque cette différence, lorsqu’il dit : que Dieu a autrefois parlé à nos pères, à diverses fois, et de plusieurs manières, par les prophètes ; mais qu’il nous a parlé dans les derniers jours par son fils.
Le nouveau testament comprend l’Évangile avec les actes des apôtres, et les épîtres. De ces deux parties, l’Évangile est la première en ordre et en dignité. Nous y trompons premièrement les discours de notre Sauveur, tels qui sont sorties de sa bouche sacrée ; la doctrine très sainte est très parfaite qui nous ont enseigné aux hommes, pour leur apprendre à connaître Dieu, et à le servir en esprit et en vérité, les devoirs dont il recommande l’observation à ses disciples ; les peines et les récompenses de la vie à venir ; tout cela dans 1° d’évidence et de force qu’on le trouve nulle part ailleurs.2. On n’y lit dans le récit de Ces miracles, dans lesquels on voit éclater Sa puissance divine,, et en même temps sa grande bonté, ces miracles n’ayant été que des bienfaits. On doit faire une grande attention au miracle de notre seigneur, quand je lis l’Évangile ; puisque c’est la voie que Dieu choisit pour montrer aux hommes que Jésus était le Messie. Nous ne voyons enfin dans l’Évangile, la vie toute sainte de notre Sauveur, son zèle et son n’obéissance à la volonté de son père sa grande charité envers les hommes, sa douceur et son humilité, sa sincérité, sa pureté, sa patience sont relâchés renoncement au monde toutes ces vertus qui brillent dans sa vie sont réunies dans sa mort, et cela au plus haut degré. Enfin, l’Évangile joint l’histoire de la mort de Jésus-Christ, celle de la résurrection de son ascension, qui sont le fondement de notre foi et de notre espérance.
Il paraît de l’homme, que l’Évangile est la partie la plus considérable du nouveau testament. Aussi a-t-on toujours regardé dans l’église la lecture de l’Évangile comme très importantes ; et tout de même que les juifs, quoi qu’il illustre les écrits les prophètes, et qui les reçurent comme divin, avait une vénération singulière pour la loi de Moïse, et lui donner le premier rang ; les chrétiens ont aussi toujours eu pour l’Évangile un respect particulier. De la bien ancienne coutume de se lever et d’être debout quand on lit l’Évangile dans l’église ; et celle de lire et d’expliquer l’Évangile tous les dimanches de l’année.
On voit dans les actes des apôtres, comment l’Évangile prêché après l’ascension de Jésus-Christ tend à Jérusalem et dans les lieux voisins quand plusieurs endroits du monde. La lecture de ce livre est fort utile ; comme il ne contient que des histoires, il est assez clair.
Les épîtres, qui sont des lettres que les apôtres ont écrites aux églises de leur temps, ou à certaines personnes, sont aussi une partie des livres sacrés du nouveau testament. Saint-Pierre nous apprend que, du vivant des apôtres, on mettait déjà les épitres de Saint-Paul dans le rang des divines écritures. Ce serait se trompé grossièrement, de croire que l’Évangile suffit, et que l’on peut se passer des épîtres. On trouve dans les épîtres l’explication de plusieurs articles qui y sont éclaircis particulièrement que dans l’Évangile ; ; en sorte que l’Évangile est plus clair, à diverses égards, lorsqu’on y joint les épîtres. En effet, Jésus-Christ ne pouvait pas toujours à propos de s’expliquer nettement et précisément sur divers points ; il enveloppait toujours sa pensée sous des expressions figurées, et des similitudes qui avaient quelques obscurités, et qui ne devait être clair qu’après son ascension. Il avait même diverses choses que Jésus-Christ ne disait pas a ses apôtres, pendant qu’il était sur la terre, et qui par conséquent ne se trouve pas dans l’Évangile. Voici comment il leur parlait : j’ai plusieurs choses à vous dire ; mais vous ne pouvez pas les porter maintenant, mais quand l’esprit sera venu, il vous annoncera ce choses à venir. Les apôtres furent beaucoup plus éclairés, appris qu’il plus reçu le Saint Esprit, qu’ils ne l’étaient auparavant ; ainsi nous trouvons dans le récit de grande lumière, et diverses choses très utiles, et même tout à fait nécessaire pour notre instruction.
Ce qu’il y a de principal à observer, pour bien entendre les épîtres, c’est l’occasion et les vues dans lesquelles les apôtres les ont écrites. Il est traité divers sujet, selon que les temps où il vivait et les besoins des églises le demandaient ; mais ce qu’ils disent sur ces sujets-là, sert à éclairer plusieurs points de la religion.
En général, il s’y propose conserver dans les églises chrétiennes qu’il avait fondées depuis peu, la pureté de la doctrine, et la pureté des mœurs, et de munir les fidèles contre les erreurs que diverses personnes, sortie d’entre les juifs, ou d’entre les païens, s’efforcer de répandre, et par lesquels elle corrompt la doctrine et la morale de l’Évangile.
Le grand but des apôtres dans leur épître et de porter les chrétiens à persévérer dans la foi et dans la vie sainte ; elles finissent par les des exhortations à la pratique des vertus et des devoirs de la religion. Lits en a même qui n’ont été écrite que dans cette pure ; telles sont particulièrement les épîtres qu’on appelle catholique, dans lesquelles on la réserve de sert un endroit où les apôtres touchent quelques articles de doctrine, on ne trouve que est précepte de morale et des exhortations à la sainteté.
On voit ce qui vient d’être dit que les tirs des livres du Vieux testament, est une source abondante d’instruction et l’édification. Mais pour en tirer cette unité, il faut que l’esprit et le cœur soit bien disposé quand on les lit. On pourrait lire l’écriture même avec assiduité, et le faire cependant sans aucun fruit si on ne le disait que pour lire, et par manière d’acquis seulement. Il en est de la lecture comme de la prière et d’autres actes de la religion qui ne serve de rien, et qui tourne même empêcher lorsqu’on n’y approuve pas les dispositions qui doivent les accompagner.1. La première est la tension c’est-à-dire, que lorsqu’on lit, il faut que l’esprit soit libre, tranquille et vide d’autre pensée. On doit surtout prendre garde que le cœur ne soit pas possédé par des passions ; car c’est principalement du cœur et des passions que procède la distraction le manque d’attention dans la lecture aussi bien que dans la prière ; l’esprit revenant toujours aux choses dont le cœur est occupé. À cause de cela, il est bon de choisir pour la lecture, un temps où l’on ne soit pas occupé à d’autres choses, et particulièrement le matin. Il importe aussi de se recueillir avant que de commencer la lecture, et de s’exciter à la tension, en pensant sérieusement à ce qu’on va faire, et en considérant que, quand nous lisons l’écriture, que nous parle, et que c’est par le moyen de sa parole qu’il veut nous conduire, à la vie éternelle et nous rendre heureux.
Outre cela, pour lire avec attention, il faut lire à loisir. Certaines personnes se piquent de lire beaucoup, et de parcourir toute l’écriture en peu de temps ; mais la lecture ne devient profitable que par l’attention qu’on y donne, par la méditation et par les réflexions qu’on y fait. Il en est de la lecture, qu’il est la nourriture de l’âme, comme de la nourriture du corps, qui ne peut conserver la vie et la force à moins qu’elle ne soit hachée et digérée. Ainsi, il faut éviter la précipitation, ne rien faire à la hâte, et se donner le loisir de bien considérer et de bien pesait ce qu’on lit. Pour cet effet, les lectures ne doivent pas être trop longues, et il faut mieux le patent lire à la fois ; quoique pourtant il y ait quelques différences à faire à cet égard. Quand on lit des histoires, on peut lire davantage, et aller plus vite ; une histoire est plus liée, elle ne transporte pas l’esprit d’un sujet à un autre ; la suite de la narration attache, elle soutient l’attention, et on retient aussi mieux que loin que l’on a lu. Mais lorsqu’on lit les chapitres de doctrine, ou de morale, comme dans le livre de Job, dans les proverbes, et dans les épîtres, on ne peut pas faire de si longues lectures parce que chaque verset demande une considération particulière ; ainsi il faut mollir en moins, et plus lentement.
2. On doit lire fréquemment et à supprimant. Ce n’est que par une lecture fréquents qu’on peut se rendre l’écriture familière, et d’en acquérir la connaissance suffisante. En la lisant souvent et régulièrement, on a l’occasion de la méditer toujours davantage, mais ceux qui ne la lisent que rarement, de ceux rempliront jamais l’esprit, et moins encore le cœur, de ceux qui est contenue dans les livres sacrés.
Outre cela, une lecture assidue est exacte de toujours plus de goût pour la parole de Dieu ; étant certain que, plus on la lit, plus on la médite, et plus on n’y trouve d’onction et de beauté, elle éclaircit l’esprit, plus elle réjouit et sanctifie le cœur. Un chrétien doit donc faire de cette divine parole, son étude ordinaire, la méditer jour et nuit, et comme il prend tous les jours de la nourriture du corps, il doit aussi donner chaque jour à son à la nourriture céleste qui fait vivre éternellement.
3. Il faut lire avec discernement, et cela, tant pour bien comprendre le sens de l’écriture sainte, que pour en comprendre l’usage. Autrement, on la lirait sans bruit, et on pourrait même se tromper dangereusement.
Premièrement, on a besoin de discernement, pour bien juger comment, et en quel sens, ce qu’on lit et la parole de Dieu. Tout de même qu’il y a des actions qui sont récitées dans l’écriture, non afin que nous les imitions, mais plutôt pour nous en donner de l’horreur ; aussi on n’y trouve bien des choses qui n’ont pas été mises par écrit pour servir de règles à nos sentiments et à notre conduite. Les auteures sacrées rapportent quelquefois les discours et les sentiments des méchants. On n’y trouve dans Malachie ces paroles : c’est en vain qu’on sert Dieu, et que gagne-t-on à garder ce qu’il a commandé? On lit de même dans une des épîtres de Saint-Paul, cette maxime des profanes et des gens sensuels : mangeons et Buvons , car nous mourrons demain. Mais quand on lit ces endroits-là, et d’autres semblables, il faut se souvenir que ce sont des impies qui parlent de la sorte. Et personne même dans la piété et louée dans l’écriture, non pour toujours parler et agit d’une manière conforme à l’impiété. Ainsi quand on lit que David jura d’exterminer la maison de navale, il faut penser qu’il pêcha en cela. Les discours des amis de Job quoi que les très beaux et très instructifs, ne sont pas à approuver en tout, car il est dit que Dieu fut irrité contre eux, parce qu’il n’avait pas parlé comme il faut.
Ce discernement est aussi nécessaire, pour juger en quel sens ce qu’on lit doit être pris ; sans quoi l’on s’abuserait souvent. Par exemple lorsque Moïse dit, que Dieu endurcit le cœur de pharaon, l’on pourrait croire que l’endurcissement des hommes vient de Dieu, et qu’il en est la cause, ce qui serait un sentiment détestable et blasphématoire. Quand Saint-Paul dit que Jésus-Christ nous a affranchi de la loi, qu’il a aboli l’obligation qui était contre nous dans les ordonnances de la loi qu’on est justifié sans les œuvres de la loi, il faut savoir dans quel sens il le dit : autrement tomberont dans la fausse et pernicieuse pensées de croire que les chrétiens sont dispensés de garder la loi morale, et que les bonnes œuvres ne sont pas nécessaires. On l’entend tous les jours les pêcheurs les libertins s’autorisaient et s’excuser par des passages de l’écriture pris dans un sens faut. Les hommes ignorant et peut affermis tordent ce divin livre à leur propre perdition, comme Saint-Pierre le disait déjà en son temps : les exemples en sont infinis. Cela fait voir combien il importe de lire l’écriture avec un sage est juste discernement.
L’un des principaux moyens de ne pas se tromper sur le sens de l’écriture, c’est d’avoir toujours devant les yeux le but des auteurs sacrés ; examiner à quelle occasion et dans quelle fut ils parlent ; de faire attention à la liaison du discours, à ce qui précède et à ce qui suit et de confronté ce qu’on lit, avec d’autres endroits qui peuvent servir à l’éclaircir. On se tromperait fort, si l’on prenait tous les versets de l’écriture séparément, comme si c’était autant de sentences détachées, et qu’ils eussent chacune leur sens à part, à peu près comme les sentences du livre des proverbes. Il ne faut jamais perdre de vue le dessein et le but de discours, si l’on veut découvrir le véritable sens de la parole de Dieu. C’est à quoi l’on doit surtout prendre garde dans les livres et dans les chapitres dogmatiques, et en particulier dans les épîtres ; et c’est aussi par cette considération que l’on est où j’ai détendre un peu les arguments de ce chapitre-là.
Si le discernement dont on vient de parler et nécessaire pour entendre l’écriture, il ne l’est pas moins pour en découvrir l’usage. Il faut savoir sur cela, que le Grand prix de l’écriture, et l’usage auquel elle est destinée, c’est de produire en nous la foi et l’amour de Dieu, et de nous conduire par ce moyen A la vie éternelle. Ces choses sont écrites dit Saint-Jean afin que vous croyez que Jésus-Christ, le fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez la vie par son nom. Saint-Paul dit encore, que toutes les choses qui ont été décrites autrefois, ont été écrites pour notre instruction, la fin que par la patience et par la consolation que les écritures donnent nous retenions espérance. C’est là l’effet naturel de toutes les parties de la révélation. Les doctrines et les vérités ne sont proposées, afin que nous les recevions avec foi, qu’elle purifie nos cœurs, et qu’elle nous porta aimer Dieu, et à le craindre. Les commandements nous sont donnés afin que nous les observions. Les promesses des menaces ne tendent qu’à nous détourner du mal, et à nous porter au bien. C’est à cela même que servent les exemples que l’écriture nous met devant les yeux.
Ainsi, dans toutes les lectures qu’on fait, il faut toujours y chercher ce qu’il y a de propre, premièrement, à nous éclairer et à nous instruire ; et ensuite, à nous sanctifier et à nous conduire à Dieu ; en sorte que ce que nous lisons nous excite toujours davantage à la piété, et nous dispose de plus en plus à bien vivre. De plus, il importe que chacun remarque dans l’écriture ce qui peut le conserver en particulier, et ce qu’il y a du rapport à ses besoins et à l’État dans lequel il se trouve. C’est dans cette juste application qu’on se fait à soi-même de ce que la parole de Dieu contient, que consiste le légitime usage de ce livre. Saint-Jacques l’enseigne, lorsqu’il dit, qu’il en est de celui qui écoute la parole, comme d’un homme qui regarde son visage dans un miroir ; que les auditeurs, sages et fidèles sont ceux qui considèrent et méditent attentivement cette parole, et qui mettent en pratique ce qu’elle ordonne. Par où se tapote montre que l’obéissance et la pratique et le but auquel il faut rapporter l’écriture sainte ; que nous devons la lire et l’écouter que dans la vue de devenir des gens de bien,, et que celui qui n’en fait pas cet usage se trompe et s’abuse lui-même.
4. L’écriture doit être lue avec soumission et obéissance de fois. En effet, puisque c’est Dieu qui nous y parle, tout ce que nous avons à faire, et en premier lieu, de bien nous assurait du sens de l’écriture, et de bien entendre ; ce qui est jamais difficile dans les choses nécessaires pour le salut ; et après cela, de recevoir avec soumission tout ce qu’elle dit et d’y conformer notre croyance et notre conduite. Ainsi, quand nous lisons les histoires qui y sont rapportées, nous devons les croire aussi fermement que si nous voyons les événements dont elle nous fait le récit ; et nous devons d’autant plus, qu’il n’y a point d’histoire qui est autant de preuves de sa vérité quant à l’histoire sainte.
Lorsque l’écriture nous propose des doctrines, et qu’elle nous donne à de les croire, il faut les recevoir avec une pleine persuasion, et quand même il y aurait dans ses doctrines là quelque chose dont nous ne pourrions pas bien comprendre les raisons ou la manière, cela ne devrait pas nous faire de la peine, ni ébranler notre foi. Il faut considérer qu’il y a des vérités certaines, évidentes, et dont on ne saurait douter, et qui cependant, lorsqu’on veut les approfondir, ont des difficultés que personne ne résoudra jamais ainsi il est de la sagesse, aussi bien que de la piété dans ces occasions-là, de se défaire de l’esprit de curiosité, et de laisser là les vains raisonnements et les recherches téméraires, qui ne feraient que nous jeter dans le doute et l’incrédulité. Dieu a parlé il n’en faut pas davantage.
Quand nous lisons les commandements et les lois que Dieu nous donne dans sa parole, pour servir de règles à notre conduite, notre devoir est de croire que l’observation de ces lois est absolument nécessaire, et de nous y conformer. C’est ici surtout, où le sens de l’écriture n’est jamais obscur, et où il est impossible de se tromper, à moins qu’on ne s’aveugle mon enterrement. Ainsi il n’y a point d’autre partie à prendre , que de se soumettre humblement et en simplicité de cœur, à tous ceux qui pelaient à Dieu de nous commander, nous souvenant toujours qu’il y a une souveraine autorité sur nous, et qu’il nous est prescrit rien qui ne tende à notre bonheur. Quand même ce que Dieu nous commande nous parait très désagréable et fâcheux, et serait opposer à nos passions et nos inclinations les plus chers, il suffit que Dieu ait parlé, et qu’il nous est dit : vous ferez ceci, pour qu’il faille le faire vous ne feriez cela pour qu’il faille s’en obtenir. Il faut alors imposer silence aux passions et ne pas écouter les suggestions de notre propre cœur ; car ce ne sont que les passions qui nous sont prouvées et difficultés dans ce que Dieu ordonne, et qui nous suggère de fausses raisons pour nous dispenser d’obéir. Et si pour cela il faut résister à nos penchants, et nous faire violence à nous-mêmes, c’est par alors que nous ferons voir que la foi et l’amour de Dieu sont le principe de notre conduite. Ce n’est même corps résistant à nos inclinations, un en surmontant notre répugnance, que notre obéissance peut être éprouvée, et que nous pouvons montrer que nous soumettons notre volonté à celle du seigneur ; mais il est dangereux, est tout à fait contraire à la fois, de raisonner quand Dieu commande, et de contester, soit sur la nature, soit sur la nécessité de nos devoirs. C’est pour bannir tous ces faux raisonnements, tous ces vains prétextes, par lesquels on prétend éluder les déclarations, les plus exprès de la parole de Dieu, que les apôtres ont accoutumé de dire, lorsqu’il s’agit des lois par lesquelles nous serons juger : ne vous abusez pas : ne vous séduisez pas vous-même par de vains discours. Enfin, cette soumission doit avoir lieu à l’égard des promesses et des menaces. Cela veut dire que, lorsque écriture nous parle de la félicitée de la vie à venir, ou des peines qui sont réservées aux méchants, nous ne devons pas non plus douter de la certitude de ses promesses et de ses menaces, que si nous envoyons déjà l’accomplissement et que si le grand jour des peines et des récompenses étaient déjà arrivées. C’est lors un des principaux effets de la foi : elle rend présente les choses qu’on espère, et elle donne une pleine conviction celle qu’on ne voit pas. Voilà en quoi consiste cette obéissance de foi, qui doit accompagner l’écriture sainte. Sans cela ; on la lit et on l’écoute en vain. La parole ne sert à rien lorsqu’elle n’est pas mêlée avec sa foi dans ceux qui l’entendent.
5. La dernière disposition qu’on doit apporter à cette lecture, c’est la piété et la dévotion. Cette disposition est la principale, et elle renferme toutes les autres. Il faut que celui qui lit les écritures aiment la vérité et la vertu ; qu’ils aient le cœur porté au bien,, et une attention sincère de connaître la volonté de Dieu, et de l’affaire. Cette droiture d’intention et ce que notre seigneur appelle dans l’Évangile, un cœur honnête et bon, et qui fait que l’on retient la parole et qu’on n’en rapporte le fruit avec persévérance.
C’est ce qui rend l’esprit attentif, et c’est ce qui donne ce sage discernement, qui est si nécessaire pour bien connaître ce que Dieu veut que nous sachions, et que nous fassions, pour être sauvé. Avec cette attention, on entre toujours dans le vrai sens de l’écriture, et on n’en découvre les beautés. Jésus-Christ nous l’apprend par ses paroles si remarquables : si quelqu’un veut faire la volonté de Dieu, il connaîtra ma doctrine. Dieu se révèle à ceux qui le cherchent, et ce dans leur cœur qui répand la plus vive lumière de son esprit, et les connaissances les plus salutaires.
Après cela, la lecture de l’écriture sainte demande un cœur plein de dévotion. La dévotion est nécessaire dans la prière, de l’aveu de tous ceux qui ont quelques religions ; elle ne l’est pas moins dans la lecture.
Quand Dieu nous parle dans sa parole, nous ne devons pas être moins pénétrés de ses sentiments tendres et affectueux, de respect de zèle, de joie et d’amour que la dévotion produit, que nous devons l’être, quand nous lui parlons de nos prières. La prière ne doit jamais être séparée de la lecture. On ne saurait mieux se disposer à écouter la voix de Dieu, qu’en invoquant et en tenant son cœur élevé à lui. C’est en priant et en implorant avec humilité et le secours du Saint Esprit, que l’on obtient cette grâce, qui fléchit le cœur à l’amour de Dieu et l’observation de ces lois. Ce n’est aussi que par là que la lecture de l’écriture sainte pour nous devenir salutaire, et nous conduire au but pour lesquels le seigneur l’a fait rédiger par écrit.
Dieu veuille que les réflexions convient de faire, et celles qui sont répandues dans le corps de cet ouvrage, produisent cet effet sur ce qui les liront !

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